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La France déclenche son plan d'urgence en prévision d'un Brexit dur

Vendredi 18 Janvier 2019

PARIS (Reuters) - Le Premier ministre Edouard Philippe a déclenché jeudi son plan d’urgence pour préparer la France à un Brexit sans accord, jugeant cette éventualité “de moins en moins improbable” après le rejet de l’accord de sortie par le Parlement britannique.

​“On peut regretter ce rejet ou s’en réjouir, en tout cas ce qui est certain c’est que l’hypothèse d’un Brexit sans accord est de moins en moins improbable”, a-t-il déclaré à l’issue d’une réunion à Matignon avec quatorze ministre concernés.
 
“Dans ces conditions, notre responsabilité c’est de faire en sorte que notre pays soit prêt, que les intérêts de nos concitoyens soient préservés et défendus”, a-t-il poursuivi au surlendemain du rejet par la chambre des Communes de l’accord de sortie de l’Union européenne négocié pendant de longs mois.
 
Cinq ordonnances seront adoptées dans les trois semaines qui viennent, à partir de mercredi prochain, pour s’y préparer et 50 millions d’euros seront investis dans les ports et aéroports, “les lieux les plus concernés par les modifications à apporter compte tenu du Brexit dur”, a-t-il dit.
 
Ces mesures découlent du projet de loi habilitant le gouvernement à prendre par ordonnance les mesures de préparation au Brexit, adopté mercredi par les députés, et qui sera promulgué dans la semaine.
 
“Quelque 600 recrutements seront réalisés dans les semaines qui viennent”, a-t-il ajouté en évoquant des douaniers, vétérinaires et agents de l’Etat.
 
ASSURER LA CONTINUITÉ
 
La Première ministre britannique Theresa May a écarté mercredi soir une motion de défiance du Parti travailliste, dans la foulée du rejet par la Chambre des communes du projet d’accord qu’elle soutenait sur le Brexit.
 
Elle est désormais dans l’obligation de trouver un compromis capable de réunir une majorité sur les conditions du divorce ; à défaut, le Royaume-Uni sortira du bloc communautaire sans accord le 29 mars.
 
Edouard Philippe a promis par ailleurs des dispositions pour défendre les intérêts des pêcheurs français, qui seront annoncées courant février, estimant que le secteur était “susceptible d’être le plus durement impacté par cette sortie sans accord à laquelle les Britanniques ont l’air décidés de se diriger”.
 
La première ordonnance, qui porte sur les droits des citoyens britanniques en France, prévoit entre autres “une période de douze mois pendant laquelle, sous réserve de réciprocité, [les] ressortissants britanniques pourront continuer de résider en France sans titre de séjour”.
 
La deuxième permet “la réalisation en urgence des infrastructures nécessaires au rétablissement des contrôles aux frontières” tandis que la troisième “permettra aux entreprises établies aux Royaume-Uni de continuer à réaliser en France des opérations de transport routier”, précise Matignon dans un communiqué.
 
Les deux derniers textes portent sur “la continuité de certaines activités financières, en particulier en matière d’assurances, après la perte du passeport financier du Royaume-Uni” et la poursuite des transferts de matériels de défense entre Paris et Londres.

 
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