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Israël bombarde lourdement Gaza, Washington critique le nombre élevé de victimes civiles

Mardi 16 Juillet 2024

Israël a multiplié mardi les frappes sur la bande de Gaza, dévastée par plus de neuf mois de guerre avec le mouvement islamiste Hamas, Washington ayant renouvelé les critiques à l’égard de son allié en raison du nombre élevé de victimes civiles.

 

Depuis le 7 octobre et l’attaque du Hamas sur le sol israélien, les bombardements israéliens ne connaissent aucun répit et les espoirs de trêve s’amenuisent malgré les efforts des pays médiateurs – Qatar, Égypte et États-Unis – pour parvenir à un cessez-le-feu.

 

Dénonçant des « massacres » commis par Israël « contre des civils non armés » dans la bande de Gaza, un dirigeant du Hamas a annoncé dimanche que le mouvement suspendait sa participation aux négociations indirectes, mais était « prêt » à revenir à ces discussions lorsque le gouvernement israélien ferait preuve d’une « volonté sérieuse » d’aboutir.

 

L’armée israélienne poursuit mardi ses opérations dans la bande de Gaza, après les déclarations la veille du porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, estimant que le nombre de victimes parmi les civils palestiniens « restait inacceptable ».

 

À l’aube mardi, quatre corps ont été retirés des décombres d’une maison à Khan Younès (sud), selon le Croissant-Rouge palestinien. Cinq corps ont été emmenés à l’hôpital Nasser, situé dans la ville, après une « attaque » à Rafah (sud), selon une source médicale de l’établissement.

 

Dans le centre, à Nousseirat, le Croissant-Rouge et la Défense civile ont fait état de plusieurs morts après un raid aérien israélien. 

 

« J’étais à cinquante mètres » et « j’ai vu un missile détruire un grand bâtiment », a affirmé Abou Ramzi Hamad, un témoin qui dit avoir vu « les dépouilles » de « toute une famille ».

 

Inquiètes de l’intensification des opérations israéliennes, 13 ONG ont alerté sur la « détérioration » de l’accès à l’aide dans le territoire palestinien où la situation est catastrophique.

 

« Bilan humain catastrophique »

 

Dimanche soir, la Défense civile a annoncé 15 morts dans une frappe sur une école abritant des déplacés dans un quartier de la ville de Gaza, la sixième école bombardée en neuf jours dans le territoire. Auparavant, le Hamas a affirmé que 22 personnes avaient été tuées à Nousseirat dans le bombardement d’une école de l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens.

 

L’armée israélienne a assuré avoir ciblé des « terroristes ». La veille, des frappes de l’armée israélienne ont fait 92 morts près de Khan Younès, à un endroit désigné « zone humanitaire » par Israël, qui a dit avoir visé dans le secteur deux hauts dirigeants du Hamas.

 

La diplomatie française a dénoncé mardi « les frappes de ces derniers jours » qui « alourdissent le bilan humain catastrophique parmi la population civile ». Plusieurs ONG parmi lesquelles Médecins Sans Frontières (MSF) et Médecins du monde ont elles dénoncé les « massacres » dans des « zones de sécurité » et le bombardement à Nousseirat.

 

Torture

 

Ces frappes « aggravent la catastrophe humanitaire », les ONG continuant « de se heurter aux obstacles imposés par la poursuite des opérations militaires » israéliennes, a déploré lundi soir MSF.

 

La prise du point de passage de Rafah par les Israéliens début mai a provoqué un « arrêt complet » de l’acheminement de l’aide, d’après les ONG qui affirment que 50 % des foyers sont classés en situation « urgente » pour risque de famine dans le nord du territoire.

 

Israël accuse l’ONU d’être responsable des blocages des livraisons d’aide. En outre, le ministre palestinien chargé des prisonniers, Qadoura Fares, a accusé lundi Israël de mener une « guerre de vengeance » contre des détenus palestiniens arrêtés dans le cadre du conflit.

 

Un avocat du Département des affaires des détenus a dénoncé des actes de torture, dont des « viols » et violences « psychologiques », selon les témoignages de détenus auxquels il a rendu visite dans une prison israélienne en Cisjordanie occupée. L’armée a dit « rejeter catégoriquement » ces allégations. [AFP]

 
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