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La Russie affirme avoir éliminé les combattants infiltrés depuis l'Ukraine

Mardi 23 Mai 2023

La Russie a affirmé mardi avoir "écrasé" avec son aviation et son artillerie le groupe ayant attaqué la veille depuis l'Ukraine la région frontalière de Belgorod, la plus grave incursion en territoire russe depuis le début du conflit.
 
Lundi, des combattants entrés en Russie depuis l'Ukraine ont attaqué plusieurs localités de la région de Belgorod, qui a également essuyé des tirs d'artillerie et des attaques de drones qui ont poussé les habitants à fuir.
 
Le Kremlin a exprimé sa "profonde préoccupation" et appelé à faire "plus d'efforts" pour empêcher ces incursions, en pleine multiplication d'attaques sur le sol russe ces derniers mois, qui ont soulevé des questions sur la solidité des défenses de Moscou.
 
Le ministère russe de la Défense a assuré mardi avoir repoussé cette incursion après une opération d'une ampleur inédite, qui a notamment mobilisé l'aviation et l'artillerie.
 
"Les formations nationalistes ont été bloquées et écrasées", a dit le ministère russe dans un communiqué, désignant ainsi les combattants venus d'Ukraine lors de cette incursion.
 
"Le reste des nationalistes ont été repoussés sur le territoire de l'Ukraine, où les frappes (...) se sont poursuivies jusqu'à leur élimination totale", a encore indiqué le ministère, affirmant avoir tué "plus de 70 terroristes ukrainiens".
Ces déclarations étaient invérifiables de source indépendante dans l'immédiat.
 
- "Plus d'efforts" -
 
La Russie a accusé Kiev d'être derrière cette attaque, mais les autorités ukrainiennes nient toute implication.
 
"Nous ne livrons pas de guerre sur des territoires étrangers", a ainsi assuré mardi la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar, y voyant une "crise interne russe".
 
L'attaque a été revendiquée sur une chaîne Telegram qui se présente comme appartenant à la "Légion Liberté pour la Russie", un groupe de Russes combattant côté ukrainien, qui avait déjà assuré être à l'origine d'incursions précédentes dans la même région.
Un autre groupe similaire participerait à l'opération, le "Corps des volontaires russes".
 
"Ce qui est arrivé (lundi) suscite une profonde préoccupation et démontre une fois encore que les combattants ukrainiens poursuivent leurs activités contre notre pays", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
 
"Cela nécessite de notre part plus d'efforts, ces efforts continuent d'être fournis et l'opération militaire spéciale (en Ukraine) se poursuit pour que cela n'arrive plus", a-t-il ajouté.
 
Le gouverneur de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a déclaré que plusieurs localités, dont Graïvoron, chef-lieu du district du même nom, avaient été soumises à de "nombreux" bombardements, au moyen de pièces d'artillerie, de lance-roquettes multiples et de drones.
 
Neuf localités ont par ailleurs été évacuées, a indiqué le gouverneur, qui a fait état d'un total d'au moins 12 civils blessés.
 
En réponse à l'incursion, la Russie a décrété lundi un régime "antiterroriste" dans toute la région de Belgorod, une mesure qui renforce les pouvoirs des autorités pour mener des opérations armées, contrôler les civils ou encore évacuer les populations. Ce régime avait été utilisé en Tchétchénie de 1999 à 2009.
 
Le Comité d'enquête russe, chargé des principales investigations, a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête pour "acte terroriste".
 
- Poutine silencieux -
 
Alors que se profile une vaste contre-offensive ukrainienne, le territoire russe a été ces derniers mois et semaines la cible d'un nombre croissant de sabotages, d'attentats et d'attaques de drones imputés à Kiev, mais jamais revendiqués par l'Ukraine qui préfère évoquer des actions de partisans russes.
 
Le président russe Vladimir Poutine ne s'est pas exprimé au sujet de l'incursion, se bornant, lors d'une cérémonie de remise de décorations au Kremlin mardi, à parler de manière très générale du conflit en Ukraine.
 
"Oui, la Russie fait face à des temps difficiles, mais aujourd'hui est un moment particulier pour notre consolidation" nationale, a-t-il dit, répétant que Moscou défend les populations russes du Donbass ukrainien.   
 
Lundi, son porte-parole avait indiqué qu'il avait été informé de l'incursion dans la région de Belgorod.
 
Le Kremlin avait accusé lundi Kiev d'être derrière cette attaque, dans le but de "détourner l'attention" de la prise revendiquée par les forces russes de la ville de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine.
 
Les forces russes ont affirmé ce week-end avoir pris l'intégralité de cette ville dévastée, théâtre de la bataille la plus longue et la plus meurtrière du conflit, où les deux camps ont subi de lourdes pertes.
 
Kiev a démenti la perte de Bakhmout, affirmant encore mardi que "les batailles pour la ville (...) se poursuivent".
 
Par ailleurs, le président Volodymyr Zelensky s'est rendu mardi sur la ligne de front dans la région de Donetsk, dans l'est, où il s'est entretenu avec des militaires. (AFP)
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