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Guerre en Ukraine - La conquête du Donbass, « priorité numéro un » de Poutine

Jeudi 5 Septembre 2024

« La priorité numéro un » : Vladimir Poutine a affiché jeudi sa volonté inébranlable de conquérir tout le Donbass, la grande zone industrielle de l’est l’Ukraine, où son armée continue de progresser malgré l’offensive ukrainienne dans la région russe de Koursk.

 

Le président russe a également dit être disposé à des pourparlers avec Kyiv sur la base de ceux du printemps 2022, si l’Ukraine le demande, alors que Moscou disait auparavant exclure toute discussion du fait de l’attaque ukrainienne déclenchée début août dans la région de Koursk.

 

Depuis l’échec de son offensive originelle en 2022 contre l’Ukraine, qui se voulait rapide, et ses reculs dans le nord-est et le sud, l’armée russe a adapté ses objectifs en concentrant ses assauts sur la partie orientale de ce pays.

 

Vladimir Poutine a revendiqué l’annexion de quatre régions ukrainiennes de l’est et du sud que les forces russes contrôlent partiellement, en plus de la péninsule de Crimée en 2014. Le Kremlin pose comme conditions à l’ouverture de négociations de paix la cession de ces territoires et que l’Ukraine renonce à entrer dans l’OTAN.

 

« La libération » totale du Donbass, qui comprend les régions de Louhansk et de Donetsk, « est notre priorité numéro un », a martelé jeudi le chef de l’État russe au cours d’un forum économique dans l’extrême est de la Russie, affichant sa détermination malgré le coût humain et économique de son « opération militaire spéciale » en Ukraine.

 

« Ennemi affaibli »

 

Alors que l’armée russe était à l’initiative sur le front depuis près d’un an, les troupes ukrainiennes ont lancé le 6 août une attaque d’ampleur dans la région de Koursk, s’emparant de plusieurs centaines de kilomètres carrés selon Kyiv, soit la plus grande avancée sur le sol russe d’une armée étrangère depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

 

Les responsables ukrainiens avaient expliqué que l’un des objectifs de cette offensive en Russie était de la forcer à redéployer vers la région de Koursk des unités présentes dans le Donbass, pour alléger la pression sur l’armée de Kyiv.

 

Mais selon M. Poutine, cette tactique a échoué, les forces russes poursuivant leur assaut dans l’est, en particulier en direction de Pokrovsk, un nœud ferroviaire et routier crucial pour la logistique des militaires ukrainiens dans cette région.

 

Les soldats russes se trouvent désormais à moins de dix kilomètres de Pokrovsk, où les autorités ont annoncé jeudi l’arrêt, par crainte de bombardements, des trains censés évacuer la population. Quelque 27 000 civils demeurent dans cette cité.

 

« L’ennemi s’est affaibli dans des zones clés et nos troupes ont accéléré les opérations offensives » sur le front oriental, s’est félicité M. Poutine, assurant que l’Ukraine y subissait de « très lourdes pertes ».

 

Dans la région de Koursk, les forces russes ont même, d’après lui, « stabilisé la situation et commencé à expulser progressivement » l’armée ukrainienne, qui dit y contrôler une centaine de localités.

Les bombardements se sont poursuivis jeudi des deux côtés du front.

 

Prêt à discuter ?

 

Dans la région de Donetsk (est), un homme de 74 ans est mort dans une frappe russe à Kostiantynivka, selon le Parquet ukrainien.

 

Dans celle, russe, de Belgorod, un homme a été tué par des bombardements ukrainiens, d’après son gouverneur Viatcheslav Gladkov.

 

Le président Volodymyr Zelensky a quant à lui assuré jeudi que les forces ukrainiennes « tenaient leurs positions » dans la région de Koursk. Cette opération « prouve au monde chaque jour que la Russie peut perdre cette guerre », a-t-il ajouté.

 

M. Zelensky a aussi dit que des renforts continuaient à être envoyés vers Pokrovsk.

 

S’agissant d’éventuels pourparlers, le président russe a affirmé être prêt à des discussions avec l’Ukraine, si celle-ci le veut, mais à condition de les mener sur la base des « documents sur lesquels on s’était entendus et qui avaient été de facto paraphés à Istanbul » au printemps 2022.  

 

Les textes qu’il a évoqués n’ont jamais été rendus publics et la partie ukrainienne a toujours démenti tout accord officiel.

 

L’annonce de Vladimir Poutine intervient pourtant deux semaines après que le Kremlin a soutenu mordicus que des négociations pour mettre fin au conflit étaient impossibles, « pour l’instant », en raison de l’attaque ukrainienne dans la région de Koursk.

 

S’agissant des pourparlers du printemps 2022 d’Istanbul, Moscou affirme qu’un compromis avait été paraphé, mais que les Occidentaux ont poussé Kyiv à rejeter l’accord. L’Ukraine dément cette version des faits.

 

Les positions, en l’état, entre les deux belligérants, semblent toutefois difficilement conciliables.

 

Volodymyr Zelensky a dit de son côté vouloir préparer d’ici à novembre, date de l’élection présidentielle aux États-Unis – un allié vital de Kyiv –, un plan qui servirait de base à un futur sommet pour la paix auquel le Kremlin doit être convié, en préalable à de futures discussions. [AFP]

 
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