PARIS (Reuters) - Epinglé ces dernières semaines pour sa politique d'accueil des migrants, le gouvernement français a présenté mercredi un plan d'action sur l'immigration, qui prévoit notamment une réforme du droit d'asile, promesse de campagne d'Emmanuel Macron, et un "éloignement effectif" des demandeurs déboutés.
Quelque 12.500 places d'hébergement supplémentaires vont être créées ces deux prochaines années pour les réfugiés et les demandeurs d'asile, et les délais de traitement des demandes d'asile seront ramenés à six mois contre quatorze en 2016 grâce à des moyens renforcés pour l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et des apatrides).
Ce plan d'action, qui avait été annoncé le mois dernier, est fondé sur le souci "de respecter la dignité de ceux qui arrivent dans notre pays pour demander l'asile et aussi de ceux qui ne le demandent pas", a déclaré Edouard Philippe lors d'une conférence de presse.
"Nous ne sommes pas à la hauteur de ce que nous devrions être, c'est quelque chose que nous ne devons pas accepter et que nous devons évidemment corriger", a estimé le Premier ministre, aux côtés des ministres et secrétaires d'Etat concernés.
Dans le même temps, les personnes déboutées du droit d'asile feront "systématiquement l'objet d'une mesure d'éloignement dès le rejet de leur demande", a-t-il ajouté.
Comme ses voisins européens, la France a été confrontée en 2015 et 2016 à des flux sans précédent de migrants fuyant les zones de conflit, qui ont saturé les dispositifs d'accueil et asphyxié un système d'asile déjà à bout de souffle.
Faute de places suffisantes en structure d'accueil, les migrants arrivant sur le sol français se retrouvent à vivre souvent dans la rue, livrés à eux-mêmes, dans des conditions de vie "inhumaines", selon les termes du Défenseur des droits.
"Efficacité Et Humanité"
Faisant écho aux associations d'aide aux migrants, Jacques Toubon a dénoncé à plusieurs reprises ces dernières semaines "des atteintes aux droits fondamentaux d'une exceptionnelle et inédite gravité", notamment à Calais (Pas-de-Calais).
Le Défenseur des droits a fait état de migrants privés de sommeil et d'eau, de femmes "susceptibles de faire l'objet de viols" et d'associations "entravées" et "menacées".
Face à ces critiques, le gouvernement a défendu mercredi une politique migratoire respectant l'équilibre "entre le souci d'efficacité et l'impératif d'humanité", qui donnera lieu à un projet de loi en septembre.
Un conseil d'intégration interministériel se tiendra d'ici la fin de l'année et un délégué interministériel sera également nommé. En matière de politique d'intégration, le nombre d'heures de cours de français proposées aux réfugiés - 200 à l'heure actuelle - sera progressivement doublé.
Interrogé sur le coût de ce plan d'action, le Premier ministre a indiqué ne pas réaliser d'évaluation financière complète du dispositif.
"Je n'ai pas de baguette magique" permettant de régler la situation immédiate des migrants présents porte de la Chapelle à Paris, a dit le Premier ministre, reconnaissant qu'il s'agissait d'une "question difficile".
Ce plan a été accueilli fraîchement par l'association d'aide aux étrangers, la Cimade, qui a déploré "un énième ajustement d’une politique sans cap" et "sans perspective à long terme".
La présidente du Front national Marine Le Pen a de son côté fustigé "une incitation à la submersion migratoire de l'Europe".
"Ce danger est majeur et le gouvernement, encore une fois, est en train de faire ce que François Hollande faisait particulièrement bien pendant son mandat : enfumer les Français sur ce sujet", a-t-elle dit dans les couloirs de l'Assemblée nationale.
Solidarité Européenne
Lors d'une rencontre avec les dirigeants allemand et italien jeudi à Trieste (Italie), Emmanuel Macron a défendu le plan de son gouvernement et réaffirmé la nécessité d'une solidarité européenne.
"Je veux ici dire ma solidarité à l'égard de l'Italie", confrontée à un afflux de migrants, a dit le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse. "La France n'a pas toujours pris sa part, nous sommes en train d'acccélérer les relocalisations".
D’ici le premier semestre 2018, le gouvernement assure que la France aura honoré l’engagement d’accueillir 10.000 réfugiés dans le cadre des programmes de réinstallation, en solidarité avec les Etats tiers dits "de premier asile".
Autre question toujours en suspens, celle des accords du Touquet de 2003 qui placent la frontière franco-britannique à Calais et que la France souhaite renégocier, Brexit aidant.
"Il faut être deux pour renégocier, nous avons redit à chaque fois que nous voulions rediscuter, c'est quelque chose sur lequel on veut essayer de retravailler", a dit le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
Quelque 12.500 places d'hébergement supplémentaires vont être créées ces deux prochaines années pour les réfugiés et les demandeurs d'asile, et les délais de traitement des demandes d'asile seront ramenés à six mois contre quatorze en 2016 grâce à des moyens renforcés pour l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et des apatrides).
Ce plan d'action, qui avait été annoncé le mois dernier, est fondé sur le souci "de respecter la dignité de ceux qui arrivent dans notre pays pour demander l'asile et aussi de ceux qui ne le demandent pas", a déclaré Edouard Philippe lors d'une conférence de presse.
"Nous ne sommes pas à la hauteur de ce que nous devrions être, c'est quelque chose que nous ne devons pas accepter et que nous devons évidemment corriger", a estimé le Premier ministre, aux côtés des ministres et secrétaires d'Etat concernés.
Dans le même temps, les personnes déboutées du droit d'asile feront "systématiquement l'objet d'une mesure d'éloignement dès le rejet de leur demande", a-t-il ajouté.
Comme ses voisins européens, la France a été confrontée en 2015 et 2016 à des flux sans précédent de migrants fuyant les zones de conflit, qui ont saturé les dispositifs d'accueil et asphyxié un système d'asile déjà à bout de souffle.
Faute de places suffisantes en structure d'accueil, les migrants arrivant sur le sol français se retrouvent à vivre souvent dans la rue, livrés à eux-mêmes, dans des conditions de vie "inhumaines", selon les termes du Défenseur des droits.
"Efficacité Et Humanité"
Faisant écho aux associations d'aide aux migrants, Jacques Toubon a dénoncé à plusieurs reprises ces dernières semaines "des atteintes aux droits fondamentaux d'une exceptionnelle et inédite gravité", notamment à Calais (Pas-de-Calais).
Le Défenseur des droits a fait état de migrants privés de sommeil et d'eau, de femmes "susceptibles de faire l'objet de viols" et d'associations "entravées" et "menacées".
Face à ces critiques, le gouvernement a défendu mercredi une politique migratoire respectant l'équilibre "entre le souci d'efficacité et l'impératif d'humanité", qui donnera lieu à un projet de loi en septembre.
Un conseil d'intégration interministériel se tiendra d'ici la fin de l'année et un délégué interministériel sera également nommé. En matière de politique d'intégration, le nombre d'heures de cours de français proposées aux réfugiés - 200 à l'heure actuelle - sera progressivement doublé.
Interrogé sur le coût de ce plan d'action, le Premier ministre a indiqué ne pas réaliser d'évaluation financière complète du dispositif.
"Je n'ai pas de baguette magique" permettant de régler la situation immédiate des migrants présents porte de la Chapelle à Paris, a dit le Premier ministre, reconnaissant qu'il s'agissait d'une "question difficile".
Ce plan a été accueilli fraîchement par l'association d'aide aux étrangers, la Cimade, qui a déploré "un énième ajustement d’une politique sans cap" et "sans perspective à long terme".
La présidente du Front national Marine Le Pen a de son côté fustigé "une incitation à la submersion migratoire de l'Europe".
"Ce danger est majeur et le gouvernement, encore une fois, est en train de faire ce que François Hollande faisait particulièrement bien pendant son mandat : enfumer les Français sur ce sujet", a-t-elle dit dans les couloirs de l'Assemblée nationale.
Solidarité Européenne
Lors d'une rencontre avec les dirigeants allemand et italien jeudi à Trieste (Italie), Emmanuel Macron a défendu le plan de son gouvernement et réaffirmé la nécessité d'une solidarité européenne.
"Je veux ici dire ma solidarité à l'égard de l'Italie", confrontée à un afflux de migrants, a dit le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse. "La France n'a pas toujours pris sa part, nous sommes en train d'acccélérer les relocalisations".
D’ici le premier semestre 2018, le gouvernement assure que la France aura honoré l’engagement d’accueillir 10.000 réfugiés dans le cadre des programmes de réinstallation, en solidarité avec les Etats tiers dits "de premier asile".
Autre question toujours en suspens, celle des accords du Touquet de 2003 qui placent la frontière franco-britannique à Calais et que la France souhaite renégocier, Brexit aidant.
"Il faut être deux pour renégocier, nous avons redit à chaque fois que nous voulions rediscuter, c'est quelque chose sur lequel on veut essayer de retravailler", a dit le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.