Connectez-vous

"L'Alliance bolivarienne" de Mélenchon au cœur des critiques

Vendredi 14 Avril 2017

PARIS (Reuters) - Les proches de Jean-Luc Mélenchon ont défendu vendredi sa proposition de faire adhérer la France à une "Alliance bolivarienne" avec Cuba et le Venezuela, dénonçant comme un complot les attaques contre le candidat de La France insoumise.
 
Son porte-parole a accusé François Hollande d'attiser la "peur" afin de favoriser Emmanuel Macron à l'approche du premier tour de la présidentielle, le 23 avril.
 
Dans une interview au Point, le chef de l'Etat met notamment en garde contre les "simplifications" et les "falsifications qui font que l'on regarde le spectacle du tribun plutôt que le contenu de son texte", une critique semble-t-il adressée à Jean-Luc Mélenchon, qui jouit d'une forte dynamique dans les sondages.
 
"Les bras m'en tombent : on est passé de Hollande 2012, 'mon ennemi c'est la finance', à Hollande 2017, 'mon ennemi c'est Mélenchon'. C'est incroyable!", a réagi Alexis Corbière sur Public Sénat et Sud Radio.
 
"Il y avait le péril jaune à une époque, maintenant c'est le péril Mélenchon", a-t-il ironisé, avant d'ajouter : "Arrêtons de faire peur".
 
"D'où vient cette excitation, si ce n'est d'un caractère manœuvrier ? S'il veut appeler à voter M. Macron, qu'il le dise clairement : 'Mon candidat c'est M. Macron, si vous voulez continuer ce que j'ai fait, c'est M. Macron'", a poursuivi le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon.
 
Ce dernier avait déjà répliqué jeudi sur son blog.
"De nouveau on annonce avec ma victoire électorale l’arrivée de l’hiver nucléaire, des pluies de grenouilles, les chars de l’Armée Rouge et le débarquement des Vénézuéliens" a-t-il écrit.
 
"CARICATURES"
Pour Manuel Bompard, directeur de campagne du cofondateur du Parti de gauche, "on se demande s’il n’y a pas une volonté de nous aider", tant les attaques fusent en cette fin de campagne contre le candidat.
 
"Les Français sont assez intelligents pour aller au-delà de la caricature et vraiment se prononcer sur le fond des propositions", a-t-il déclaré sur Europe 1.
 
Manuel Bompard évoquait notamment les commentaires sur la volonté de Jean-Luc Mélenchon, inscrite dans son programme, d'adhérer à l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA), créée en 2004 par Hugo Chavez et Fidel Castro en opposition à la Zone de libre-échange des Amériques.
 
Cette organisation politique, culturelle et économique vise à l'intégration des pays de l'Amérique latine et des Caraïbes sur des fondements de solidarité, justice et coopération.
 
"Ce que l’on propose ne me paraît pas extraordinaire, c’est normal que les départements d’Outre-mer soient intégrés dans des accords de coopération dans les environnements géographiques immédiats", a plaidé Manuel Bompard, dont le candidat prône la sortie de la France de l'Alliance atlantique.
 
"La plus grande frontière terrestre de la France, aujourd’hui, c’est avec le Brésil. On nous a beaucoup caricaturés sur ce sujet, mais la France participe déjà d’un accord économique qui est l’accord des Etats des Caraïbes, avec Cuba et le Venezuela", a-t-il expliqué.
 
"FAIRE PEUR AUX MOINEAUX"
En 2013, Jean-Luc Mélenchon avait déclaré que la révolution bolivarienne du président vénézuélien Hugo Chavez, un mouvement de réformes et de redistribution de la rente pétrolière, avait été "une source d'inspiration".
 
Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, s'est inquiété jeudi sur France Inter d'un programme qu'il juge "dangereux" et "guerrier".
 
L'auteur de bandes dessinées à succès Joann Sfar, qui se disait prêt à voter pour Jean-Luc Mélenchon il y a 48 heures, a publié vendredi sur Facebook un texte en forme de mea culpa.
 
"Pour de vrai, et j'en ai honte, je n'avais jamais lu son programme. Je m'en tenais au talent du bonhomme, et à la sympathie qu'il m'inspire", a-t-il écrit. "Finalement aujourd'hui, autour de Mélenchon, on trouve des germanophobes, des gens qui disent 'la France d'abord', qui agitent des drapeaux tricolores et qui prônent le protectionnisme et l'alliance militaire avec des dictatures et le non interventionnisme face à des crimes comme ceux d'Assad."
 
Pour Alexis Corbière, "tout ça est absurde, c'est ce que j'appelle faire peur aux moineaux". Le Venezuela "n'a jamais été notre modèle".
"Nous avons considéré qu'à une époque, des choses ont été faites qui ont fait reculer la pauvreté et l'analphabétisme. Mais aujourd'hui il y a une situation qui ne nous satisfait pas de tensions dans le pays", même si "on crève moins de faim qu'à une certaine époque", a-t-il dit.
 
Nombre de lectures : 94 fois











Inscription à la newsletter