Les autorités nigériennes ont indiqué, dimanche, avoir elles-mêmes demandé le départ de l'ambassadeur de l'Union européenne, après l'annonce par l'UE du rappel de son diplomate au Niger.
"Le ministère des Affaires étrangères, de la coopération et des Nigériens à l'extérieur a pris connaissance du communiqué de l'Union européenne du 23 novembre 2024 à travers lequel elle a d'une part exprimé son désaccord avec les raisons invoquées à la gestion de l'aide humanitaire aux victimes des inondations, et d'autre part rappelé en consultation son ambassadeur au Niger", a indiqué un communiqué du ministère nigérien des Affaires étrangères diffusé dimanche soir à la télévision publique.
Après avoir précisé que "le Niger n'a jamais lancé un appel à l'aide internationale humanitaire suite aux inondations, encore moins à l'Union européenne", le communiqué a déploré que c'est à travers les réseaux sociaux que les autorités nigériennes ont appris que l'Union européenne a apporté une aide qui a été acheminée dans les régions par le biais d'ONG "choisies par la Délégation de l'Union européenne à Niamey dans une totale opacité".
Selon le communiqué du ministère nigérien des Affaires étrangères, l'ambassadeur de l'Union européenne Salvador Pinto Da Franca a été convoqué le 14 novembre courant et "il lui a été signifié de mettre fin aux opérations en cours".
Cependant, a poursuivi la même source, "nonobstant cette mise en garde, le gouvernement a fait, deux mois plus tard, le constat amer de la poursuite de l'exécution des opérations non autorisées", ajoutant "qu'au regard de cet entêtement qui dénote un manque notoire de respect envers les autorités nigériennes, le gouvernement est parvenu à la conclusion que la collaboration avec l'ambassadeur de l'Union européenne M. Salvador Pinto Da Franca n'est plus possible et a, par conséquent, demandé officiellement son rappel et remplacement dans les plus brefs délais".
L'Union européenne a annoncé, samedi, le rappel de son ambassadeur du Niger, exprimant "son profond désaccord avec les justifications et les accusations formulées par les autorités de transition".
Cette décision de l'UE faisait suite à une déclaration publiée vendredi par les autorités nigériennes dénonçant le manque de transparence dans l'utilisation d'une aide de 1,3 million d'euros (1,35 million de dollars) destinée aux victimes nigériennes des inondations. [AA]