Le ministre du Cabinet de guerre israélien Benny Gantz a démissionné, dimanche soir, du gouvernement d'union dirigé par le Premier ministre Benyamin Netanyahu.
Lors d'une conférence de presse tenue à Tel Aviv, Benny Gantz a appelé Netanyahu à organiser des élections anticipées « dans les plus brefs délais. »
« Ne laissez pas notre nation se déchirer », a-t-il lancé.
« Hélas, Netanyahu nous empêche de parvenir à une véritable victoire », a déclaré Gantz, ajoutant : « Pour garantir une véritable victoire, il convient qu'à l'automne, un an après la catastrophe, nous organisions des élections qui permettront de mettre en place un gouvernement qui gagnera la confiance du peuple et sera en mesure de relever les défis ».
Le ministre démissionnaire a appelé le ministre de la Défense Yoav Gallant à démissionner du gouvernement de Netanyahu.
« Monsieur le ministre de la défense, vous êtes un leader courageux et déterminé, et surtout un patriote. En ce moment, le leadership et le courage ne consistent pas seulement à dire ce qui est juste, mais aussi à faire ce qui est juste », a déclaré Gantz.
Benny Gantz, qui a rejoint le gouvernement le 7 octobre, avait fixé au 8 juin la date limite pour que Netanyahu élabore un plan d'après-guerre pour Gaza, faute de quoi il quitterait la coalition. Il a toutefois reporté la conférence de presse qu'il devait donner samedi.
Israël poursuit son offensive meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l'attaque menée, le 7 octobre dernier, par le mouvement Hamas, et ce en dépit de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat.
Plus de 37 000 Palestiniens ont été tués depuis lors à Gaza, dont une majorité de femmes et d'enfants, et près de 84 500 autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires locales.
Huit mois après le début de la guerre israélienne, de vastes étendues de Gaza sont réduites à l'état de ruines et soumises à un blocus paralysant qui prive les habitants de denrées alimentaires, d'eau potable et de médicaments.
Israël est poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice, dont la dernière ordonnance a enjoint Tel-Aviv de cesser immédiatement ses opérations dans la ville méridionale de Rafah, où plus d'un million de Palestiniens s'étaient réfugiés pour échapper à la guerre avant que la ville ne soit envahie, le 6 mai dernier. [AA]