«En Afrique, les Conseils Constitutionnels ne sont le plus souvent, que de simples instances de validation.»
C’est un fait : Macky Sall ne dispose plus de moyens politiques pour gouverner le Sénégal. Elu en fanfare en 2012, l’homme aux 65% a vu son électorat de circonstance (mobilisé pour le départ de WADE) fondre comme beurre au soleil. Sa cote s’effrite dangereusement à la vitesse d’un TGV à tel point que le Président ne manifeste plus aucune confiance aux vertus d’un système démocratique qui l’a porté au pouvoir en 2012, et qui risque de le balayer en 2019, telle une bourrasque.
Grâce à la démocratie sénégalaise, Macky Sall, un citoyen sénégalais lambda dont les origines sont modestes (devenu riche comme un Crésus par le biais de la politique) a pu créer un parti , disposer d’un récépissé légalement délivré par les autorités administratives, bénéficier de toute latitude pour solliciter les suffrages des Sénégalais, sillonner le Sénégal en toute liberté, exposer son programme (le YOONU YOKKUTE qui s’est révélé par la suite une véritable arnaque), et accéder démocratiquement à la magistrature suprême, par les urnes, suivant un processus électoral libre et transparent, mis en place par ses prédécesseurs. Incontestablement, Macky Sall doit tout à la Démocratie sénégalaise.
En 6 ans d’exercice du pouvoir, l’homme dont le bilan se résume en une gouvernance médiocre, aux pénuries d’eau, et multiples coups de canifs contre la démocratie sénégalaise a fait voler en éclats le code électoral consensuel de 1992 ; son « tailleur » se chargeant de lui élaborer un code sur mesure.Enfermé dans sa tour d’ivoire du palais présidentiel, obsédé par un second mandat, influencé par une bande de courtisans qui défendent leur « bifteck » et lui font miroiter une élection dès le 1er tour, Macky Sall semble totalement déconnecté du Sénégal réel et ne compte plus que sur les Avis-Décisions du Conseil Constitutionnel pour asseoir une légitimité perdue.
A trois reprises (entre 2016 et 2017), les « Sages » auront permis à Macky Sall, de sortir d’une impasse :
L’Avis-Décision du Conseil Constitutionnel de 2016 (référendum), rendu en dépit du bon sens, et à contrecourant de tous les principes qui régissent le Droit, a fourni au Président un extraordinaire alibi, un habillage juridique au terme de ce qui restera l’un des plus grands reniements ou WAKH-WAKHEET (non réduction du mandat en cours) de l’histoire politique du Sénégal.
Plus grave, l’Avis-Décision du 26 juillet 2017 aura permis au Conseil Constitutionnel de franchir une nouvelle étape, en s’attribuant d’office des compétences qui ne lui sont nullement dévolues par la loi constitutionnelle n° 2016-10 du 5 avril 2016, qui définit son champ de compétences. En « autorisant » les Sénégalais de pouvoir voter avec d’autres pièces que celles prévues par le Code électoral, et en s’attribuant les compétences du législateur, le Conseil Constitutionnel a violé expressément la Loi pour satisfaire les caprices du Prince, et ouvert la voie d’une insécurité juridique sans précédent.
Enfin et pas des moindres, le Conseil Constitutionnel a réussi l’exploit de valider le scrutin faussé du 30 juillet 2017 ; un scrutin émaillé d’une multitude de fraudes, de bureaux de vote saccagés (Touba), de centre de vote fermés ou ayant démarré à 12H, et qui a vu des millions de Sénégalais privés du Droit de vote par un régime manœuvrier ; un fait inédit qui a considérablement abimé l’image du Sénégal.
Après l’élimination programmée d’un adversaire politique (Khalifa Sall) des prochaines joutes électorales, sur Ordre présidentiel, validé par une décision de justice, Macky Sall compte, à nouveau recourir au Conseil Constitutionnel pour invalider certaines candidatures grâce à la nouvelle trouvaille : « le parrainage citoyen ». Un énième tripatouillage de la Constitution, motivé selon le « tailleur » par la volonté d’assurer l’égalité entre tous les Sénégalais (partis politiques et candidats indépendants).
En réalité, dans une répartition des rôles bien huilée (les juges éliminent les candidats emprisonnés ; et le Conseil Constitutionnel dans son rôle de validation en amont des candidatures recale d’autres candidats ciblés) ; Macky Sall souhaite la voie parfaitement balisée pour 2019.
Avec l’appui des forces publiques, de la Division des Investigations Criminelles (DIC) et de la Section des Recherches (Gendarmerie), Macky Sall compte domestiquer la démocratie sénégalaise, assujettir le peuple et gouverner les Sénégalais, y compris contre leur gré.
Jusqu’à présent, les Avis-Décisions du Conseil Constitutionnel lui ont sauvé la « mise ». Il n’est pas sûr que cela puisse durer indéfiniment. Moubarak, Ben Ali, Compaoré et Yaya Jammeh l’ont appris à leurs dépens : l’histoire finit toujours par jouer de vilains tours aux apprentis dictateurs.
Seybani SOUGOU – E-mail :sougouparis@yahoo.fr
C’est un fait : Macky Sall ne dispose plus de moyens politiques pour gouverner le Sénégal. Elu en fanfare en 2012, l’homme aux 65% a vu son électorat de circonstance (mobilisé pour le départ de WADE) fondre comme beurre au soleil. Sa cote s’effrite dangereusement à la vitesse d’un TGV à tel point que le Président ne manifeste plus aucune confiance aux vertus d’un système démocratique qui l’a porté au pouvoir en 2012, et qui risque de le balayer en 2019, telle une bourrasque.
Grâce à la démocratie sénégalaise, Macky Sall, un citoyen sénégalais lambda dont les origines sont modestes (devenu riche comme un Crésus par le biais de la politique) a pu créer un parti , disposer d’un récépissé légalement délivré par les autorités administratives, bénéficier de toute latitude pour solliciter les suffrages des Sénégalais, sillonner le Sénégal en toute liberté, exposer son programme (le YOONU YOKKUTE qui s’est révélé par la suite une véritable arnaque), et accéder démocratiquement à la magistrature suprême, par les urnes, suivant un processus électoral libre et transparent, mis en place par ses prédécesseurs. Incontestablement, Macky Sall doit tout à la Démocratie sénégalaise.
En 6 ans d’exercice du pouvoir, l’homme dont le bilan se résume en une gouvernance médiocre, aux pénuries d’eau, et multiples coups de canifs contre la démocratie sénégalaise a fait voler en éclats le code électoral consensuel de 1992 ; son « tailleur » se chargeant de lui élaborer un code sur mesure.Enfermé dans sa tour d’ivoire du palais présidentiel, obsédé par un second mandat, influencé par une bande de courtisans qui défendent leur « bifteck » et lui font miroiter une élection dès le 1er tour, Macky Sall semble totalement déconnecté du Sénégal réel et ne compte plus que sur les Avis-Décisions du Conseil Constitutionnel pour asseoir une légitimité perdue.
A trois reprises (entre 2016 et 2017), les « Sages » auront permis à Macky Sall, de sortir d’une impasse :
L’Avis-Décision du Conseil Constitutionnel de 2016 (référendum), rendu en dépit du bon sens, et à contrecourant de tous les principes qui régissent le Droit, a fourni au Président un extraordinaire alibi, un habillage juridique au terme de ce qui restera l’un des plus grands reniements ou WAKH-WAKHEET (non réduction du mandat en cours) de l’histoire politique du Sénégal.
Plus grave, l’Avis-Décision du 26 juillet 2017 aura permis au Conseil Constitutionnel de franchir une nouvelle étape, en s’attribuant d’office des compétences qui ne lui sont nullement dévolues par la loi constitutionnelle n° 2016-10 du 5 avril 2016, qui définit son champ de compétences. En « autorisant » les Sénégalais de pouvoir voter avec d’autres pièces que celles prévues par le Code électoral, et en s’attribuant les compétences du législateur, le Conseil Constitutionnel a violé expressément la Loi pour satisfaire les caprices du Prince, et ouvert la voie d’une insécurité juridique sans précédent.
Enfin et pas des moindres, le Conseil Constitutionnel a réussi l’exploit de valider le scrutin faussé du 30 juillet 2017 ; un scrutin émaillé d’une multitude de fraudes, de bureaux de vote saccagés (Touba), de centre de vote fermés ou ayant démarré à 12H, et qui a vu des millions de Sénégalais privés du Droit de vote par un régime manœuvrier ; un fait inédit qui a considérablement abimé l’image du Sénégal.
Après l’élimination programmée d’un adversaire politique (Khalifa Sall) des prochaines joutes électorales, sur Ordre présidentiel, validé par une décision de justice, Macky Sall compte, à nouveau recourir au Conseil Constitutionnel pour invalider certaines candidatures grâce à la nouvelle trouvaille : « le parrainage citoyen ». Un énième tripatouillage de la Constitution, motivé selon le « tailleur » par la volonté d’assurer l’égalité entre tous les Sénégalais (partis politiques et candidats indépendants).
En réalité, dans une répartition des rôles bien huilée (les juges éliminent les candidats emprisonnés ; et le Conseil Constitutionnel dans son rôle de validation en amont des candidatures recale d’autres candidats ciblés) ; Macky Sall souhaite la voie parfaitement balisée pour 2019.
Avec l’appui des forces publiques, de la Division des Investigations Criminelles (DIC) et de la Section des Recherches (Gendarmerie), Macky Sall compte domestiquer la démocratie sénégalaise, assujettir le peuple et gouverner les Sénégalais, y compris contre leur gré.
Jusqu’à présent, les Avis-Décisions du Conseil Constitutionnel lui ont sauvé la « mise ». Il n’est pas sûr que cela puisse durer indéfiniment. Moubarak, Ben Ali, Compaoré et Yaya Jammeh l’ont appris à leurs dépens : l’histoire finit toujours par jouer de vilains tours aux apprentis dictateurs.
Seybani SOUGOU – E-mail :sougouparis@yahoo.fr