PARIS (Reuters) - Le débat d'entre-deux-tours le plus violent de l'histoire de la Ve République a été vécu de manière très différente par les deux protagonistes, Emmanuel Macron le jugeant de piètre qualité en raison des attaques de Marine Le Pen, qui estime avoir "bousculé les codes" pour "lever le voile" sur son adversaire.
Le candidat d'En Marche ! et la dirigeante du Front national se sont affrontés mercredi soir dans une joute rugueuse et désordonnée où le favori des sondages s'est efforcé, face aux invectives répétées de son adversaire, de débusquer l'"irréalisme" et le "vide" du programme du FN.
"Quand vous vous faites insulter toute une soirée, vous en sortez rarement grandi", a dit jeudi l'ancien ministre de l'Economie sur France Inter. "Parce que les mots ont un pouvoir, parce qu’il y a des gens qui écoutent la télévision et qui ne vont pas aller vérifier", a-t-il poursuivi, faisant allusion aux différentes allégations de son opposante.
Emmanuel Macron et son mouvement ont ainsi accusé Marine Le Pen et des alliés du Front national de propager de fausses informations lui attribuant un compte dans un paradis fiscal et annoncé l'engagement de poursuites judiciaires.
"Je crois qu’il faut débattre avec le Front national", a-t-il toutefois déclaré. "Parce qu’on n’arrive pas à tordre le cou à tous les mensonges, mais on en tue quelques-uns."
De son côté, Marine Le Pen a estimé que le débat a été "sévère" mais "nécessaire".
"Il ne faut pas avoir peur du débat, y compris quand il est féroce, c’est utile", a-t-elle dit sur BFMTV et RMC. "On ne venait pas pour prendre une tasse de thé ensemble."
16,5 MILLIONS DE TÉLÉSPECTATEURS
Elle a dit avoir levé le voile "avec succès" sur "qui est vraiment" Emmanuel Macron.
Accusés de ne pas s'être intéressés suffisamment aux questions de fond, les candidats se sont renvoyé la responsabilité de cette situation.
"Je ne crois pas être celui qui [a] lancé les hostilités", s'est défendu Emmanuel Macron. "J’ai essayé à chaque fois de ramener le débat vers des sujets de fond, mais je me devais, parfois, de répondre."
Pour la candidate du FN, le ton des échanges s'explique parce que c'était "la première fois qu’il y a véritablement un débat présidentiel avec deux personnes qui ont une vision aussi opposée des choses (...) Avant, il s’agissait de choisir entre A et A’."
"C’est peut être cela qui a bousculé un peu les codes."
Le débat de mercredi soir a été suivi par près de 16,5 millions de téléspectateurs d'après Médiamétrie, ce qui le place à une place modeste par rapport aux autres débats.
Emmanuel Macron, favori des sondages, est sorti vainqueur des échanges. Selon un sondage Elabe pour BFMTV, publié dans les minutes qui ont suivi le débat, 63% des téléspectateurs ont jugé l'ancien ministre de l'Economie plus convaincant que son adversaire du Front national, et 64% ont estimé que son projet était le meilleur.
Le verdict des ténors politiques qui ne font pas partie des deux écuries en lice épouse ce sondage.
"LA FAUTE A LE PEN", DIT JUPPE
L'ancien Premier ministre Alain Juppé a déploré que le débat n'ait pas été "à la hauteur des enjeux".
"Mais la faute en incombe totalement à Mme Le Pen qui l’a constamment tiré vers le bas par la violence de ses attaques, souvent personnelles, par l’accumulation de ses erreurs ou de ses mensonges, par l’absence ou l’inconsistance de ses propositions", a-t-il écrit jeudi sur son blog.
"Face à cette furie, E. Macron a gardé son sang-froid, ce qui est en soi une performance."
Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, le candidat de La France insoumise dont les électeurs, à en croire le sondage Elabe, ont jugé Emmanuel Macron le plus convaincant à 66% dans le débat, a fustigé les positions de Marine Le Pen.
Il a estimé sur Sud Radio et Public Sénat que l'accusation de complaisance d'Emmanuel Macron vis-à-vis de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) était "ridicule".
L'ancien chef du gouvernement socialiste Manuel Valls a jugé sur CNEWS que son ancien ministre avait été "à la hauteur, pugnace, précis compétent, face à une Marine Le Pen qui avait décidé, au fond, de montrer son vrai visage".
Jean-Marie Le Pen, qui avait lui aussi été qualifié pour le deuxième tour en 2002 mais avait été privé de débat, a eu lui aussi un jugement sévère sur sa fille, avec laquelle il est en guerre ouverte depuis des années, même s'il la soutient.
"C'était peut-être à l'avantage d'Emmanuel Macron, mais ça n'était pas à celui de Marine Le Pen qui peut-être a manqué de hauteur", a-t-il dit sur RTL. "Je pense que c'est son entourage qui l'a conseillée de cette sorte, espérant peut-être un effondrement ou un écroulement psychologique de la part d'un homme qui n'apparaît pas forcément comme étant très solide."
Le candidat d'En Marche ! et la dirigeante du Front national se sont affrontés mercredi soir dans une joute rugueuse et désordonnée où le favori des sondages s'est efforcé, face aux invectives répétées de son adversaire, de débusquer l'"irréalisme" et le "vide" du programme du FN.
"Quand vous vous faites insulter toute une soirée, vous en sortez rarement grandi", a dit jeudi l'ancien ministre de l'Economie sur France Inter. "Parce que les mots ont un pouvoir, parce qu’il y a des gens qui écoutent la télévision et qui ne vont pas aller vérifier", a-t-il poursuivi, faisant allusion aux différentes allégations de son opposante.
Emmanuel Macron et son mouvement ont ainsi accusé Marine Le Pen et des alliés du Front national de propager de fausses informations lui attribuant un compte dans un paradis fiscal et annoncé l'engagement de poursuites judiciaires.
"Je crois qu’il faut débattre avec le Front national", a-t-il toutefois déclaré. "Parce qu’on n’arrive pas à tordre le cou à tous les mensonges, mais on en tue quelques-uns."
De son côté, Marine Le Pen a estimé que le débat a été "sévère" mais "nécessaire".
"Il ne faut pas avoir peur du débat, y compris quand il est féroce, c’est utile", a-t-elle dit sur BFMTV et RMC. "On ne venait pas pour prendre une tasse de thé ensemble."
16,5 MILLIONS DE TÉLÉSPECTATEURS
Elle a dit avoir levé le voile "avec succès" sur "qui est vraiment" Emmanuel Macron.
Accusés de ne pas s'être intéressés suffisamment aux questions de fond, les candidats se sont renvoyé la responsabilité de cette situation.
"Je ne crois pas être celui qui [a] lancé les hostilités", s'est défendu Emmanuel Macron. "J’ai essayé à chaque fois de ramener le débat vers des sujets de fond, mais je me devais, parfois, de répondre."
Pour la candidate du FN, le ton des échanges s'explique parce que c'était "la première fois qu’il y a véritablement un débat présidentiel avec deux personnes qui ont une vision aussi opposée des choses (...) Avant, il s’agissait de choisir entre A et A’."
"C’est peut être cela qui a bousculé un peu les codes."
Le débat de mercredi soir a été suivi par près de 16,5 millions de téléspectateurs d'après Médiamétrie, ce qui le place à une place modeste par rapport aux autres débats.
Emmanuel Macron, favori des sondages, est sorti vainqueur des échanges. Selon un sondage Elabe pour BFMTV, publié dans les minutes qui ont suivi le débat, 63% des téléspectateurs ont jugé l'ancien ministre de l'Economie plus convaincant que son adversaire du Front national, et 64% ont estimé que son projet était le meilleur.
Le verdict des ténors politiques qui ne font pas partie des deux écuries en lice épouse ce sondage.
"LA FAUTE A LE PEN", DIT JUPPE
L'ancien Premier ministre Alain Juppé a déploré que le débat n'ait pas été "à la hauteur des enjeux".
"Mais la faute en incombe totalement à Mme Le Pen qui l’a constamment tiré vers le bas par la violence de ses attaques, souvent personnelles, par l’accumulation de ses erreurs ou de ses mensonges, par l’absence ou l’inconsistance de ses propositions", a-t-il écrit jeudi sur son blog.
"Face à cette furie, E. Macron a gardé son sang-froid, ce qui est en soi une performance."
Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, le candidat de La France insoumise dont les électeurs, à en croire le sondage Elabe, ont jugé Emmanuel Macron le plus convaincant à 66% dans le débat, a fustigé les positions de Marine Le Pen.
Il a estimé sur Sud Radio et Public Sénat que l'accusation de complaisance d'Emmanuel Macron vis-à-vis de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) était "ridicule".
L'ancien chef du gouvernement socialiste Manuel Valls a jugé sur CNEWS que son ancien ministre avait été "à la hauteur, pugnace, précis compétent, face à une Marine Le Pen qui avait décidé, au fond, de montrer son vrai visage".
Jean-Marie Le Pen, qui avait lui aussi été qualifié pour le deuxième tour en 2002 mais avait été privé de débat, a eu lui aussi un jugement sévère sur sa fille, avec laquelle il est en guerre ouverte depuis des années, même s'il la soutient.
"C'était peut-être à l'avantage d'Emmanuel Macron, mais ça n'était pas à celui de Marine Le Pen qui peut-être a manqué de hauteur", a-t-il dit sur RTL. "Je pense que c'est son entourage qui l'a conseillée de cette sorte, espérant peut-être un effondrement ou un écroulement psychologique de la part d'un homme qui n'apparaît pas forcément comme étant très solide."