Par Pathé MBODJE, M. Sc, Journaliste, sociologue
LE RETOUR du Maroc à l'Union africaine après 32 ans, fortement appuyé par le Sénégal, pourrait engendrer quelques difficultés de cohabitation avec la Mauritanie, surtout dans le secteur de l'énergie, avec le contrat qui lie la Société mauritanienne d'électricité à son homologue sénégalaise, la Senelec : Alger pourrait exercer des pressions sur Nouakchott pour manifester son dépit vis-à-vis de Dakar. D'autant que Nouakchott a refusé d'avaliser ce qui apparaît de plus en plus comme une tentative de contrôle de l'Union africaine par Rabat, ce qui a heurté donc la Mauritanie, mais aussi l’Égypte, la Tunisie et le Niger.
Le Maroc à l'Union africaine, c'est en effet subordonner l'opération à l'expulsion de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) qu'un certain Edem Kodjo avait intégrée à l'Organisation de l'Unité africaine (Oua), ancêtre de l'Ua ; en juillet dernier, 38 pays ont souhaité la bienvenue au Royaume chérifien, francophones dans leur majorité.
La Mauritanie a une arme secrète contre le Sénégal, en cas de velléités ; et elle brandit souvent cette arme dans ses relations avec Dakar, comme elle l'a fait naguère avec les Vallées fossiles, dans le cadre de l'appartenance commune à l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs), obligeant Me Abdoulaye Wade à liquider le Programme de Revitalisation des Vallées fossiles, une hérésie dans un pays lourdement frappé par la sécheresse mais qui expulse pourtant près de 10 milliards de mètres-cubes d'eau par an.
L'objet par lequel la Mauritanie exerce des pressions sur le Sénégal : l'électricité qu'elle a en extra et qu'elle vend à la Senelec par le truchement de la Somelec ; depuis 2014 en effet, la Mauritanie exporte son excédent d'énergie au Sénégal, soit 20 Méga watts. Le contrat court plus ou moins régulièrement depuis deux ans, à raison de 101,25 francs Cfa le kilowatt, en fonction des humeurs changeantes du voisin du Nord. D'où la cour assidue de Dakar à Nouakchott, avec les visites fréquentes du président Macky Sall, là où, pour l’exemple, un simple émissaire aurait suffi, comme lors des condoléances du Sénégal à Aziz avec le décès de son fils.
Octobre pourrait être difficile pour la Senelec qui pourrait connaître quelques soucis dans le secteur de l'énergie : en plus de la forte demande de l'été et de la reprise des activités industrielles, les réajustements dans le secteur de la fourniture de l'énergie se font de plus en plus fréquents ces temps-ci. Le premier contrat signé avec le voisin du nord arrive à expiration en décembre
LE RETOUR du Maroc à l'Union africaine après 32 ans, fortement appuyé par le Sénégal, pourrait engendrer quelques difficultés de cohabitation avec la Mauritanie, surtout dans le secteur de l'énergie, avec le contrat qui lie la Société mauritanienne d'électricité à son homologue sénégalaise, la Senelec : Alger pourrait exercer des pressions sur Nouakchott pour manifester son dépit vis-à-vis de Dakar. D'autant que Nouakchott a refusé d'avaliser ce qui apparaît de plus en plus comme une tentative de contrôle de l'Union africaine par Rabat, ce qui a heurté donc la Mauritanie, mais aussi l’Égypte, la Tunisie et le Niger.
Le Maroc à l'Union africaine, c'est en effet subordonner l'opération à l'expulsion de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) qu'un certain Edem Kodjo avait intégrée à l'Organisation de l'Unité africaine (Oua), ancêtre de l'Ua ; en juillet dernier, 38 pays ont souhaité la bienvenue au Royaume chérifien, francophones dans leur majorité.
La Mauritanie a une arme secrète contre le Sénégal, en cas de velléités ; et elle brandit souvent cette arme dans ses relations avec Dakar, comme elle l'a fait naguère avec les Vallées fossiles, dans le cadre de l'appartenance commune à l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs), obligeant Me Abdoulaye Wade à liquider le Programme de Revitalisation des Vallées fossiles, une hérésie dans un pays lourdement frappé par la sécheresse mais qui expulse pourtant près de 10 milliards de mètres-cubes d'eau par an.
L'objet par lequel la Mauritanie exerce des pressions sur le Sénégal : l'électricité qu'elle a en extra et qu'elle vend à la Senelec par le truchement de la Somelec ; depuis 2014 en effet, la Mauritanie exporte son excédent d'énergie au Sénégal, soit 20 Méga watts. Le contrat court plus ou moins régulièrement depuis deux ans, à raison de 101,25 francs Cfa le kilowatt, en fonction des humeurs changeantes du voisin du Nord. D'où la cour assidue de Dakar à Nouakchott, avec les visites fréquentes du président Macky Sall, là où, pour l’exemple, un simple émissaire aurait suffi, comme lors des condoléances du Sénégal à Aziz avec le décès de son fils.
Octobre pourrait être difficile pour la Senelec qui pourrait connaître quelques soucis dans le secteur de l'énergie : en plus de la forte demande de l'été et de la reprise des activités industrielles, les réajustements dans le secteur de la fourniture de l'énergie se font de plus en plus fréquents ces temps-ci. Le premier contrat signé avec le voisin du nord arrive à expiration en décembre