Un colloque visant à réfléchir sur les « responsabilités » dans le génocide rwandais de 1994 s’est ouvert lundi au Sénat à Paris, sur fond de polémique, certaines associations de soutiens aux victimes protestant contre la présence de personnalités controversées à la tribune.
« Peu de sujets sont aussi clivants que le génocide des Tutsi au Rwanda et la politique de la France au Rwanda », a prévenu en ouverture du colloque, le Belge Olivier Lanotte, docteur en science politique, qui appelle à « dépassionner le débat ».
« La recherche des responsabilités est un exercice délicat vu la tendance qu’ont certains observateurs d’assimiler trop souvent au négationnisme ceux qui s’engagent sur le terrain miné de la dénonciation des crimes du Front patriotique rwandais », au pouvoir depuis la fin du génocide, a ajouté ce chercheur, auteur de plusieurs ouvrages sur des pays de la région.
Le génocide commis en 1994 au Rwanda, à l’instigation du régime extrémiste hutu alors au pouvoir, a fait environ 800.000 morts entre avril et juillet 1994, essentiellement parmi la minorité tutsi, mais aussi chez les Hutu modérés, selon l’ONU.
« La réconciliation ne se bâtit pas (...) sur la négation du passé », a poursuivi le chercheur, rappelant que si le parti de Paul Kagame porte « une part de responsabilité dans la montée des tensions », il ne peut pas « être tenu responsable du génocide ».
La question du rôle de la France dans ce drame devrait également être abordée. L’ampleur de l’assistance militaire apportée par la France au régime du président rwandais hutu Juvénal Habyarimana, dont la mort dans un attentat le 6 avril 1994 fut un élément déclencheur du génocide, fait partie des points les plus disputés.
Parmi les invités de ce colloque intitulé « Afrique des Grands Lacs: Soixante ans de tragique instabilité » figurent notamment l’intellectuel franco-camerounais Adrien-Charles Onana, visé par une plainte d’une association anti-raciste pour contestation de crimes contre l’humanité, ou la journaliste canadienne Judi Rever qui estime qu’un autre génocide, du FPR contre les Hutu a aussi eu lieu au Rwanda.
Vendredi, le président du Sénat rwandais Augustin Iyamuremye avait écrit à son homologue français Gérard Larcher pour demander l’annulation de ce colloque.
« Parmi les invités, on retrouve plusieurs personnalités dont le discours et les écrits sur la région et en particulier sur le Rwanda n’ont d’autre but que de faire l’apologie du révisionnisme et du négationnisme du génocide perpétré contre les Tutsi », dénonce le courrier publié par le site Afrikarabia.
Samedi, deux associations de soutien aux victimes et rescapés du génocide rwandais ont également réclamé l’annulation de ce colloque, en vain.
Le président rwandais Paul Kagame avait salué mi-février un « esprit nouveau » et une « amélioration » dans les relations entre Paris et Kigali, longtemps empoisonnées par le génocide.
Bien que le poste d’ambassadeur de France à Kigali reste vacant depuis 2015, les relations entre les deux pays se sont réchauffées ces dernières années.
« Peu de sujets sont aussi clivants que le génocide des Tutsi au Rwanda et la politique de la France au Rwanda », a prévenu en ouverture du colloque, le Belge Olivier Lanotte, docteur en science politique, qui appelle à « dépassionner le débat ».
« La recherche des responsabilités est un exercice délicat vu la tendance qu’ont certains observateurs d’assimiler trop souvent au négationnisme ceux qui s’engagent sur le terrain miné de la dénonciation des crimes du Front patriotique rwandais », au pouvoir depuis la fin du génocide, a ajouté ce chercheur, auteur de plusieurs ouvrages sur des pays de la région.
Le génocide commis en 1994 au Rwanda, à l’instigation du régime extrémiste hutu alors au pouvoir, a fait environ 800.000 morts entre avril et juillet 1994, essentiellement parmi la minorité tutsi, mais aussi chez les Hutu modérés, selon l’ONU.
« La réconciliation ne se bâtit pas (...) sur la négation du passé », a poursuivi le chercheur, rappelant que si le parti de Paul Kagame porte « une part de responsabilité dans la montée des tensions », il ne peut pas « être tenu responsable du génocide ».
La question du rôle de la France dans ce drame devrait également être abordée. L’ampleur de l’assistance militaire apportée par la France au régime du président rwandais hutu Juvénal Habyarimana, dont la mort dans un attentat le 6 avril 1994 fut un élément déclencheur du génocide, fait partie des points les plus disputés.
Parmi les invités de ce colloque intitulé « Afrique des Grands Lacs: Soixante ans de tragique instabilité » figurent notamment l’intellectuel franco-camerounais Adrien-Charles Onana, visé par une plainte d’une association anti-raciste pour contestation de crimes contre l’humanité, ou la journaliste canadienne Judi Rever qui estime qu’un autre génocide, du FPR contre les Hutu a aussi eu lieu au Rwanda.
Vendredi, le président du Sénat rwandais Augustin Iyamuremye avait écrit à son homologue français Gérard Larcher pour demander l’annulation de ce colloque.
« Parmi les invités, on retrouve plusieurs personnalités dont le discours et les écrits sur la région et en particulier sur le Rwanda n’ont d’autre but que de faire l’apologie du révisionnisme et du négationnisme du génocide perpétré contre les Tutsi », dénonce le courrier publié par le site Afrikarabia.
Samedi, deux associations de soutien aux victimes et rescapés du génocide rwandais ont également réclamé l’annulation de ce colloque, en vain.
Le président rwandais Paul Kagame avait salué mi-février un « esprit nouveau » et une « amélioration » dans les relations entre Paris et Kigali, longtemps empoisonnées par le génocide.
Bien que le poste d’ambassadeur de France à Kigali reste vacant depuis 2015, les relations entre les deux pays se sont réchauffées ces dernières années.