BRASILIA (Reuters) - Jair Bolsonaro, issu de l'extrême droite, prend mardi ses fonctions à la présidence du Brésil avec la volonté de changer radicalement de cap dans la politique intérieure et extérieure du pays, fixant comme priorités la lutte contre la corruption et la criminalité, ainsi que la relance économique.
L'accession au pouvoir de cet ancien officier de l'armée a été facilitée par le rejet dans l'électorat du Parti des travailleurs, la formation de la gauche qui a dirigé le Brésil pendant treize des quinze dernières années avant d'être emporté par des scandales de corruption à répétition.
Jair Bolsonaro est le premier président brésilien issu de l'extrême droite depuis la dictature militaire (1964-1985), à propos de laquelle il a avoué sa nostalgie à plusieurs reprises au cours de sa longue carrière parlementaire.
Il entend modifier le cap du Brésil en matière de politique étrangère, voulant diminuer l'engagement du pays dans les blocs régionaux comme le Mercosur pour privilégier les relations bilatérales.
Celui qui est parfois surnommé le "Trump des Tropiques" compte se positionner dans la lignée de la politique nationaliste de Donald Trump, pour lequel il ne cache pas son admiration, et entend renforcer les liens avec Washington.
Symboles de ce nouveau cap: le souhait de Jair Bolsonaro de transférer l'ambassade du Brésil en Israël à Jérusalem, et de se retirer de l'accord de Paris sur le climat - comme l'a fait Donald Trump.
Les déclarations de Bolsonaro, ses "sorties" sexistes, racistes et homophobes, en ont fait une figure particulièrement clivante au sein de la société brésilienne.
Mais il est massivement soutenu par les conservateurs du pays, notamment les chrétiens évangéliques qui représentent un quart de l'électorat.
Bolsonaro, qui est entouré de plusieurs généraux à la retraite, a promis de chasser l'éducation sexuelle des écoles et de s'opposer à un assouplissement de la législation sur l'avortement.
Sur le plan économique, le président entrant s'est dit favorable à la réduction des retraites, aux privatisations et à la dérégulation de l'économie.
Les entreprises se sont réjouies de la promesse de Bolsonaro de laisser carte blanche à l'économiste et investisseur Paulo Guedes, qui a fait fortune en pariant sur la baisse des marchés financiers, chargé de diriger un "super ministère" de l'Economie.
Mettre en oeuvre certaines réformes comme celle des retraites constituera toutefois un défi important pour Jair Bolsonaro, qui ne dispose pas encore d'une assise politique au Congrès.
| 17/12/2024 | 185 vues
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