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Le camouflet de l’ex doyenne des juges au maître des poursuites

Mercredi 26 Juin 2019

Les propos de la présidente de l’Ofnac, Seynabou Ndiaye Diakhaté, contre le procureur de la République Serigne Bassirou Guèye sont extrêmement graves (voir l’article de Ndiogou Cissé). Ils sont en fait un révélateur pertinent de la gestion chaotique des dossiers judiciaires par le parquet. Ils renseignent sur l’existence d’une politique de sélection des «affaires» qui obéirait aux desiderata du pouvoir exécutif et donc du président de la République. Ils disent clairement à l’opinion publique nationale et internationale que le procureur de la République serait en fait sous dépendance, avec peu de liberté dans l’exécution de ses missions.
 
En gros, l’ex-doyenne des juges d’instruction nous replonge dans une perception répandue selon laquelle le maître des poursuites n’est en réalité le maître de rien, sauf des missions commandées par la justice politique.
 
Ces accusations ciblées et précises de la présidente de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption ne sont pas banales car dans un système normal de fonctionnement de la magistrature, Serigne Bassirou Guèye sauterait de son poste et aurait même été passible de sanction devant une institution disciplinaire. Laxisme professionnel, obstruction à la manifestation de la vérité, insouciance…
 
Quand un magistrat porteur d’autant de responsabilités est si violemment attaqué par un de ses pairs, c’est qu’il y a fondamentalement des raisons objectives d’avoir peur d’un système transformé en instrument de combat politique. Le procureur de la République était déjà gravement discrédité, la présidente de l’Ofnac l’a proprement achevé… et en profite pour laver un tant soit peu l’honneur d’un organe anti-corruption également discrédité. Décidément…
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