J’ai lu le dernier livre de Fanny Pigeaud et Ndongo Samba Sylla le vendredi et le samedi qui ont précédé le Magal de Touba de cette année. Je puis vous dire que ce livre est un vrai Magal à la résistance contre l’oppression monétaire qu’est le franc Cfa.
Celle et celui qui ont écrit ce livre ont du être hanté par le propos de Pouemi. « Il convient en Afrique que la monnaie cesse d’être le territoire du tout petit nombre d’experts qui jouent aux magiciens. ». Ce livre a été écrit pour démocratiser le débat, le rendre accessible à la grande masse des citoyens des pays africains dominés de la zone franc mais également des citoyens français du pays oppresseur.
L’arme invisible de la françafrique, une histoire du franc CFA n’est pas un livre de plus. Il est réellement un livre en plus. L’Etat impérialiste français et ses collabos africains, face à chaque lecteur de ce dernier livre sur le franc CFA, peuvent parler comme St Thomas d’Aquin. « Je crains l’homme d’un seul livre » dans le sens où en ce livre, les abolitionnistes de cette « monnaie des PMA » qu’est le franc CFA ont une arme de compréhension, de persuasion et de destruction massives du franc CFA.
Sur la problématique du franc CFA, ce livre est une mine d’or.
On y apprend comment la France a fait de la zone franc un « Eldorado tricolore ». La France peut dire « la zone franc c’est moi » comme un Edouard Balladur a pu dire « la dévaluation c’est moi. ».
Si pour vous le franc Cfa est une question obscure, en lisant ce livre vous dissipez les ténèbres de l’oppression monétaire dont sont victimes plus de 162 millions d’africains.
Ce livre est une torche. Avec ce livre, Fanny et Ndongo, mettent à la disposition des abolitionnistes, des démocrates un fil d’Ariane qui nous guide à travers le dédale du temps, le dédale de la françafrique, de dédale de l’oppression monétaire.
L’un des mérites de Fanny et Ndongo c’est d’avoir ajouté un autre élément qui démasque le mensonge de la prétendue garantie française sur le franc CFA. Jusque là, la dévaluation du franc CFA suffisait à montrer qu’en réalité cette garantie c’était du pipeau. Si garantie il y a, l’Etat français devrait prévoir un montant annuel dans ses budgets pour assumer cette garantie. Fanny et Ndongo ont exhumé les budgets de la France. Surprise : « le montant inscrit au niveau de la ligne consacrée à la garantie de convertibilité des deux francs Cfa et comorien est de zéro euro. Il ne s’agit pas d’une anomalie passagère : les lois de finances des années précédentes ont la même caractéristique. » C'est-à-dire, la France n’essaie même pas de faire semblant de garantir.
Si le 19e siècle a donné l’adage « Il ne faut pas faire ce que les anglais vous disent de faire. Faites ce qu’ils ont fait. », le livre de Fanny et Ndongo nous dit « Il ne faut pas parler du franc Cfa comme ils vous disent de parler. Parler comme eux parlent de leur monnaie. ». Vous n’en croirez pas vos yeux. A lire les propos de Sarkozy, Hollande, Georges Roux de Bézieux, vice président du Mouvement des entreprises de France (Medef), le président du groupe Airbus, Louis Gallois vous croirez entendre Ndongo samba Sylla, Kako Nubukpo ou Demba Moussa Dembele.
Jugez-en vous-mêmes ! « En 2006, Nicolas Sarkozy, candidat à l’élection présidentielle, fustigeait un « euro fort » : ‘’La surévaluation de l’euro par rapport au dollar est une erreur économique grave. […] Continuons comme cela et on ne pourra plus fabriquer un seul Airbus en Europe parce que le dollar sera si bon marché qu’on ira les faire fabriquer aux Etats-Unis’’, déclarait-il. Avant d’ajouter : ‘’ Il n’y a pas un pays au monde où la monnaie ne soit pas un instrument de politique économique au service de la croissance et de l’emploi.’’ Dans une interview datant de mars 2008, le président du groupe Airbus, Louis Gallois, mettait lui aussi en cause la politique monétaire de la BCE : « L’euro à son niveau actuel est en train d’asphyxier une bonne partie de l’industrie européenne en laminant ses marges à l’exportation. »
Et Fanny et Ndongo de conclure : « Si l’euro est une monnaie qui asphyxie la France, que dire alors de son effet sur les pays africains de la zone franc ? ». Et moi d’ajouter, que le premier impérialiste français et le premier néocolonialiste monétaire traite à nouveau les résistants au franc CFA de partisans de la « victimisation ».
Fanny et Ndongo nous disent dans leur livre ce qu’est une monnaie souveraine. Une monnaie indépendante juridiquement et économiquement. Ils nous révèlent le caractère anti démocratique du franc CFA.
Une autre contribution majeure de ce livre est la question de la « création monétaire ». Comment financer l’économie de nos pays dans le cadre d’un projet souverain c’est à dire sans passer par les impérialistes et leurs diktats ?
Ce livre est un livre violent. Il est violent du fait de la violence de l’oppression monétaire qu’il décrit. On en sort pas indemne. On sort du livre de Fanny et Ndongo avec deux mots : FRANCE DEGAGE !
Bravo à Fanny et à Ndongo pour leur contribution fondamentale qui montre la nécessité du Frexit.
Ce livre doit être lu par tous ceux qui résistent au franc CFA, par tous les démocrates et tous les pro CFA honnêtes.
Ce livre est aussi un livre agréable à lire. On est partagé par deux attitudes : le lire d’un trait tant on veut connaître la suite ou le siroter lentement pour mieux le savourer.
Je l’ai refermé en pensant à ce que André Breton avait dit de aimé Césaire : « mais ce qui était dit là, c’était ce qu’il fallait dire, non seulement du mieux mais du plus haut qu’on pût le dire ! Toutes ces ombres grimaçantes se déchiraient, se dispersaient ; tous ces mensonges, toutes ces dérisions tombaient en loques (…) »
Dakar, le 11 novembre 2018
Celle et celui qui ont écrit ce livre ont du être hanté par le propos de Pouemi. « Il convient en Afrique que la monnaie cesse d’être le territoire du tout petit nombre d’experts qui jouent aux magiciens. ». Ce livre a été écrit pour démocratiser le débat, le rendre accessible à la grande masse des citoyens des pays africains dominés de la zone franc mais également des citoyens français du pays oppresseur.
L’arme invisible de la françafrique, une histoire du franc CFA n’est pas un livre de plus. Il est réellement un livre en plus. L’Etat impérialiste français et ses collabos africains, face à chaque lecteur de ce dernier livre sur le franc CFA, peuvent parler comme St Thomas d’Aquin. « Je crains l’homme d’un seul livre » dans le sens où en ce livre, les abolitionnistes de cette « monnaie des PMA » qu’est le franc CFA ont une arme de compréhension, de persuasion et de destruction massives du franc CFA.
Sur la problématique du franc CFA, ce livre est une mine d’or.
On y apprend comment la France a fait de la zone franc un « Eldorado tricolore ». La France peut dire « la zone franc c’est moi » comme un Edouard Balladur a pu dire « la dévaluation c’est moi. ».
Si pour vous le franc Cfa est une question obscure, en lisant ce livre vous dissipez les ténèbres de l’oppression monétaire dont sont victimes plus de 162 millions d’africains.
Ce livre est une torche. Avec ce livre, Fanny et Ndongo, mettent à la disposition des abolitionnistes, des démocrates un fil d’Ariane qui nous guide à travers le dédale du temps, le dédale de la françafrique, de dédale de l’oppression monétaire.
L’un des mérites de Fanny et Ndongo c’est d’avoir ajouté un autre élément qui démasque le mensonge de la prétendue garantie française sur le franc CFA. Jusque là, la dévaluation du franc CFA suffisait à montrer qu’en réalité cette garantie c’était du pipeau. Si garantie il y a, l’Etat français devrait prévoir un montant annuel dans ses budgets pour assumer cette garantie. Fanny et Ndongo ont exhumé les budgets de la France. Surprise : « le montant inscrit au niveau de la ligne consacrée à la garantie de convertibilité des deux francs Cfa et comorien est de zéro euro. Il ne s’agit pas d’une anomalie passagère : les lois de finances des années précédentes ont la même caractéristique. » C'est-à-dire, la France n’essaie même pas de faire semblant de garantir.
Si le 19e siècle a donné l’adage « Il ne faut pas faire ce que les anglais vous disent de faire. Faites ce qu’ils ont fait. », le livre de Fanny et Ndongo nous dit « Il ne faut pas parler du franc Cfa comme ils vous disent de parler. Parler comme eux parlent de leur monnaie. ». Vous n’en croirez pas vos yeux. A lire les propos de Sarkozy, Hollande, Georges Roux de Bézieux, vice président du Mouvement des entreprises de France (Medef), le président du groupe Airbus, Louis Gallois vous croirez entendre Ndongo samba Sylla, Kako Nubukpo ou Demba Moussa Dembele.
Jugez-en vous-mêmes ! « En 2006, Nicolas Sarkozy, candidat à l’élection présidentielle, fustigeait un « euro fort » : ‘’La surévaluation de l’euro par rapport au dollar est une erreur économique grave. […] Continuons comme cela et on ne pourra plus fabriquer un seul Airbus en Europe parce que le dollar sera si bon marché qu’on ira les faire fabriquer aux Etats-Unis’’, déclarait-il. Avant d’ajouter : ‘’ Il n’y a pas un pays au monde où la monnaie ne soit pas un instrument de politique économique au service de la croissance et de l’emploi.’’ Dans une interview datant de mars 2008, le président du groupe Airbus, Louis Gallois, mettait lui aussi en cause la politique monétaire de la BCE : « L’euro à son niveau actuel est en train d’asphyxier une bonne partie de l’industrie européenne en laminant ses marges à l’exportation. »
Et Fanny et Ndongo de conclure : « Si l’euro est une monnaie qui asphyxie la France, que dire alors de son effet sur les pays africains de la zone franc ? ». Et moi d’ajouter, que le premier impérialiste français et le premier néocolonialiste monétaire traite à nouveau les résistants au franc CFA de partisans de la « victimisation ».
Fanny et Ndongo nous disent dans leur livre ce qu’est une monnaie souveraine. Une monnaie indépendante juridiquement et économiquement. Ils nous révèlent le caractère anti démocratique du franc CFA.
Une autre contribution majeure de ce livre est la question de la « création monétaire ». Comment financer l’économie de nos pays dans le cadre d’un projet souverain c’est à dire sans passer par les impérialistes et leurs diktats ?
Ce livre est un livre violent. Il est violent du fait de la violence de l’oppression monétaire qu’il décrit. On en sort pas indemne. On sort du livre de Fanny et Ndongo avec deux mots : FRANCE DEGAGE !
Bravo à Fanny et à Ndongo pour leur contribution fondamentale qui montre la nécessité du Frexit.
Ce livre doit être lu par tous ceux qui résistent au franc CFA, par tous les démocrates et tous les pro CFA honnêtes.
Ce livre est aussi un livre agréable à lire. On est partagé par deux attitudes : le lire d’un trait tant on veut connaître la suite ou le siroter lentement pour mieux le savourer.
Je l’ai refermé en pensant à ce que André Breton avait dit de aimé Césaire : « mais ce qui était dit là, c’était ce qu’il fallait dire, non seulement du mieux mais du plus haut qu’on pût le dire ! Toutes ces ombres grimaçantes se déchiraient, se dispersaient ; tous ces mensonges, toutes ces dérisions tombaient en loques (…) »
Dakar, le 11 novembre 2018