La situation en Centrafrique, en proie à de graves troubles depuis 2013, est « alarmante » en raison d’exactions commises par les rebelles, les forces gouvernementales et leurs alliés russes, selon l’ONU qui évoque aussi de possibles « crimes de guerre » contre ses soldats.
Entre juillet 2020 et juin 2021, la mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) « a enregistré 526 cas de violations et d’abus des droits de l’homme et du droit international humanitaire à travers le pays », qui ont « fait au moins 1221 victimes », dont 144 civils, selon un rapport publié mercredi.
Parmi ces violations, l’ONU a recensé « des exécutions sommaires et extrajudiciaires, des actes de torture et de mauvais traitements, des arrestations et détentions arbitraires […] des violences sexuelles liées au conflit et des violations graves aux droits de l’enfant ».
Classée deuxième pays le moins développé au monde par l’ONU, la Centrafrique a plongé dans une sanglante guerre civile depuis 2013, qui a baissé d’intensité depuis 2018 - même si des pans entiers de territoires continuent d’échapper au pouvoir central de Bangui.
Ce pays d’Afrique centrale a connu une histoire tourmentée depuis son accession à l’indépendance en 1960, entre coups d’État et violences intercommunautaires alimentées par les nombreux groupes armés qui y prolifèrent.
La Coalition des patriotes pour le changement (CPC), une alliance de groupes rebelles formée en décembre 2020 pour tenter de renverser le régime du chef de l’État Faustin Archange Touadéra et perturber l’élection présidentielle, « est responsable de plus de la moitié des incidents recensés (54 %) ».
« La CPC a tué et enlevé des civils, lancé des attaques contre des Casques bleus, pillé des locaux d’organisations humanitaires », affirme le rapport.
Ainsi le 19 mars, dans la Ouaka (sud), un groupe affilié à la CPC « a tué trois commerçants, après les avoir ligotés et torturés. Leurs corps ont été retrouvés avec leurs cartes d’électeur attachées autour de leur cou ».
L’ONU « appelle les groupes armés à cesser toutes leurs attaques sur la population civile, y compris la violence sexuelle et le recrutement d’enfants ».
L’organisation pointe également du doigt la responsabilité des forces armées centrafricaines (Faca), ainsi que de leurs alliés, des « instructeurs militaires russes », qui sont « responsables de 46 % des incidents confirmés ».
Possibles crimes de guerre
D’après des « preuves crédibles », ces derniers « ont participé activement à des opérations militaires », notamment à travers des « arrestations », des « actes de torture » ainsi que des « exécutions extrajudiciaires ».
Selon l’ONU, des Casques bleus ont également « été attaqués à une vingtaine de reprises par des groupes armés et des Faca », des faits susceptibles de « constituer des crimes de guerre ». Depuis février, 7 Casques bleus ont ainsi été tués par des groupes armés.
Les Nations Unies demandent au gouvernement centrafricain « de prendre les mesures nécessaires » pour que les responsables des exactions « aient à répondre de leurs actes ».
« Toutes les parties au conflit continuent de commettre des atrocités », a dénoncé Mankeur Ndiaye, chef de la Minusca.
« Il est nécessaire de mener des enquêtes approfondies, impartiales et efficaces sur toutes les violations et abus présumés », a ajouté Michelle Bachelet, Haute-commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme.
Contacté par l’AFP, le gouvernement centrafricain n’a pas réagi dans l’immédiat à ces accusations.
Moscou ne reconnaît officiellement la présence que de 1135 « instructeurs non armés » mais les ONG opérant sur le terrain, la France et l’ONU affirment qu’une partie d’entre eux sont des hommes du groupe privé russe de sécurité Wagner, ce que dément Moscou.
Les forces gouvernementales ont réussi depuis le début de l’année à reprendre aux rebelles les agglomérations et une bonne partie des deux tiers du pays qu’ils contrôlaient depuis plusieurs années, essentiellement grâce au renfort de soldats rwandais et à la présence de centaines de paramilitaires russes combattant à leurs côtés.
Les attaques des rebelles restent néanmoins fréquentes et se sont accentuées ces dernières semaines. Samedi, au moins six civils ont été tués dans le nord-ouest du pays, près de la frontière avec le Cameroun. Treize autres civils avaient aussi été tués fin juillet à 300 km au nord de Bangui. (AFP)
Entre juillet 2020 et juin 2021, la mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) « a enregistré 526 cas de violations et d’abus des droits de l’homme et du droit international humanitaire à travers le pays », qui ont « fait au moins 1221 victimes », dont 144 civils, selon un rapport publié mercredi.
Parmi ces violations, l’ONU a recensé « des exécutions sommaires et extrajudiciaires, des actes de torture et de mauvais traitements, des arrestations et détentions arbitraires […] des violences sexuelles liées au conflit et des violations graves aux droits de l’enfant ».
Classée deuxième pays le moins développé au monde par l’ONU, la Centrafrique a plongé dans une sanglante guerre civile depuis 2013, qui a baissé d’intensité depuis 2018 - même si des pans entiers de territoires continuent d’échapper au pouvoir central de Bangui.
Ce pays d’Afrique centrale a connu une histoire tourmentée depuis son accession à l’indépendance en 1960, entre coups d’État et violences intercommunautaires alimentées par les nombreux groupes armés qui y prolifèrent.
La Coalition des patriotes pour le changement (CPC), une alliance de groupes rebelles formée en décembre 2020 pour tenter de renverser le régime du chef de l’État Faustin Archange Touadéra et perturber l’élection présidentielle, « est responsable de plus de la moitié des incidents recensés (54 %) ».
« La CPC a tué et enlevé des civils, lancé des attaques contre des Casques bleus, pillé des locaux d’organisations humanitaires », affirme le rapport.
Ainsi le 19 mars, dans la Ouaka (sud), un groupe affilié à la CPC « a tué trois commerçants, après les avoir ligotés et torturés. Leurs corps ont été retrouvés avec leurs cartes d’électeur attachées autour de leur cou ».
L’ONU « appelle les groupes armés à cesser toutes leurs attaques sur la population civile, y compris la violence sexuelle et le recrutement d’enfants ».
L’organisation pointe également du doigt la responsabilité des forces armées centrafricaines (Faca), ainsi que de leurs alliés, des « instructeurs militaires russes », qui sont « responsables de 46 % des incidents confirmés ».
Possibles crimes de guerre
D’après des « preuves crédibles », ces derniers « ont participé activement à des opérations militaires », notamment à travers des « arrestations », des « actes de torture » ainsi que des « exécutions extrajudiciaires ».
Selon l’ONU, des Casques bleus ont également « été attaqués à une vingtaine de reprises par des groupes armés et des Faca », des faits susceptibles de « constituer des crimes de guerre ». Depuis février, 7 Casques bleus ont ainsi été tués par des groupes armés.
Les Nations Unies demandent au gouvernement centrafricain « de prendre les mesures nécessaires » pour que les responsables des exactions « aient à répondre de leurs actes ».
« Toutes les parties au conflit continuent de commettre des atrocités », a dénoncé Mankeur Ndiaye, chef de la Minusca.
« Il est nécessaire de mener des enquêtes approfondies, impartiales et efficaces sur toutes les violations et abus présumés », a ajouté Michelle Bachelet, Haute-commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme.
Contacté par l’AFP, le gouvernement centrafricain n’a pas réagi dans l’immédiat à ces accusations.
Moscou ne reconnaît officiellement la présence que de 1135 « instructeurs non armés » mais les ONG opérant sur le terrain, la France et l’ONU affirment qu’une partie d’entre eux sont des hommes du groupe privé russe de sécurité Wagner, ce que dément Moscou.
Les forces gouvernementales ont réussi depuis le début de l’année à reprendre aux rebelles les agglomérations et une bonne partie des deux tiers du pays qu’ils contrôlaient depuis plusieurs années, essentiellement grâce au renfort de soldats rwandais et à la présence de centaines de paramilitaires russes combattant à leurs côtés.
Les attaques des rebelles restent néanmoins fréquentes et se sont accentuées ces dernières semaines. Samedi, au moins six civils ont été tués dans le nord-ouest du pays, près de la frontière avec le Cameroun. Treize autres civils avaient aussi été tués fin juillet à 300 km au nord de Bangui. (AFP)