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Le ministre de la Justice dément toute écoute parallèle

Lundi 27 Mars 2017

PARIS (Reuters) - Le ministre de la Justice a démenti lundi l'existence d'écoutes parallèles, accusant les candidats à la présidentielle François Fillon et Marine Le Pen de "manipuler la réalité" pour justifier leur refus de rendre des comptes à la justice.
 
"Depuis 2012, le gouvernement n'intervient en aucune manière dans le cours des procédures judiciaires", déclare Jean-Jacques Urvoas (photo) dans un communiqué. "Cette pratique a été consacrée par la loi du 25 juillet 2013 interdisant toute instruction individuelle ou intervention dans les enquêtes ou les instructions".
 
Le ministre affirme qu'en matière judiciaire, les interceptions de communications "sont des actes d'enquête dont la mise en œuvre relève de la seule décision des magistrats indépendants chargés de l'enquête".
 
"Toute affirmation selon laquelle le candidat des Républicains ou celle du Front national ferait l'objet d'écoutes judiciaires relève au mieux de la pure spéculation et au pire d’une volonté de manipulation de la réalité, ajoute-t-il.
 
François Fillon, candidat de la droite et du centre à la présidentielle, a réclamé jeudi dernier l'ouverture d'une enquête après la publication d'un livre polémique affirmant que l'Elysée utilisait la police et la justice à des fins politiques.
 
L'ancien Premier ministre, mis en examen pour les emplois présumés fictifs dont auraient bénéficié son épouse et deux de ses enfants, a confié à des journalistes ce week-end qu'il pensait être sur écoutes. Des élus Les Républicains (LR) ont saisi le parquet sur ce "cabinet noir" présumé. Voir
 
Marine Le Pen, candidate Front national à la présidentielle, a dit lundi sur Europe 1 qu'elle se moquait de savoir si elle était écoutée mais a appelé l'exécutif à cesser ces pratiques.
 
"Je ne suis pas naïve, je sais que depuis de très nombreuses décennies, le pouvoir utilise ce genre de méthodes. Il faut qu'il cesse de le faire". "Il y avait les écoutes au moment de (François) Mitterrand et je pense que depuis, ça n'a jamais véritablement cessé", a-t-elle ajouté.
 
La présidente du FN, qui est mise en cause dans plusieurs dossiers judiciaires, a refusé de se rendre à une convocation des juges en vue d'une mise en examen en faisant valoir son immunité de députée européenne.
 
Elle s'est élevée contre "des violations du secret de l'enquête et de l'instruction quotidiennes, sans que jamais le ministère ne réagisse."
 
"C'est grave. L'Etat de droit fonctionne si existe ce secret de l'instruction, et ceux qui commettent ces violations bénéficient d'une impunité totale, il n'y a pas loin à dire qu'ils pourraient bénéficier de fait d'une forme de protection politique", a-t-elle déclaré.
 
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