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Guerre en Ukraine - Évacuations de l’aciérie Azovstal à Marioupol, l’offensive russe s’intensifie

Samedi 7 Mai 2022

Les femmes, les enfants et les personnes âgées ont tous été évacués samedi de l’aciérie Azovstal, la dernière poche de résistance dans la ville dévastée de Marioupol, où les autorités ukrainiennes craignent que l’offensive russe ne reprenne de plus belle à l’approche des célébrations à Moscou de la victoire sur l’Allemagne nazie le 9 mai.
 
« L’ordre du président (Volymyr Zelensky) a été exécuté : toutes les femmes, tous les enfants et toutes les personnes âgées ont été évacués d’Azovstal. Cette partie de la mission humanitaire à Marioupol est accomplie », a déclaré la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.
 
Vendredi, 50 personnes, là encore les civils les plus vulnérables, avaient pu quitter l’immense complexe sidérurgique, la dernière poche de résistance des forces ukrainiennes dans cette cité portuaire du sud-est.
 
Ces opérations, qui se déroulent depuis une semaine sous l’égide de l’ONU et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ont permis, selon Kyiv, à près de 500 civils de fuir.
Petite avancée russe dans le Donbass
 
Le ministère ukrainien de la Défense a toutefois affirmé dans son rapport matinal samedi que « l’ennemi n’arrêtait pas son offensive », « bloquant » notamment toujours les défenseurs du quartier d’Azovstal.
 
L’état-major de l’armée ukrainienne a assuré que les forces russes avaient encore la veille attaqué cette usine, en dépit du cessez-le-feu qu’elles ont unilatéralement décrété jeudi pour trois jours.
 
Marioupol, qui comptait près de 500 000 habitants avant la guerre, a été presque entièrement rayée de la carte par deux mois de siège et de bombardements russes.
 
Plus à l’ouest, deux tirs de roquettes ont atteint vendredi soir Odessa, le grand port ukrainien sur la mer Noire, sans faire de victimes, a fait savoir le Commandement sud des forces ukrainiennes.


 
La ville de Mykolaïv a elle aussi été prise pour cible.
 
Des frappes de missiles ont en outre été signalées vendredi et samedi dans la région de Kharkiv (nord-est) et autour de Donetsk (est).
 
Les Russes ont obtenu ces dernières 24 heures des gains territoriaux limités aux alentours de Severodonetsk, l’une des principales villes du Donbass encore aux mains des Ukrainiens, mais cela ne devrait pas aboutir à un encerclement complet, a noté l’Institut américain d’étude de la guerre (ISW).
 
Des succès militaires ukrainiens
 
À l’inverse, à Kharkiv, la contre-offensive ukrainienne pour mettre la deuxième ville d’Ukraine hors de portée de l’artillerie ennemie a pris de l’ampleur, avec la prise de plusieurs positions russes au nord et à l’est, toujours d’après l’ISW.   
 
« Les forces ukrainiennes regagnent du terrain le long d’un large arc autour de Kharkiv et ne se concentrent plus sur une poussée limitée, faisant preuve d’une capacité à lancer des opérations offensives à plus grande échelle que jusqu’à présent dans cette guerre », a expliqué cet institut.
 
Au point que l’armée russe a dû faire sauter trois ponts routiers « pour ralentir la contre-offensive » dans cette région, selon le ministère ukrainien de la Défense.
 

 
La marine ukrainienne a quant à elle assuré avoir détruit à une centaine de kilomètres d’Odessa, non loin de la minuscule île aux Serpents, un navire de débarquement russe au moyen d’un drone de combat Bayraktar TB2, mis au point en Turquie, une information que la Russie n’a pas confirmée.  
 

 
De façon plus générale, le ministère britannique de la Défense a estimé dans un rapport que le conflit causait « des dégâts dans les unités russes les plus aptes » au combat.
 
La date du 9 mai
 
À l’approche du 9 mai, les autorités ukrainiennes s’attendent à une intensification des frappes russes.  
 
« S’il vous plaît, n’ignorez pas les alertes aériennes et gagnez immédiatement les abris, le risque de bombardements est très probable dans toutes les régions d’Ukraine », a averti vendredi le maire de Kyiv, Vitaly Klitschko, ajoutant qu’aucune commémoration de la victoire de 1945 n’aurait lieu dans la capitale ukrainienne.
 
« L’ennemi cherche à achever les défenseurs d’Azovstal, il essaie de faire cela avant le 9 mai pour faire un cadeau à Vladimir Poutine », a mis en garde Oleksiï Arestovytch, un conseiller du président Volodymyr Zelensky.
 
« Des bombardements tous les jours, tous les jours, le matin, l’après-midi et le soir. Il n’y a pas eu un jour sans bombardement, pas un jour », a raconté à l’AFP Olga Babitch après avoir quitté son village et être arrivée à Zaporijjia, dans le sud de l’Ukraine.
 
La Russie n’a jusqu’à présent pu revendiquer le contrôle complet que d’une ville d’importance, Kherson.
 
Samedi à Moscou, l’armée russe effectuait sur la Place Rouge les dernières répétitions avant le traditionnel défilé militaire du 9 mai, en présence de soldats ayant participé à l’offensive en Ukraine.
 
Peur d’une extension du conflit
 
En marge de cette guerre, les autorités de la région séparatiste prorusse de Transdniestrie, en Moldavie, ont annoncé samedi que quatre explosions avaient eu lieu la veille au soir dans un village frontalier de l’Ukraine, sans néanmoins faire de victimes.
 
La crainte que le conflit en Ukraine ne s’étende à la Transdniestrie s’est amplifiée ces dernières semaines après qu’un général russe a révélé que l’un des objectifs de la Russie était établir un couloir vers ce petit territoire.
 
Les États-Unis ont quant à eux annoncé vendredi une nouvelle aide militaire à Kyiv, de 150 millions de dollars — d’un niveau bien en deçà des précédentes —, tout en prévenant que les fonds alloués à ces livraisons d’armes étaient désormais « pratiquement épuisés ».
 
« Le Congrès doit rapidement débloquer l’enveloppe requise pour renforcer l’Ukraine sur le champ de bataille et à la table des négociations », a déclaré dans la foulée le président Joe Biden au sujet de la colossale rallonge budgétaire de 33 milliards de dollars demandée aux parlementaires américains.
 
Le lendemain à Bucarest, son épouse, Jill Biden, en déplacement en Europe pour exprimer son soutien aux Ukrainiens et aux pays qui les aident, a rencontré des familles de réfugiés ayant fui l’invasion russe.
 
Violations « vertigineuses » des droits de la personne
 
De son côté, la Commissaire du Conseil de l’Europe pour les droits de l’Homme, Dunja Mijatovic, a dénoncé samedi les violations « vertigineuses » des de la personne et du droit humanitaire international par l’armée russe en Ukraine, après une visite de quatre jours à Kyiv et dans sa région.
 
La veille, dans sa première manifestation d’unité depuis le début de l’offensive russe en Ukraine le 24 février, le Conseil de sécurité des Nations unies — où la Russie, un de ses cinq membres permanents, dispose d’un droit de veto — avait apporté son « ferme soutien » au secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres « dans la recherche d’une solution pacifique ».
 
Sur le front des sanctions occidentales, de difficiles négociations étaient en cours entre les 27 États membres de l’UE pour trouver un accord ce week-end sur un projet d’arrêt des importations de pétrole russe, que la Hongrie a jusqu’alors bloqué.
 
Par ailleurs, l’Allemagne a annoncé que les dirigeants des grandes puissances du G7 allaient avoir dimanche une réunion virtuelle consacrée à la guerre en Ukraine à laquelle doit prendre part le président Zelensky.
 
Il faut dire que l’Afrique par exemple est confrontée à une crise « sans précédent » provoquée par la situation actuelle Ukraine en particulier avec la flambée des prix des denrées alimentaires et du carburant, d’après le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). (AFP)
 
 
 
 
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