Paris - Après une matinée relativement calme, des heurts ont éclaté samedi à différents endroits de la capitale lors de la quatrième grande journée de mobilisation des "gilets jaunes", placée sous très haute sécurité.
Des gaz lacrymogènes aux abords des Champs-Elysées, le Drugstore de Publicis de l'avenue attaqué, des vitrines brisées avenue de Friedland, une barricade enflammée sur les Grands-Boulevards où les véhicules blindés de la gendarmerie ont été déployés...
Des points de tension se sont soudainement créés en début d'après-midi alors que contrairement au samedi précédent aucun incident majeur ne s'était produit jusqu'à la mi-journée.
Le week-end dernier, les images de quartiers huppés de Paris en proie pendant des heures à la guérilla urbaine, avaient stupéfié en France comme à l'étranger et poussé les autorités à revoir leur stratégie de maintien de l'ordre.
89.000 membres des forces de l'ordre sont mobilisés, dont 8.000 à Paris appuyés par 14 "VBRG", véhicules blindés à roue de la gendarmerie.
Les manifestants sont un peu moins nombreux que la semaine dernière à la même heure: 31.000 en France (contre 36.000 le 1er décembre), dont 8.000 à Paris, selon le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nuñez.
Prenant les devants, les autorités ont renforcé les contrôles en amont: plus de 700 personnes ont été interpellées dont 581 à Paris (423 gardes à vue) principalement car elles étaient en possession de marteau, de boules de pétanque, de pavés, de masques...
Un nombre déjà bien supérieur au total des interpellations (412) effectuées dans la capitale samedi dernier.
- "Prudents" -
"Nous sommes à la mi-journée, nous restons très prudents, pour l'instant il n'y a pas d'incident grave", a souligné M. Nuñez sur France 2.
Le Premier ministre Edouard Philippe a évoqué un dispositif de sécurité "exceptionnel", et remercié tous ceux "qui ont appelé au calme".
Plusieurs figures de cette contestation née sur les réseaux sociaux avaient notamment ces derniers jours appelé à défiler pacifiquement.
Plus de trois semaines après le lancement de ce mouvement pour le pouvoir d'achat né de la contestation de l'augmentation de la taxe sur les carburants, de nombreux "gilets jaunes" venaient pour la première fois manifester à Paris.
Avenue de la Grande Armée, Louis 24 ans, gilet jaune sur le dos, explique: "Je suis conducteur de travaux, j'ai un ouvrier qui le 10 du mois n'a plus rien pour vivre. C'est aussi pour lui que je lui là".
A Paris et ailleurs, comme au Puy-en-Velay (Haute-Loire), des manifestants ont mimé la scène très controversée de l'interpellation de 151 jeunes à Mantes-la-Jolie la veille, en s'agenouillant les mains sur la tête.
Les grands magasins parisiens resteront fermés toute la journée, du jamais vu pour un samedi précédant les fêtes.
La tour Eiffel, le Louvre resteront également porte closes, tout comme de nombreux commerces et restaurants et 36 stations de métro.
Plusieurs pays européens ont conseillé la prudence à leurs ressortissants, voire d'éviter Paris ce week-end comme la Belgique.
"Ça nous gâche un peu notre séjour, tous les musées et les monuments sont fermés. On va juste se balader un peu et rentrer à l'hôtel !", regrette Marcia, touriste italienne de 25 ans venue passer le week-end à Paris.
En régions, la situation semblait relativement calme même si le réseau routier et autoroutier connaissait des perturbations dans la matinée avant des manifestations prévues dans l'après-midi dans plusieurs grandes villes.
L'autoroute A6 est coupée au niveau de Villefranche-sur-Saône dans le sens Paris-Lyon. Coupée dans le sens Bordeaux-Paris dans la nuit, l'A10 a été rouverte en milieu de journée.
- "Dissolution" -
Des dizaines de personnes ont été interpellées à Grenoble, Toulouse et Bordeaux.
Deux mille "gilets jaunes" ont défilé à Marseille, 500 à Nice, où ils ont observé une minute de silence devant le palais de la Méditerranée "pour tous les morts et blessés des manifestations depuis trois semaines".
Au sud de Montélimar, des "gilets jaunes" ont bloqué l'accès à la plateforme Amazon et celle d'Easydis, (qui approvisionne le Groupe Casino).
Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a de nouveau évoqué samedi "la dissolution" de l'Assemblée nationale, qui selon lui "s'approche comme une issue raisonnable et tranquille" à la crise.
Silencieux toute la semaine, Emmanuel Macron ne s'exprimera qu'en "début de semaine prochaine".
Les concessions du gouvernement, notamment l'annulation de l'augmentation de la taxe sur les carburants, semblent n'avoir eu aucun effet, si ce n'est d'avoir fragilisé le Premier ministre Édouard Philippe qui défendait une simple suspension avant d'être brutalement désavoué par l'Elysée.
L'exécutif craint aussi une extension de la contestation à d'autres secteurs, notamment chez les agriculteurs et dans l'éducation. (AFP)
Des gaz lacrymogènes aux abords des Champs-Elysées, le Drugstore de Publicis de l'avenue attaqué, des vitrines brisées avenue de Friedland, une barricade enflammée sur les Grands-Boulevards où les véhicules blindés de la gendarmerie ont été déployés...
Des points de tension se sont soudainement créés en début d'après-midi alors que contrairement au samedi précédent aucun incident majeur ne s'était produit jusqu'à la mi-journée.
Le week-end dernier, les images de quartiers huppés de Paris en proie pendant des heures à la guérilla urbaine, avaient stupéfié en France comme à l'étranger et poussé les autorités à revoir leur stratégie de maintien de l'ordre.
89.000 membres des forces de l'ordre sont mobilisés, dont 8.000 à Paris appuyés par 14 "VBRG", véhicules blindés à roue de la gendarmerie.
Les manifestants sont un peu moins nombreux que la semaine dernière à la même heure: 31.000 en France (contre 36.000 le 1er décembre), dont 8.000 à Paris, selon le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nuñez.
Prenant les devants, les autorités ont renforcé les contrôles en amont: plus de 700 personnes ont été interpellées dont 581 à Paris (423 gardes à vue) principalement car elles étaient en possession de marteau, de boules de pétanque, de pavés, de masques...
Un nombre déjà bien supérieur au total des interpellations (412) effectuées dans la capitale samedi dernier.
- "Prudents" -
"Nous sommes à la mi-journée, nous restons très prudents, pour l'instant il n'y a pas d'incident grave", a souligné M. Nuñez sur France 2.
Le Premier ministre Edouard Philippe a évoqué un dispositif de sécurité "exceptionnel", et remercié tous ceux "qui ont appelé au calme".
Plusieurs figures de cette contestation née sur les réseaux sociaux avaient notamment ces derniers jours appelé à défiler pacifiquement.
Plus de trois semaines après le lancement de ce mouvement pour le pouvoir d'achat né de la contestation de l'augmentation de la taxe sur les carburants, de nombreux "gilets jaunes" venaient pour la première fois manifester à Paris.
Avenue de la Grande Armée, Louis 24 ans, gilet jaune sur le dos, explique: "Je suis conducteur de travaux, j'ai un ouvrier qui le 10 du mois n'a plus rien pour vivre. C'est aussi pour lui que je lui là".
A Paris et ailleurs, comme au Puy-en-Velay (Haute-Loire), des manifestants ont mimé la scène très controversée de l'interpellation de 151 jeunes à Mantes-la-Jolie la veille, en s'agenouillant les mains sur la tête.
Les grands magasins parisiens resteront fermés toute la journée, du jamais vu pour un samedi précédant les fêtes.
La tour Eiffel, le Louvre resteront également porte closes, tout comme de nombreux commerces et restaurants et 36 stations de métro.
Plusieurs pays européens ont conseillé la prudence à leurs ressortissants, voire d'éviter Paris ce week-end comme la Belgique.
"Ça nous gâche un peu notre séjour, tous les musées et les monuments sont fermés. On va juste se balader un peu et rentrer à l'hôtel !", regrette Marcia, touriste italienne de 25 ans venue passer le week-end à Paris.
En régions, la situation semblait relativement calme même si le réseau routier et autoroutier connaissait des perturbations dans la matinée avant des manifestations prévues dans l'après-midi dans plusieurs grandes villes.
L'autoroute A6 est coupée au niveau de Villefranche-sur-Saône dans le sens Paris-Lyon. Coupée dans le sens Bordeaux-Paris dans la nuit, l'A10 a été rouverte en milieu de journée.
- "Dissolution" -
Des dizaines de personnes ont été interpellées à Grenoble, Toulouse et Bordeaux.
Deux mille "gilets jaunes" ont défilé à Marseille, 500 à Nice, où ils ont observé une minute de silence devant le palais de la Méditerranée "pour tous les morts et blessés des manifestations depuis trois semaines".
Au sud de Montélimar, des "gilets jaunes" ont bloqué l'accès à la plateforme Amazon et celle d'Easydis, (qui approvisionne le Groupe Casino).
Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a de nouveau évoqué samedi "la dissolution" de l'Assemblée nationale, qui selon lui "s'approche comme une issue raisonnable et tranquille" à la crise.
Silencieux toute la semaine, Emmanuel Macron ne s'exprimera qu'en "début de semaine prochaine".
Les concessions du gouvernement, notamment l'annulation de l'augmentation de la taxe sur les carburants, semblent n'avoir eu aucun effet, si ce n'est d'avoir fragilisé le Premier ministre Édouard Philippe qui défendait une simple suspension avant d'être brutalement désavoué par l'Elysée.
L'exécutif craint aussi une extension de la contestation à d'autres secteurs, notamment chez les agriculteurs et dans l'éducation. (AFP)