BAGDAD/LE CAIRE (Reuters) - Les réactions négatives se sont multipliées dimanche dans le monde contre le décret de Donald Trump limitant l'immigration musulmane aux Etats-Unis, tandis que certains dirigeants républicains émettaient également des réserves.
De Londres à Berlin, et de Djakarta à Téhéran, les gouvernements se sont exprimés contre la décision du président américain d'interdire pendant quatre mois l'entrée des réfugiés aux Etats-Unis et de suspendre pendant au moins 90 jours l'arrivée de voyageurs en provenance de sept pays musulmans dont la Syrie. L'objectif est, selon lui, de protéger les Etats-Unis contre la menace d'attentats.
En Allemagne, pays qui a accueilli environ un million de réfugiés en 2015, notamment des Syriens qui fuyaient la guerre civile dans leur pays, Angela Merkel a déclaré que la lutte contre le terrorisme "ne justifi[ait] pas une suspicion générale à l'égard de gens ayant certains antécédents ou certaines convictions religieuses".
La chancelière a dit son inquiétude à Donald Trump lors de l'entretien téléphonique qu'ils ont eu samedi et lui a rappelé que les conventions de Genève obligeaient la communauté internationale à accepter les réfugiés de guerre pour des raisons humanitaires, a déclaré son porte-parole.
Paris et Londres ont fait écho aux propos exprimés à Berlin.
"L'accueil des réfugiés est un devoir de solidarité. Le terrorisme n'a pas de nationalité, la discrimination n'est pas une réponse", a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault, sur Twitter.
Son homologue britannique Boris Johnson a tweetté : "Stigmatiser en raison de la nationalité est injuste et sème la discorde".
"FAIRE ATTENTION"
Outre la Syrie, l'interdiction temporaire concerne les ressortissants d'Iran, d'Irak, de Libye, de Somalie, du Soudan et du Yémen.
Le décret, qui prévoit une interdiction d'une durée indéterminée pour les réfugiés en provenance de Syrie, n'est pas "une interdiction des musulmans", a assuré Donald Trump. Il a également indiqué qu'il chercherait à donner la priorité aux réfugiés chrétiens fuyant la Syrie.
Une famille de chrétiens orthodoxes syriens a toutefois été refoulée à Philadelphie en provenance du Liban.
A l'aéroport Ataturk d'Istanbul, où des dizaines de personnes se sont vues interdire d'embarquer pour les Etats-Unis, Nail Zain, un Syrien de 32 ans, a déclaré à Reuters être arrivé en espérant s'envoler pour Los Angeles, mais qu'on l'avait empêcher d'embarquer et son visa était annulé.
"Ma femme et mon fils sont aux Etats-Unis. Mon fils a la nationalité américaine. Nous attendons ce moment depuis deux ans. Finalement, quand j'ai eu l'occasion, ils m'ont empêché de voyager en tant que détenteur d'un passeport syrien".
Il a ensuite été conduit hors du terminal par les autorités.
Le chef de la majorité au Sénat américain, le républicain Mitch McConnell, a déclaré qu'il fallait "faire attention" dans la mise en œuvre du décret.
"Il est important de se souvenir que certaines de nos meilleures sources dans la guerre contre le terrorisme islamique radical sont musulmanes à la fois dans ce pays et à l'étranger", a-t-il dit.
"PROCESSUS CONFUS"
Le sénateur républicain John McCain a évoqué "un processus confus" et estimé que le décret pourrait être utilisé comme matériel de propagande par l'Etat islamique.
Samedi soir, la justice fédérale a suspendu l'expulsion des voyageurs dotés d'un visa, bloqués dans les aéroports américains.
Selon un point donné dimanche par la Maison blanche, une vingtaine de voyageurs restaient encore retenus aux Etats-Unis.
"Ce n'était pas le chaos", a déclaré le secrétaire général de la Maison blanche Reince Priebus sur la chaîne NBC. Il a précisé que 325.000 voyageurs étaient entrés aux Etats-Unis samedi et que 109 d'entre eux avaient été interpellés.
"On a fait sortir la plupart de ces gens. Nous en avons une vingtaine d'autres qui restent et je suppose que tant que ce ne sont pas des gens horribles, on va les faire passer aujourd'hui dans la demi-journée", a-t-il déclaré.
Selon le département de la Sécurité intérieure, 375 voyageurs ont été affectés par le décret, dont 109 étaient en transit et se sont vus refuser l'entrée aux Etats-Unis. En outre, 173 ont été refoulés par les compagnies aériennes avant l'embarquement.
Les alliés arabes de Washington, les Etats du Golfe et l'Egypte, non concernés par le décret, sont restés silencieux.
Le gouvernement irakien, allié de Washington dans la bataille pour la reprise de Mossoul et la lutte contre l'Etat islamique - il accueille sur son sol plus de 5.000 militaires américains - n'a pas fait de commentaire sur le décret. Mais certains députés ont estimé que l'Irak devrait riposter par des mesures similaires à l'encontre des Etats-Unis.
A Bagdad, l'influent iman chiite Moktada al Sadr a estimé que les Américains devaient quitter l'Irak, en signe de protestation contre le décret Trump.
Téhéran a indiqué samedi vouloir prendre des mesures en représailles à la décision du président américain, mais le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré sur Twitter dimanche que les Américains détenteurs de visas iraniens pouvaient entrer en Iran.
"A la différence des Etats-Unis, notre décision n'est pas rétroactive. Tous ceux qui ont un visa en règle seront les bienvenus", a dit le chef de la diplomatie sur Twitter.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a déclaré que son pays accueillerait ceux qui fuient la guerre et les persécutions, même si les compagnies aériennes canadiennes ont dit qu'elles refouleraient certains passagers à destination des Etats-Unis pour se conformer avec le décret sur l'immigration.
"A ceux qui fuient la persécution, le terrorisme et la guerre, les Canadiens vont vous accueillir. La diversité est notre force #WelcomeToCanada", a twitté Justin Trudeau.
De Londres à Berlin, et de Djakarta à Téhéran, les gouvernements se sont exprimés contre la décision du président américain d'interdire pendant quatre mois l'entrée des réfugiés aux Etats-Unis et de suspendre pendant au moins 90 jours l'arrivée de voyageurs en provenance de sept pays musulmans dont la Syrie. L'objectif est, selon lui, de protéger les Etats-Unis contre la menace d'attentats.
En Allemagne, pays qui a accueilli environ un million de réfugiés en 2015, notamment des Syriens qui fuyaient la guerre civile dans leur pays, Angela Merkel a déclaré que la lutte contre le terrorisme "ne justifi[ait] pas une suspicion générale à l'égard de gens ayant certains antécédents ou certaines convictions religieuses".
La chancelière a dit son inquiétude à Donald Trump lors de l'entretien téléphonique qu'ils ont eu samedi et lui a rappelé que les conventions de Genève obligeaient la communauté internationale à accepter les réfugiés de guerre pour des raisons humanitaires, a déclaré son porte-parole.
Paris et Londres ont fait écho aux propos exprimés à Berlin.
"L'accueil des réfugiés est un devoir de solidarité. Le terrorisme n'a pas de nationalité, la discrimination n'est pas une réponse", a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault, sur Twitter.
Son homologue britannique Boris Johnson a tweetté : "Stigmatiser en raison de la nationalité est injuste et sème la discorde".
"FAIRE ATTENTION"
Outre la Syrie, l'interdiction temporaire concerne les ressortissants d'Iran, d'Irak, de Libye, de Somalie, du Soudan et du Yémen.
Le décret, qui prévoit une interdiction d'une durée indéterminée pour les réfugiés en provenance de Syrie, n'est pas "une interdiction des musulmans", a assuré Donald Trump. Il a également indiqué qu'il chercherait à donner la priorité aux réfugiés chrétiens fuyant la Syrie.
Une famille de chrétiens orthodoxes syriens a toutefois été refoulée à Philadelphie en provenance du Liban.
A l'aéroport Ataturk d'Istanbul, où des dizaines de personnes se sont vues interdire d'embarquer pour les Etats-Unis, Nail Zain, un Syrien de 32 ans, a déclaré à Reuters être arrivé en espérant s'envoler pour Los Angeles, mais qu'on l'avait empêcher d'embarquer et son visa était annulé.
"Ma femme et mon fils sont aux Etats-Unis. Mon fils a la nationalité américaine. Nous attendons ce moment depuis deux ans. Finalement, quand j'ai eu l'occasion, ils m'ont empêché de voyager en tant que détenteur d'un passeport syrien".
Il a ensuite été conduit hors du terminal par les autorités.
Le chef de la majorité au Sénat américain, le républicain Mitch McConnell, a déclaré qu'il fallait "faire attention" dans la mise en œuvre du décret.
"Il est important de se souvenir que certaines de nos meilleures sources dans la guerre contre le terrorisme islamique radical sont musulmanes à la fois dans ce pays et à l'étranger", a-t-il dit.
"PROCESSUS CONFUS"
Le sénateur républicain John McCain a évoqué "un processus confus" et estimé que le décret pourrait être utilisé comme matériel de propagande par l'Etat islamique.
Samedi soir, la justice fédérale a suspendu l'expulsion des voyageurs dotés d'un visa, bloqués dans les aéroports américains.
Selon un point donné dimanche par la Maison blanche, une vingtaine de voyageurs restaient encore retenus aux Etats-Unis.
"Ce n'était pas le chaos", a déclaré le secrétaire général de la Maison blanche Reince Priebus sur la chaîne NBC. Il a précisé que 325.000 voyageurs étaient entrés aux Etats-Unis samedi et que 109 d'entre eux avaient été interpellés.
"On a fait sortir la plupart de ces gens. Nous en avons une vingtaine d'autres qui restent et je suppose que tant que ce ne sont pas des gens horribles, on va les faire passer aujourd'hui dans la demi-journée", a-t-il déclaré.
Selon le département de la Sécurité intérieure, 375 voyageurs ont été affectés par le décret, dont 109 étaient en transit et se sont vus refuser l'entrée aux Etats-Unis. En outre, 173 ont été refoulés par les compagnies aériennes avant l'embarquement.
Les alliés arabes de Washington, les Etats du Golfe et l'Egypte, non concernés par le décret, sont restés silencieux.
Le gouvernement irakien, allié de Washington dans la bataille pour la reprise de Mossoul et la lutte contre l'Etat islamique - il accueille sur son sol plus de 5.000 militaires américains - n'a pas fait de commentaire sur le décret. Mais certains députés ont estimé que l'Irak devrait riposter par des mesures similaires à l'encontre des Etats-Unis.
A Bagdad, l'influent iman chiite Moktada al Sadr a estimé que les Américains devaient quitter l'Irak, en signe de protestation contre le décret Trump.
Téhéran a indiqué samedi vouloir prendre des mesures en représailles à la décision du président américain, mais le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré sur Twitter dimanche que les Américains détenteurs de visas iraniens pouvaient entrer en Iran.
"A la différence des Etats-Unis, notre décision n'est pas rétroactive. Tous ceux qui ont un visa en règle seront les bienvenus", a dit le chef de la diplomatie sur Twitter.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a déclaré que son pays accueillerait ceux qui fuient la guerre et les persécutions, même si les compagnies aériennes canadiennes ont dit qu'elles refouleraient certains passagers à destination des Etats-Unis pour se conformer avec le décret sur l'immigration.
"A ceux qui fuient la persécution, le terrorisme et la guerre, les Canadiens vont vous accueillir. La diversité est notre force #WelcomeToCanada", a twitté Justin Trudeau.