Le négociateur en chef de l'Union européenne Michel Barnier a averti lundi, à quatre jours du Brexit, que le divorce aurait des «conséquences négatives». Et que les négociations sur la relation future entre Londres et les 27 ne serviraient qu'à «limiter les dégâts».
Au début de la semaine du grand saut historique, le responsable européen s'est rendu tour à tour en République d'Irlande, membre de l'UE, puis dans la province britannique d'Irlande du Nord. Dans ces territoires, les plus exposés aux retombées du divorce, il a averti qu'une nouvelle phase difficile s'ouvrait.
«Il est absolument clair qu'il y aura des conséquences négatives», a déclaré Michel Barnier dans un discours prononcé à l'université Queen's de Belfast. «Quel que soit l'accord que nous atteindrons sur notre future relation, le Brexit sera toujours une opération visant à limiter les dégâts».
Période de transition
La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne vendredi à minuit ne signifiera pas la fin de la crise ouverte par le référendum de 2016. Elle marquera le début d'une transition courant jusqu'à la fin de l'année.
Pendant cette période, les règles de l'UE continueront de s'appliquer sur le territoire britannique et Londres et les 27 devront définir les modalités de leurs relations dans de multiples domaines, commerce et sécurité notamment.
«Tout reconstruire»
«Nous devons tout reconstruire», a déclaré Michel Barnier lors d'une conférence de presse à Dublin, où il s'est entretenu avec le premier ministre irlandais Leo Varadkar.
«A la fin de l'année (...), si nous n'avons pas d'accord, ce ne sera pas la routine habituelle et le statu quo», a-t-il poursuivi. «Nous devons affronter le risque d'être au bord du précipice, en particulier concernant le commerce».
A défaut d'accord commercial, les relations économiques entre Bruxelles et Londres seraient régies par les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), bien moins avantageuses car elles fixent des droits de douane pour les marchandises.
Michel Barnier a également souligné que les deux parties disposent de «très peu de temps» pour aboutir durant la période de transition, courant jusqu'à fin 2020, comme le souhaite le premier ministre britannique Boris Johnson.
Projet de mandat de négociation
Michel Barnier a précisé qu'il présenterait lundi prochain un projet de mandat de négociation aux Etats membres, après l'accord de divorce qui règle les modalités de la séparation.
Le mandat européen devrait être approuvé au niveau ministériel d'ici au 25 février, selon des responsables européens, permettant aux pourparlers de démarrer autour du 1er mars.
Règles européennes
Dans un discours prévu début février, Boris Johnson doit présenter son ambition d'arriver à un accord de libre-échange du même type que celui signé par l'UE avec le Canada récemment, sans alignement avec les règles européennes.
Mais Michel Barnier a rappelé que «le niveau d'accès» au marché unique européen dont bénéficieront les biens britanniques sera «proportionnel» au degré d'alignement du Royaume-Uni sur les règles européennes, «en particulier les règles en matière d'aides d'Etat».
Les 27 en position de force
Le premier ministre Leo Varadkar a pour sa part estimé que l'Union européenne abordait les négociations «dans une position très forte»: «nous sommes 27 pays, nous avons une population de 450 millions de personnes et le marché unique est la première économie mondiale», a-t-il dit.
Boris Johnson a inscrit dans la loi d'application de l'accord de divorce négocié avec l'UE, promulguée jeudi au Royaume-Uni, l'interdiction pour son gouvernement de demander une extension de la période de transition après 2020.
Dans une interview à la BBC, Leo Varadkar a mis en garde contre toute tentative de Londres de conclure des accords partiels. Il s'est toutefois engagé à travailler «jour et nuit» pour tenter de parvenir à un compromis global avant la fin de l'année: «Nous ne traînerons pas des pieds». (ats/nxp)
Au début de la semaine du grand saut historique, le responsable européen s'est rendu tour à tour en République d'Irlande, membre de l'UE, puis dans la province britannique d'Irlande du Nord. Dans ces territoires, les plus exposés aux retombées du divorce, il a averti qu'une nouvelle phase difficile s'ouvrait.
«Il est absolument clair qu'il y aura des conséquences négatives», a déclaré Michel Barnier dans un discours prononcé à l'université Queen's de Belfast. «Quel que soit l'accord que nous atteindrons sur notre future relation, le Brexit sera toujours une opération visant à limiter les dégâts».
Période de transition
La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne vendredi à minuit ne signifiera pas la fin de la crise ouverte par le référendum de 2016. Elle marquera le début d'une transition courant jusqu'à la fin de l'année.
Pendant cette période, les règles de l'UE continueront de s'appliquer sur le territoire britannique et Londres et les 27 devront définir les modalités de leurs relations dans de multiples domaines, commerce et sécurité notamment.
«Tout reconstruire»
«Nous devons tout reconstruire», a déclaré Michel Barnier lors d'une conférence de presse à Dublin, où il s'est entretenu avec le premier ministre irlandais Leo Varadkar.
«A la fin de l'année (...), si nous n'avons pas d'accord, ce ne sera pas la routine habituelle et le statu quo», a-t-il poursuivi. «Nous devons affronter le risque d'être au bord du précipice, en particulier concernant le commerce».
A défaut d'accord commercial, les relations économiques entre Bruxelles et Londres seraient régies par les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), bien moins avantageuses car elles fixent des droits de douane pour les marchandises.
Michel Barnier a également souligné que les deux parties disposent de «très peu de temps» pour aboutir durant la période de transition, courant jusqu'à fin 2020, comme le souhaite le premier ministre britannique Boris Johnson.
Projet de mandat de négociation
Michel Barnier a précisé qu'il présenterait lundi prochain un projet de mandat de négociation aux Etats membres, après l'accord de divorce qui règle les modalités de la séparation.
Le mandat européen devrait être approuvé au niveau ministériel d'ici au 25 février, selon des responsables européens, permettant aux pourparlers de démarrer autour du 1er mars.
Règles européennes
Dans un discours prévu début février, Boris Johnson doit présenter son ambition d'arriver à un accord de libre-échange du même type que celui signé par l'UE avec le Canada récemment, sans alignement avec les règles européennes.
Mais Michel Barnier a rappelé que «le niveau d'accès» au marché unique européen dont bénéficieront les biens britanniques sera «proportionnel» au degré d'alignement du Royaume-Uni sur les règles européennes, «en particulier les règles en matière d'aides d'Etat».
Les 27 en position de force
Le premier ministre Leo Varadkar a pour sa part estimé que l'Union européenne abordait les négociations «dans une position très forte»: «nous sommes 27 pays, nous avons une population de 450 millions de personnes et le marché unique est la première économie mondiale», a-t-il dit.
Boris Johnson a inscrit dans la loi d'application de l'accord de divorce négocié avec l'UE, promulguée jeudi au Royaume-Uni, l'interdiction pour son gouvernement de demander une extension de la période de transition après 2020.
Dans une interview à la BBC, Leo Varadkar a mis en garde contre toute tentative de Londres de conclure des accords partiels. Il s'est toutefois engagé à travailler «jour et nuit» pour tenter de parvenir à un compromis global avant la fin de l'année: «Nous ne traînerons pas des pieds». (ats/nxp)