Des pirates informatiques anti-israéliens ont divulgué un grand volume de données classifiées que le gouvernement israélien tente de contenir, a rapporté mardi le quotidien israélien Haaretz.
Selon le quotidien, les fuites se rapportent à des dizaines de milliers de documents et de courriels sensibles, volés à plusieurs organes et institutions israéliennes, dont le ministère de la Justice.
Les attaques informatiques, qui ont débuté le 7 octobre 2023, ont ciblé un large éventail d’entités, depuis les sous-traitants militaires et les affaires de défense aux hôpitaux et aux ministères israéliens. L’ampleur de l’attaque a submergé l’infrastructure de cybersécurité d’Israël.
“L’étendue réelle des dommages causés à la sécurité et à l’économie d’Israël par ces fuites n’est pas encore entièrement connue“, a révélé une source proche de l’enquête. “Malgré des investissements de grande ampleur sur les mesures de cybersécurité défensives, l’ampleur des fuites est probablement la plus grave de l’histoire d’Israël – un pillage sans précédent de gigaoctets et de gigaoctets d’informations de toutes sortes“.
Les données divulguées sont apparues sur des plateformes comme Telegram, déclenchant une série de tentatives de leur suppression par les autorités israéliennes. Cependant, les politiques de modération limitées de Telegram ont compliqué ces efforts.
“Telegram est apparu au début de la guerre comme une plateforme clé utilisée par le Hamas dans sa guerre de l’information contre Israël, une plateforme qu’Israël n’a pas pu gérer correctement, manquant à la fois de capacités de surveillance et de compréhension de la plateforme“, a rapporté le journal Haaretz.
Les Israéliens ont tenté d’atténuer les dommages par des mesures juridiques et des négociations directes avec des géants de la technologie tels que Google, Amazon et Meta. Or, les pirates se sont adaptés en utilisant des services d’hébergement décentralisés et des “domaines onion“ qui rendent la source des données indétectable et entravent les efforts de suppression.
Israël a poursuivi son offensive meurtrière contre la bande de Gaza après l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023.
Le conflit a fait plus de 40 170 tués palestiniens, selon le bilan le plus récent, dont la grande majorité est composée de femmes et d’enfants, et plus de 92 740 blessés, selon les autorités médicales palestiniennes.
L’état de siège imposé par Israël à la bande de Gaza a causé de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, engendrant une des plus graves crises humanitaires au monde.
Israël comparait devant la Cour internationale de Justice pour des accusations de génocide. L’instance avait émis une ordonnance sommant Israël de mettre un terme à l’offensive militaire contre la ville de Rafah, dans le sud de l’enclave palestinienne, où plus d'un million de Palestiniens avaient cherché refuge, avant que la ville ne soit à son tour envahie par les forces israéliennes le 6 mai dernier. [AA]