C’est notre confrère de « Libération » qui nous l’apprend dans sa livraison du jour : le président Macky Sall a signé l’ordre de grâce en faveur d’un trafiquant de médicaments mais il ne savait pas ce qu’il faisait. Amadou Oury Diallo, ressortissant guinéen, avait été arrêté par la gendarmerie nationale dans un trafic transfrontalier dont la valeur avait été estimée à la somme de 1,3 milliard de francs Cfa. Jugé en 2017, il avait été condamné par la justice sénégalaise à une peine de cinq (5) ans ferme. Mais il avait fait appel.
Convoqué devant la juridiction chargée d’infirmer, de confirmer ou de durcir la peine infligée à lui en première instance, Amadou Oury Diallo ne s’est pas alors présenté, déclenchant l’ire des magistrats du tribunal de Diourbel qui devait statuer sur son cas. Il avait été exfiltré de prison et remis en liberté. Il se trouverait en Guinée, son pays natal. Il ne reviendra sans doute jamais ou pas de sitôt au Sénégal.
Le mal étant fait, il est important que le président Macky Sall se rattrape d’une manière ou d’une autre pour « corriger » cette boulette énorme au plus haut sommet de l’Etat. Libérer un trafiquant avéré de (faux) médicaments par la grâce du Sceau suprême relève d’une faute politique impardonnable. L’argument du « je ne savais pas » est trop fragile pour servir de paratonnerre à celui qui dispose d’une palette infinie d’instruments souverains et opérationnels pouvant et devant éclairer chaque prise de décision.
Etant donné que le chef de l’Etat ne peut se sanctionner lui-même, les choix qui s’imposent à lui ne sont pas légion. Il a donc promis de faire mener une enquête par ses services pour déterminer les réseaux mafieux qui lui ont fait prendre des vessies pour des lanternes. Entre le palais de la République, le ministère de la Justice, les services judiciaires en charge des grâces présidentielles, et de probables intermédiaires vadrouillant dans les couloirs de Dame justice, trouver les complicités actives et passives qui ont rendu possible la fuite du trafiquant apparaît comme un jeu d’enfant, surtout si policiers et gendarmes sont mis sur le coup.
En vérité, s’il veut vraiment sanctionner, il le fera. En a-t-il seulement la volonté ? C’est toute la question avec notre président de la République. L’histoire récente nous rappelle en effet que Macky Sall ne sanctionne jamais ou presque pas : c’est comme lui demander la mer à boire. Au fond, en acceptant de faire une telle confidence sur son manque de vigilance tout en sachant qu’elle serait divulguée, le chef de l’Etat fait le pari de dégonfler une bulle qui émeut l’opinion dont le syndicat des pharmaciens. On aimerait bien se tromper mais cette affaire semble d’ores et déjà classée…
Convoqué devant la juridiction chargée d’infirmer, de confirmer ou de durcir la peine infligée à lui en première instance, Amadou Oury Diallo ne s’est pas alors présenté, déclenchant l’ire des magistrats du tribunal de Diourbel qui devait statuer sur son cas. Il avait été exfiltré de prison et remis en liberté. Il se trouverait en Guinée, son pays natal. Il ne reviendra sans doute jamais ou pas de sitôt au Sénégal.
Le mal étant fait, il est important que le président Macky Sall se rattrape d’une manière ou d’une autre pour « corriger » cette boulette énorme au plus haut sommet de l’Etat. Libérer un trafiquant avéré de (faux) médicaments par la grâce du Sceau suprême relève d’une faute politique impardonnable. L’argument du « je ne savais pas » est trop fragile pour servir de paratonnerre à celui qui dispose d’une palette infinie d’instruments souverains et opérationnels pouvant et devant éclairer chaque prise de décision.
Etant donné que le chef de l’Etat ne peut se sanctionner lui-même, les choix qui s’imposent à lui ne sont pas légion. Il a donc promis de faire mener une enquête par ses services pour déterminer les réseaux mafieux qui lui ont fait prendre des vessies pour des lanternes. Entre le palais de la République, le ministère de la Justice, les services judiciaires en charge des grâces présidentielles, et de probables intermédiaires vadrouillant dans les couloirs de Dame justice, trouver les complicités actives et passives qui ont rendu possible la fuite du trafiquant apparaît comme un jeu d’enfant, surtout si policiers et gendarmes sont mis sur le coup.
En vérité, s’il veut vraiment sanctionner, il le fera. En a-t-il seulement la volonté ? C’est toute la question avec notre président de la République. L’histoire récente nous rappelle en effet que Macky Sall ne sanctionne jamais ou presque pas : c’est comme lui demander la mer à boire. Au fond, en acceptant de faire une telle confidence sur son manque de vigilance tout en sachant qu’elle serait divulguée, le chef de l’Etat fait le pari de dégonfler une bulle qui émeut l’opinion dont le syndicat des pharmaciens. On aimerait bien se tromper mais cette affaire semble d’ores et déjà classée…