Paris - Les femmes immigrées restent trop souvent à la traîne en ce qui concerne l'intégration dans leurs pays d'accueil, selon un rapport publié dimanche par la Commission européenne et de l'OCDE qui voient là un "sujet de préoccupation".
L'OCDE compte 128 millions d'immigrés, et l'UE 58 millions, ce qui représente 10% environ de la population. Au cours de la dernière décennie, leur nombre a augmenté de 28% dans l'Union européenne, où deux-tiers des immigrés viennent de pays hors UE, souligne ce rapport publié à la veille du sommet de l'ONU qui doit approuver le Pacte sur les migrations à Marrakech. "Dans de nombreux pays, certains groupes vulnérables d'immigrés comme les réfugiés peuvent mettre 15 ans ou plus, en moyenne, pour atteindre un taux d'emploi similaire à celui des natifs du pays", affirment le commissaire européen aux migrations Dimitris Avramopoulos et le secrétaire général de l'OCDE Angel Gurria en préambule du rapport.
"L'inclusion des familles migrantes, qui compte beaucoup de femmes, est également une cause de préoccupation", ajoutent-il.
Les immigrées sont ainsi moins nombreuses à travailler que les femmes natives du pays d'accueil (57% contre 63% au sein de l'UE), avec une différence atteignant 14 points en France et en Belgique, voire presque 17 points aux Pays-Bas.
Une partie d'entre elles restent en marge du marché de l'emploi sans l'avoir choisi (une sur cinq au sein de l'UE), ce qu'elles expliquent notamment par des raisons familiales (35% pour les immigrées, contre un quart des femmes nées sur place).
Sur le marché de l'emploi, les immigrées sont dix fois plus nombreuses que les femmes natives du pays d'accueil à travailler dans le service à la personne au sein de l'UE. Et 36% des femmes immigrées sont surqualifiées pour l'emploi qu'elles occupent, contre 22% des natives du pays (et 31% des hommes immigrés).
"L'intégration des femmes devrait faire l'objet d'une attention accrue", a déclaré à l'AFP Jean-Christophe Dumont, responsable de la division "migrations internationales" à l'OCDE, en soulignant les "questions de long terme" qui sont en jeu.
D'une part "le manque d'intégration (des immigrés, NDLR) peut avoir un coût important en termes de productivité et de croissance", soulignent MM. Gurria et Avramopoulos, qui évoquent aussi "les coûts politiques, l'instabilité et plus généralement le coût négatif pour la cohésion sociale" que cela entraîne.
Mais "la réussite économique et sociale des femmes a un impact positif sur la réussite des enfants", a aussi affirmé M. Dumont, en soulignant l'effet de l'intégration "sur des aspects plus culturels" comme l'égalité des droits par exemple.
Pour favoriser leur intégration, plusieurs pistes peuvent être explorées, a-t-il ajouté: "encourager une arrivée précoce" dans le cadre du regroupement familial, "assurer le lien entre les familles et les services publics" après l'arrivée, et inventer un dispositif "pour que les femmes sortent du foyer", ou encore "développer des programmes de parrainage" comme cela existe au Danemark, ou d'entrepreunariat qui peuvent "permettre de sortir de la cellule familiale". (AFP)
L'OCDE compte 128 millions d'immigrés, et l'UE 58 millions, ce qui représente 10% environ de la population. Au cours de la dernière décennie, leur nombre a augmenté de 28% dans l'Union européenne, où deux-tiers des immigrés viennent de pays hors UE, souligne ce rapport publié à la veille du sommet de l'ONU qui doit approuver le Pacte sur les migrations à Marrakech.
"L'inclusion des familles migrantes, qui compte beaucoup de femmes, est également une cause de préoccupation", ajoutent-il.
Les immigrées sont ainsi moins nombreuses à travailler que les femmes natives du pays d'accueil (57% contre 63% au sein de l'UE), avec une différence atteignant 14 points en France et en Belgique, voire presque 17 points aux Pays-Bas.
Une partie d'entre elles restent en marge du marché de l'emploi sans l'avoir choisi (une sur cinq au sein de l'UE), ce qu'elles expliquent notamment par des raisons familiales (35% pour les immigrées, contre un quart des femmes nées sur place).
Sur le marché de l'emploi, les immigrées sont dix fois plus nombreuses que les femmes natives du pays d'accueil à travailler dans le service à la personne au sein de l'UE. Et 36% des femmes immigrées sont surqualifiées pour l'emploi qu'elles occupent, contre 22% des natives du pays (et 31% des hommes immigrés).
"L'intégration des femmes devrait faire l'objet d'une attention accrue", a déclaré à l'AFP Jean-Christophe Dumont, responsable de la division "migrations internationales" à l'OCDE, en soulignant les "questions de long terme" qui sont en jeu.
D'une part "le manque d'intégration (des immigrés, NDLR) peut avoir un coût important en termes de productivité et de croissance", soulignent MM. Gurria et Avramopoulos, qui évoquent aussi "les coûts politiques, l'instabilité et plus généralement le coût négatif pour la cohésion sociale" que cela entraîne.
Mais "la réussite économique et sociale des femmes a un impact positif sur la réussite des enfants", a aussi affirmé M. Dumont, en soulignant l'effet de l'intégration "sur des aspects plus culturels" comme l'égalité des droits par exemple.
Pour favoriser leur intégration, plusieurs pistes peuvent être explorées, a-t-il ajouté: "encourager une arrivée précoce" dans le cadre du regroupement familial, "assurer le lien entre les familles et les services publics" après l'arrivée, et inventer un dispositif "pour que les femmes sortent du foyer", ou encore "développer des programmes de parrainage" comme cela existe au Danemark, ou d'entrepreunariat qui peuvent "permettre de sortir de la cellule familiale". (AFP)