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« Le plan d’infrastructures de Macky Sall envoie le Sénégal droit dans le mur »

Dimanche 26 Août 2018

Autoroute Ilaa Touba: quelle rentabilité? quelle pertinence?
Autoroute Ilaa Touba: quelle rentabilité? quelle pertinence?

Par Mohamed DIA (consultant bancaire, in Le Monde Afrique)

Tribune.
Avec le Plan Sénégal émergent (PSE), initié en 2014 par le président Macky Sall, le pays s’est lancé dans la construction d’infrastructures pour favoriser le développement économique. Hélas, les ressources mobilisées pour ces projets sont mal allouées et cela va créer une situation désastreuse, irréversible. Ces investissements sont improductifs et pourraient freiner notre croissance.

Nous sautons beaucoup d’étapes en nous dotant d’infrastructures de nouvelle génération, car elles ne reflètent pas l’état réel de notre économie. Nous faisons face à des problèmes d’autosuffisance alimentaire, d’éducation, d’accès à l’eau potable et aux soins médicaux. Dans ce contexte, le Sénégal doit-il se vanter d’une nouvelle autoroute, d’un train express régional, d’un nouveau complexe sportif et d’une arène nationale flambant neuve ?

Un projet quasi inutile

Longue d’une centaine de kilomètres, l’autoroute Ila Touba est en train d’être réalisée à l’aide d’un prêt concessionnel d’un montant de 416 milliards de francs CFA (634 millions d’euros). Un prêt concessionnel présente beaucoup d’avantages, tels qu’un taux d’intérêt faible (le nôtre est fixé à 2 % sur vingt-cinq ans) et une possibilité d’exonération temporaire des remboursements. Mais tant qu’il n’y a pas de développement harmonieux sur l’étendue du territoire, ce genre de route est presque inutile.

Cette autoroute sera dotée de postes de péage à Thiès, Khombole, Bambey, Diourbel et Touba. Quel sera le tarif ? Le Sénégalais lambda sera-t-il en mesure de l’emprunter si ce n’est pour la célébration du Magal de Touba [fête religieuse mouride] ? Sa construction a-t-elle des fins électoralistes, car le président peine à avoir de bons résultats à Touba ? L’étude de rentabilité a-t-elle été faite de manière correcte et concrète pour en connaître le retour sur investissement ?

La construction du centre hospitalier national de Pikine, à Dakar, aurait coûté un peu plus de 7 milliards de francs CFA, selon les chiffres disponibles sur le site de l’hôpital. Avec les 416 milliards de l’autoroute, combien d’établissements sanitaires aurions-nous pu construire à travers le pays afin que chacun ait accès à des soins médicaux de qualité ? Des dizaines… On aurait également pu moderniser les hôpitaux déjà existants et équiper les hôpitaux départementaux pour limiter les évacuations vers Dakar.

Dépenses somptuaires

Et que dire des 32 milliards de francs CFA dédiés à la construction de l’arène nationale hébergeant les combats de lutte ? Le Sénégal compte actuellement 6 369 salles de classe dites « provisoires ». Le coût approximatif pour les transformer en véritables lieux d’enseignement se monterait à 40 milliards de francs CFA. Pour la même somme, vaut-il mieux construire une arène nationale ?

Entre le centre international de conférence Abdou-Diouf et le complexe sportif Dakar Arena, plus ou moins 126 milliards de francs CFA ont été dépensés. Sans oublier la promesse de la construction d’un stade olympique de 50 000 places en 2020. Ces dépenses somptuaires étaient-elles des priorités alors que sont négligés les investissements qui forment le socle de l’émergence ? A titre d’exemple, une usine de dessalement de l’eau de mer coûte 135 milliards de francs CFA et aurait réglé le problème de l’eau une bonne fois pour toutes.

Et notre cher train express régional, le fameux TER qui reliera Dakar à l’aéroport international Blaise-Diagne (57 km) ? Même la Banque mondiale a averti de la non-rentabilité de ce projet. Le gouvernement s’est entêté pour la mise en œuvre, d’un coût de 750 milliards de francs CFA dans l’un des 25 pays les plus pauvres du monde, classé 162e sur 188 selon l’indice de développement humain. Un pays qui compte 0,07 médecin pour 1 000 habitants, qui affiche un taux de pauvreté de 47 % et dont la dette publique représente 60 % du PIB…

Le pays court à la faillite

Nous mélangeons croissance économique et développement. La croissance n’est rien d’autre qu’une accumulation de richesses. Le développement, c’est l’amélioration de la qualité de vie. Nous sommes un pays pauvre. Nous devons donc bâtir notre nation sur des fondations solides – la santé, l’éducation, l’accès à l’eau potable – plutôt que d’enterrer des milliards qui n’ont presque aucun retour sur investissement. Développons sérieusement notre agriculture, qui pourra créer un effet d’entraînement des autres secteurs de l’économie.

A ce rythme, le Sénégal court à la faillite. En 2017 déjà, nous avons eu des difficultés à payer le service de notre dette. Si nous n’arrivons plus à le payer intégralement, les taux d’intérêt augmenteront. S’ils augmentent, nous serons encore moins capables d’assurer nos remboursements. Nous ne bénéficierons plus de prêts… En revanche, les impôts augmenteront, ainsi que le prix des denrées de premières nécessité. Les subventions publiques s’arrêteront, les effectifs de la fonction publique seront revus à la baisse. La dernière fois que la France a fait défaut sur le service de sa dette, cela lui a pris cinquante ans avant qu’elle ne puisse emprunter de nouveau.

Le PSE n’est pas réaliste. C’est un plan égoïste conçu pour fournir à court terme un bilan au chef de l’Etat, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2019. Mais un prétendu bilan vaut-il la peine de sacrifier le Sénégal et ses générations futures ? Il faut revoir le PSE, sous peine de foncer droit dans le mur.
 

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1.Posté par Me François JURAIN le 07/09/2018 13:17
Le problème, c'est que tout le monde en est convaincu, que nous courrons à la FAILLITE! Il faut reconnaitre au Président de la république, qu'il a fort bien compris et assimilé les méthodes (excécrables) des pays d'Europe ou des états unis: pour pouvoir se faire élire et ré-élire, il faut une machine de guerre. Ce peut être soit un parti politique puissant, soit une coalition. Mais jusqu'à plus ample informé, on n'attrappe pas les mouches avec du vinaigre. Donc, le nerf de la guerre, on en revient toujours à la même chose, c'est l'argent. Ici, au sénégal, il n'y a pas d'organisation de la vie politique: chacun se débrouille comme il peut (moi, quand j'entend le mot "débrouille", je pars en courant). Bien sur que ces travaux ne servent à rien, sinon à enrichir une machine de guerre, et s'enrichir au passage à titre personnel. Le plan SENEGAL EMERGENT n'est pas en soit complètement idiot ou inutile, au contraire, sauf qu'il met la charrue avant les bœufs, car la plupart des réalisations ne produit pas de richesse...enfin, si pour certains, mais pas pour l'immense majorité du peuple sénégalais.
L'autoroute vers TOUBA, tout le monde sait qu'elle est inutile, qu'elle ne sera pas entable, sauf une fois par an. Mais TOUBA, pour le président en place et son parti dont il est resté le chef, c'est un bastion essentiel à prendre. Donc, pas de problème pour l'autoroute: de toute façon, qui paie: l'APER, ou le peuple sénégalais?
Il est une évidence pour tous, que le SENEGAL, qui se targue d'afficher une croissance de 6, 7, peut être même 8 pourquoi pas, reste et demeure un des pays le plus pauvre du monde, 167/188, qu'il n'y a pas de réseau d'égout, où beaucoup n'ont pas d'eau ni d'électricité, et où tout le monde est contraint de marcher et vivre dans la merde, avec tous les risques sanitaires que cela comporte. Mais il faut reconnaitre que cela n'est pas nouveau, cela fait soixante ans que ca dure, et cela durera encore longtemps. Pourquoi: le premier président, SENGHOR, n'avait pas l''envergure d'un bâtisseur, le deuxième, rendons lui cette justice, à dû remettre en ordre des finances quelques peu malmenées auparavant, le troisième, grand chantre de la politique politicienne, à introduit le système, et le quatrième, parti pour trois mandats, soit 17 ans (pas mal pour quelqu'un qui s'était engagé à ne faire que 5 ans) à perfectionné le système précédent!
On nous annonce un stade de 50.000 places: pour quoi faire? L'équipe nationale est elle en mesure d'attirer, de par ses performances, 50.000 spectateurs? Les gamins de quartier pourront ils aller jouer sur la pelouse, au lieu de trainer dans les rues? bien évidemment que non , et n'importe qui vous dira, sans avoir fait de hautes études, qu'il eut mieux valu, dans le même registre, faire 10 ou 20 stades à dimensions "sénégalaises", qui aurait permit à tous ces enfants de pouvoir jouer au foot sur un vrai terrain, où ils avaient quelques chances d'assimiler les valeurs que leur inculqueraient les entraineurs et autres encadrants dévoués, plutôt que de construire ce stade ridicule qui ne servira à rien ni à quelque sénégalais que ce soit? Il convient d'aller chercher la réponse, dans les surfacturations et autres opacités qui ne manqueront pas de pulluler, dans ce projet comme dans tous les projets précédents: Vous avez déjà oublié l'OFNAC, et me psycho-drame ridicule qui s'en suivi avec Monsieur le Ministre Mame Mbaye NDIAYE, lequel la main sur le cœur et sur un ton condescendant que nous ne lui connaissons pas au pays, se posait, dans une émission tv parisienne, comme l'ardent défenseur des valeurs que sont l'honnêteté, la loyauté, et l'engagement honnête et dévoué! Non, il ne s'agissait pas d'une émission humoristique!
Alors, oui, le camion va droit dans le mur. et tout le monde le sait.
Et après? Qui paiera? comme d'habitude, le peuple, ca fait 60 ans qu'il marche dans la merde, il pourra bien encore supporter ca 60 ans de plus! Pour les autres ceux qui ont bien profiter du système et qui compte bien encore en profiter pendant 10 ans, il y a belle lurette qu'ils ont déménagé leurs avoirs aux états unis où ailleurs, ou femmes et enfants sont déjà installé: merci le peuple!
Bientôt les élections: Quel est le choix, à part TSM (TOUT SAUF MACKY)
On a les hommes politiques que l'on mérite.
Me François JURAIN

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