Paris - Secouée ces derniers mois par des soubresauts internes ou entravée par la Chine, la monnaie virtuelle Bitcoin vient pourtant de battre son record historique en dépassant les 5.100 dollars jeudi, et pourrait ne pas s'arrêter là.
Vers 15H30 GMT (17H30 à Paris), le bitcoin valait 5.247,02 dollars - un nouveau sommet historique - contre 4.829,29 dollars mercredi vers 21H00 GMT, selon des données compilées par Bloomberg.
A son lancement, en février 2009, un bitcoin ne coûtait que quelques cents, et même au début de l'année 2017, il n'émargeait qu'à 966 dollars.
Depuis, cette monnaie virtuelle autorégulée, qui préserve l'anonymat de ses propriétaires, a vu son cours progresser sans cesse. Avec cependant quelques toussotements, comme mi-septembre quand le bitcoin, déjà proche des 5.000 dollars, avait chuté de 40% après des annonces de régulation venant de Chine.
"Il y a eu une période d'incertitude mais ça n'a pas duré. La Chine représente plus de 60% des échanges et la question de leur régulation, comme partout, a eu un plus gros impact", rappelle Greg Revenu, associé du cabinet Bryan, Garnier & Co.
- Chine et scission -
La Banque centrale chinoise avait sommé les plateformes d'échange de monnaies virtuelles basées à Pékin et Shanghai de cesser leurs opérations de marché, alors que deux d'entre elles, Okcoin et BTC China, contrôlaient à elles seules 22% du marché mondial.
En Russie également, la volonté de réguler les échanges a été clairement annoncée, le président Poutine parlant même, mercredi 11 octobre, du "risque" que pouvaient représenter les monnaies virtuelles.
"L'été a été marqué par différentes crises, telles que le +fork+ (ndlr: une scission dans la communauté de producteurs et d'utilisateurs) ou la régulation au niveau chinois mais le bitcoin a su les surmonter et continuer à progresser, il a montré sa résilience", insiste Jonathan Gerardin, manager IT et architecture des systèmes informatiques au cabinet Wavestone.
Début août, une nouvelle monnaie virtuelle, bitcoin cash, avait fait son apparition en raison de désaccords parmi les producteurs et utilisateurs.
Le bitcoin, aussi considéré comme une monnaie utilisée pour des activités illicites, repose sur la blockchain, une technologie qui utilise des blocs de transaction codés et authentifiés qui s'ajoutent les uns aux autres.
La blockchain est réputée infalsifiable car, afin de modifier une information, il faudra la changer en même temps chez tous les utilisateurs, une caractéristique qui intéresse fortement le secteur bancaire notamment et qui explique en partie la hausse du bitcoin.
"La hausse traduit moins la valeur des transferts d'actifs et plus une hausse de l'adoption de la technologie", confirme M. Revenu, "sa valeur est totalement marginale face aux usages potentiels qui se mettent en place".
- Wall Street en embuscade -
Après la reconnaissance du bitcoin comme une monnaie à part entière par le Japon et prochainement l'Inde, les géants bancaires américains bougent également.
Goldman Sachs pourrait constituer une équipe de traders spécifiquement dédiée au bitcoin, une perspective "qui tire également les achats, dans la mesure où cela indique à Wall Street qu'il est désormais intégré, ce qui attirera un flot de nouveaux capitaux", estime Neil Wilson, analyste chez Etx Capital.
JPMorgan Chase s'est dite, jeudi, "très ouverte aux cas d'usages potentiels des monnaies virtuelles qui sont proprement régulées", tandis que Citigroup a monté une équipe en Irlande pour plancher "sur les usages commerciaux des monnaies virtuelles".
De son côté, Pékin pourrait assouplir sa position: "des informations semblent indiquer que la Chine pourrait être prête à réautoriser les échanges, quoi qu'avec une régulation plus étroite", confirme Neil Wilson.
De plus en plus de spécialistes envisagent désormais un bitcoin atteignant les 100.000 dollars, voire les 500.000 dollars selon certains.
Un niveau vers lequel il est "tout à fait possible de se projeter", estime Jonathan Girardin, dans la mesure où "il y a un nombre limité de bitcoin, seulement 21 millions en circulation".
"Se pose une nouvelle fois la question de savoir si cette devise est en zone de bulle", tempèrent cependant les experts de Mirabaud Securities Genève, selon lesquels "on peut s'en inquiéter".
Vers 15H30 GMT (17H30 à Paris), le bitcoin valait 5.247,02 dollars - un nouveau sommet historique - contre 4.829,29 dollars mercredi vers 21H00 GMT, selon des données compilées par Bloomberg.
A son lancement, en février 2009, un bitcoin ne coûtait que quelques cents, et même au début de l'année 2017, il n'émargeait qu'à 966 dollars.
Depuis, cette monnaie virtuelle autorégulée, qui préserve l'anonymat de ses propriétaires, a vu son cours progresser sans cesse. Avec cependant quelques toussotements, comme mi-septembre quand le bitcoin, déjà proche des 5.000 dollars, avait chuté de 40% après des annonces de régulation venant de Chine.
"Il y a eu une période d'incertitude mais ça n'a pas duré. La Chine représente plus de 60% des échanges et la question de leur régulation, comme partout, a eu un plus gros impact", rappelle Greg Revenu, associé du cabinet Bryan, Garnier & Co.
- Chine et scission -
La Banque centrale chinoise avait sommé les plateformes d'échange de monnaies virtuelles basées à Pékin et Shanghai de cesser leurs opérations de marché, alors que deux d'entre elles, Okcoin et BTC China, contrôlaient à elles seules 22% du marché mondial.
En Russie également, la volonté de réguler les échanges a été clairement annoncée, le président Poutine parlant même, mercredi 11 octobre, du "risque" que pouvaient représenter les monnaies virtuelles.
"L'été a été marqué par différentes crises, telles que le +fork+ (ndlr: une scission dans la communauté de producteurs et d'utilisateurs) ou la régulation au niveau chinois mais le bitcoin a su les surmonter et continuer à progresser, il a montré sa résilience", insiste Jonathan Gerardin, manager IT et architecture des systèmes informatiques au cabinet Wavestone.
Début août, une nouvelle monnaie virtuelle, bitcoin cash, avait fait son apparition en raison de désaccords parmi les producteurs et utilisateurs.
Le bitcoin, aussi considéré comme une monnaie utilisée pour des activités illicites, repose sur la blockchain, une technologie qui utilise des blocs de transaction codés et authentifiés qui s'ajoutent les uns aux autres.
La blockchain est réputée infalsifiable car, afin de modifier une information, il faudra la changer en même temps chez tous les utilisateurs, une caractéristique qui intéresse fortement le secteur bancaire notamment et qui explique en partie la hausse du bitcoin.
"La hausse traduit moins la valeur des transferts d'actifs et plus une hausse de l'adoption de la technologie", confirme M. Revenu, "sa valeur est totalement marginale face aux usages potentiels qui se mettent en place".
- Wall Street en embuscade -
Après la reconnaissance du bitcoin comme une monnaie à part entière par le Japon et prochainement l'Inde, les géants bancaires américains bougent également.
Goldman Sachs pourrait constituer une équipe de traders spécifiquement dédiée au bitcoin, une perspective "qui tire également les achats, dans la mesure où cela indique à Wall Street qu'il est désormais intégré, ce qui attirera un flot de nouveaux capitaux", estime Neil Wilson, analyste chez Etx Capital.
JPMorgan Chase s'est dite, jeudi, "très ouverte aux cas d'usages potentiels des monnaies virtuelles qui sont proprement régulées", tandis que Citigroup a monté une équipe en Irlande pour plancher "sur les usages commerciaux des monnaies virtuelles".
De son côté, Pékin pourrait assouplir sa position: "des informations semblent indiquer que la Chine pourrait être prête à réautoriser les échanges, quoi qu'avec une régulation plus étroite", confirme Neil Wilson.
De plus en plus de spécialistes envisagent désormais un bitcoin atteignant les 100.000 dollars, voire les 500.000 dollars selon certains.
Un niveau vers lequel il est "tout à fait possible de se projeter", estime Jonathan Girardin, dans la mesure où "il y a un nombre limité de bitcoin, seulement 21 millions en circulation".
"Se pose une nouvelle fois la question de savoir si cette devise est en zone de bulle", tempèrent cependant les experts de Mirabaud Securities Genève, selon lesquels "on peut s'en inquiéter".