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L'euro grimpe face à un dollar déprimé par les inquiétudes géopolitiques

Mardi 29 Août 2017

L'euro a dépassé mardi le seuil de 1,20 dollar pour la première fois depuis janvier 2015, face à un billet vert affaibli par les inquiétudes suscitées par la tempête Harvey et par la Corée du Nord, ainsi que par le ton prudent de la banque centrale américaine.

Vers 09H00 GMT (11H00 à Paris), l'euro valait 1,2062 dollar contre 1,1978 dollar lundi vers 21H00 GMT. Un peu plutôt, la monnaie européenne avait grimpé à 1,2070 dollar son plus haut depuis janvier 2015.

La devise européenne se stabilisait face à la devise nippone, à 130,81 yens, contre 130,86 yens lundi soir.

Le dollar reculait aussi face à la monnaie japonaise, à 108,45 yens, après avoir atteint 108,34 yens lundi vers 23H20 GMT, à son plus bas depuis quatre mois en cours de séance asiatique, contre 109,26 yens pour un dollar lundi soir.

Les cambistes s'éloignaient des valeurs à risque, alors que la Corée du Nord a mené mardi un tir de missile balistique qui a survolé le Japon pour s'abîmer dans le Pacifique.

"Le missile s'est abîmé dans l'océan, mais il a au moins touché le moral des marchés, et les investisseurs s'éloignent le plus possible du risque. Vu où le conflit prend place, et les parties impliquées, c'est l'euro, plus que le dollar, qui sert de valeur refuge", ont expliqué les analystes de RaboBank.

Par ailleurs, les Etats-Unis font face aux inondations monumentales causées par la tempête Harvey, qui paralyse notamment la métropole de Houston.

"S'il n'est pas certain que la tempête aura un effet marqué sur la macroéconomie américaine, le nombre de personnes recherchant un emploi pourrait toutefois augmenter", ce qui pèserait sur le dollar, a noté Naeem Aslam, analyste chez Think Markets.

Mais l'analyste soulignait cependant que la faiblesse du dollar était surtout due à la déception des cambistes après la réunion de Jackson Hole, dans le Wyoming, où certains des plus grands banquiers centraux se sont exprimés jeudi et vendredi.

Janet Yellen, présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) et Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE) se sont abstenus de tout commentaire sur le marché des changes ou sur l'évolution de leur politique monétaire respective.

Le billet vert, qui s'était stabilisé au mois d'août après plusieurs mois de nette baisse, pourrait être fortement influencé par les prochaines statistiques économiques américaines, dont le rapport sur le chômage et l'emploi aux États-Unis, attendu vendredi.

Du côté de la zone euro, les investisseurs sont dans l'attente de la publication des chiffres sur l'inflation jeudi et surtout d'une réunion de la BCE le 7 septembre au cours de laquelle doit être discutée l'éventuelle réduction du programme de rachat d'actifs mené actuellement par la banque. L'institut monétaire acquiert actuellement des obligations à hauteur de 60 milliards d'euros par mois. (AFP)
 
 
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