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La rencontre Trump-Xi s'est "très bien passée", après un G20 désaccordé

Dimanche 2 Décembre 2018

La rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping s'est "très bien passée", a fait savoir la Maison Blanche sans donner de détails immédiatement sur cette réunion, point d'orgue d'un sommet du G20 désaccordé.

Le dîner de travail, autour d'une pièce de boeuf argentin et de pancakes, s'est achevé après plus de deux heures, et s'est "très bien passé", a assuré le conseiller économique de la Maison Blanche, Larry Kudlow.

La Maison Blanche a indiqué qu'un communiqué serait publié sous peu sur cette rencontre entre les deux grandes puissances économiques mondiales, engagées dans une périlleuse escalade commerciale.

"Nous finirons par faire quelque chose de positif pour la Chine et les États-Unis", avait promis le président américain au début de cette rencontre.

Son homologue chinois s'était dit "impatient" d'entamer la discussion.

La surenchère de droits de douanes entre la Chine et les États-Unis pèse déjà sur la croissance mondiale. Le FMI estime qu'à court terme le PIB mondial pourrait être réduit de 0,75% en raison de l'accroissement des tensions commerciales.

"Nous réalisons tous que nous sommes indirectement influencés par le fait que les relations économiques sino-américaines ne fonctionnent pas aussi bien qu'elles le devraient", a déclaré la chancelière Angela Merkel.

- Communiqué et susceptibilités -

Au niveau du G20, les dirigeants des principales économies mondiales réunis à Buenos Aires ont sauvé les apparences en publiant un communiqué commun tenant compte de toutes les susceptibilités.

Ils "notent les problèmes commerciaux actuels". Selon une source européenne, les Américains ont insisté pour l'utilisation de ce terme pudique, au lieu de "tensions".

Les membres du G20 "signataires de l'accord de Paris" sur le climat – sans les États-Unis, donc – soulignent dans le communiqué que ce dernier est "irréversible" et "s'engagent à sa pleine mise en oeuvre".

"Un certain nombre de pays hésitaient (...) à confirmer leur engagement dans l'accord de Paris et donc c'était une des grandes batailles de cette nuit (de négociations) de garder le pack des 19", a souligné une source française proche des négociations.

Les États-Unis ont quant à eux rejeté cet accord qu'ils qualifient de "tueur d'emplois", d'après la même source.

"C'est le communiqué final le plus faible jamais vu à un G20", a déclaré à l'AFP Thomas Bernes, expert du Centre for International Governance Innovation et ancien négociateur canadien de ce sommet, né il y a dix ans en pleine crise financière.

"C'était le plus petit dénominateur commun. Cela pose la question de la crédibilité du G20 sur le commerce, mais aussi sur le climat", a-t-il ajouté.

- Ukraine, Khashoggi, pétrole -

Loin du ton compassé du communiqué, au cours des conférences de presse finales les dirigeants ont passé en revue leurs multiples désaccords.

"La guerre va continuer" dans l'est rebelle de l'Ukraine tant que les autorités ukrainiennes actuelles "resteront au pouvoir", a ainsi martelé samedi Vladimir Poutine. Les Européens, Emmanuel Macron et Angela Merkel en tête, lui avaient pourtant demandé d'apaiser les tensions nées de la capture dimanche de navires ukrainiens par des militaires russes.

Le président russe a par ailleurs dit avoir accordé ses violons avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane ("MBS") pour prolonger un accord de baisse de la production de pétrole. Les deux hommes ont affiché une franche camaraderie pendant le sommet.

En revanche, le président turc Recep Tayyip Erdogan, évoquant le meurtre à Istanbul de Jamal Khashoggi, journaliste critique du régime de Ryad, a dit ne pas faire confiance à la justice saoudienne.

Selon le dirigeant turc, seul le Premier ministre canadien Justin Trudeau a abordé le sujet pendant la réunion des dirigeants, et "MBS" a donné une "explication difficilement croyable" sur le rôle des autorités saoudiennes.

Le sommet a aussi été marqué par un rendez-vous manqué, celui de Donald Trump et de Vladimir Poutine, annulé à la dernière minute ou presque par l'Américain, qui a invoqué la crise en Ukraine.

"C'est dommage qu'on n'arrive pas à avoir une vraie rencontre. Je pense qu'elle est vraiment nécessaire", a réagi le président russe.

Donald Trump est sous pression aux États-Unis en raison d'une "enquête russe" toujours plus menaçante.
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