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Gaza -Le bombardement d’un camp de réfugiés par Israël fait au moins 50 morts, selon le Hamas

Mardi 31 Octobre 2023

Des dizaines de Palestiniens ont été tués dans le bombardement du plus grand camp de réfugiés de la bande de Gaza, une frappe que l’armée israélienne a confirmée, indiquant qu’elle ciblait un des responsables de l’attaque du 7 octobre.

 

L’armée israélienne a confirmé ce bombardement qui visait selon elle un commandant du Hamas, Ibrahim Biari, présenté comme un des responsables de l’attaque du 7 octobre.

 

Cette « élimination » a eu lieu « dans le cadre d’une vaste opération de lutte contre les terroristes et les infrastructures terroristes appartenant au bataillon central de Jabaliya, qui avait pris le contrôle de bâtiments civils dans la bande de Gaza », d’après l’armée.

 

« C’était une scène de tremblement de terre », a affirmé un habitant du camp, Ragheb Aqel, âgé de 41 ans.

 

Le Qatar, impliqué dans les tentatives de résolution de la crise des otages aux mains du Hamas, a condamné « un nouveau massacre », mettant en garde contre l’extension des opérations israéliennes, susceptibles selon lui de « saper les efforts de médiation ».

 

Près d’un mois après le début de la guerre, les appels à une « trêve humanitaire » pour soulager les souffrances des 2,4 millions d’habitants de Gaza, restent sans suite, malgré les cris d’alarme quotidiens de l’ONU. Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a exclu lundi tout cessez-le-feu.

 

« 300 cibles »

 

Des « combats féroces » dans la bande de Gaza opposent les soldats israéliens au Hamas, a affirmé mardi l’armée israélienne, ajoutant que des dizaines de combattants palestiniens avaient été tués au cours des dernières heures.

 

« Nous avons fait entrer des véhicules lourdement blindés, des chars, des véhicules blindés de combat, des bulldozers », a dit le porte-parole de l’armée, Jonathan Conricus, faisant état de quelque « 300 cibles » frappées en 24 heures.

 

De son côté, la branche militaire du Hamas a affirmé avoir ciblé « deux blindés » avec des obus antichars, menaçant de faire de la bande de Gaza « un cimetière et un bourbier » pour les soldats israéliens.  

 

Elle a promis par ailleurs d’infliger à Benyamin Nétanyahou une défaite « qui sonnera la fin de sa carrière politique ».
 

Si les combats sont intenses, il est impossible de fournir de bilans humains de source indépendante.

 

« Ne serait-ce que trois heures »

 

En Israël, d’après les autorités, plus de 1400 personnes sont mortes depuis le 7 octobre, essentiellement des civils tués le jour de l’attaque du Hamas. Au moins 240 otages sont encore aux mains du mouvement islamiste palestinien qu’Israël, les États-Unis et l’Union européenne considèrent comme une organisation « terroriste », selon la même source.

 

La branche militaire du Hamas a assuré mardi qu’elle se tenait prête à libérer « un certain nombre d’étrangers dans les prochains jours ».

 

Le Hamas affirme que plus de 8500 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans les bombardements israéliens dans la bande de Gaza.

 

La situation humanitaire dans le petit territoire, soumis depuis le 9 octobre à un « siège complet » par Israël, est alarmante, privant les habitants de livraisons d’eau, de nourriture et d’électricité.

 

Mardi, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a estimé à « plus de 485 000 » le nombre de Gazaouis souffrant « de troubles psychiques sévères ou modérés ».

 

À Rafah (sud), des tonnes d’aide continuent de s’entasser du côté égyptien du poste-frontière, en attendant d’être inspectées par Israël, selon un responsable américain ayant requis l’anonymat.

Au total, 117 camions ont pu entrer à ce jour, quand il en faudrait 100 par jour.

 

Le Haut Commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, a quant à lui imploré mardi le Conseil de sécurité de « surmonter » ses fractures afin d’exiger « un cessez-le-feu ».

 

À Gaza-ville, près d’un centre culturel grec orthodoxe touché dans la nuit, Ahmed al-Kahlout, 50 ans, implore. « Le minimum qu’ils pourraient nous accorder, c’est une trêve, donnez-nous ne serait-ce que trois heures », a-t-il dit.

 

À Jérusalem, le Patriarcat orthodoxe a dénoncé le bombardement de son centre culturel de Gaza, en déplorant la « détermination injustifiée d’Israël à détruire les infrastructures civiles ».

 

Enfants en danger

 

La bande de Gaza, où selon le Hamas 3450 enfants sont décédés, est devenue « un cimetière pour des milliers d’enfants », selon les Nations unies.

 

 « Nos craintes les plus vives de voir le nombre d’enfants tués se transformer en dizaines, puis en centaines, et enfin en milliers, se sont réalisées en l’espace de quinze jours », a déclaré James Elder, porte-parole de l’UNICEF, dans un communiqué.

 

Paris a annoncé mardi la mort de deux enfants français dans la bande de Gaza.  

 

Plus d’un million de mineurs, sur 2,4 millions d’habitants vivant dans ce territoire palestinien de 362 km2, souffrent en outre d’un manque d’eau potable, a précisé M. Elder.

 

La situation des hôpitaux inquiète également les ONG, alors que les patients manquent de médicament.
 

Les autorités égyptiennes ont annoncé qu’elles étaient prêtes à accueillir mercredi 81 blessés palestiniens via le point de passage de Rafah, selon des sources médicales et des services de sécurité.

 

Tensions régionales

 

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit « profondément inquiet » mardi, mettant en garde contre le risque d’une « dangereuse escalade au-delà de Gaza ».

 

La guerre a exacerbé les tensions en Cisjordanie occupée, où deux Palestiniens, dont un septuagénaire, ont été tués mardi par des tirs de l’armée israélienne, selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne.  

 

Au moins 122 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par des tirs de soldats et de colons israéliens, d’après la même source.

 

Le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell a « fermement » condamné mardi les attaques commises « par des colons israéliens contre des Palestiniens » en Cisjordanie occupée.

 

Et les menaces d’embrasement régional demeurent. Mardi, Israël a annoncé avoir intercepté un missile tiré depuis la région de la mer Rouge après que les rebelles houthis au Yémen, un pays riverain, eurent affirmé avoir lancé des drones en direction de l’État hébreu.  

 

À la frontière israélo-libanaise, où les accrochages sont quotidiens, l’armée israélienne a affirmé avoir effectué de nouvelles frappes aériennes visant le Hezbollah, allié du Hamas. [AFP]

 

 

 

 

 

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