Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé dans un communiqué, mercredi 25 décembre, « des mesures de grâce présidentielle au profit de 2 471 détenus » et « des mesures d’apaisement » pour « huit détenus [en détention provisoire] dans l’attente des procédures d’enquête et de jugement ».
Les noms des personnes concernées et les modalités de ces mesures « d’apaisement » n’ont pas été précisés, mais certains juristes espèrent qu’elles consisteront en l’abandon des poursuites et la libération des détenus...
En Algérie, ces prisonniers de droit commun sont considérés comme « des victimes, voire des otages d’une parade politico-judiciaire », pointe l’avocat algérien Aïssa Rahmoun, en exil en France et secrétaire général de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) : « C’est la meilleure manière officielle de masquer la qualité de détenu d’opinion. » ...
L’ancien vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) fait référence au hashtag « Manich radi » (« je ne suis pas satisfait », en arabe), qui a fait irruption ces derniers jours sur les réseaux sociaux. En l’utilisant, des Algériens dénoncent le manque de liberté, la répression, mais aussi la situation économique et sociale du pays. Une campagne qualifiée d’« hostile » par plusieurs journaux algériens proches du régime. [Le Monde]