Le premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a dénoncé samedi la fuite en avant éperdue du chef du gouvernement israélien Benyamin Netanyahu dans la guerre qu’il mène contre le peuple palestinien. « Nous avons un premier ministre [israélien] dont le pouvoir dépend de cette guerre, [dont] la survie politique dépend de cette guerre, et qui est prêt à marcher sur des milliers de cadavres pour rester premier ministre et pour ne pas faire face à la justice de son pays », a déclaré M. Sonko. Il était venu assister à un rassemblement de plusieurs centaines de personnes en soutien aux Palestiniens à la Grande mosquée de Dakar.
Partisan d’une stratégie d’isolement politique de l’Etat d’Israël sur la scène internationale, le premier ministre sénégalais appelle au rassemblement de tous les pays qui dénoncent l’injustice et les souffrances infligées aux populations palestiniennes de Gaza et de Cisjordanie.
En mai 2024, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan a demandé l’émission de mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahu et son ministre de la Defense Yoav Gallant qu’il accuse de crimes contre l’humanité. Les juges de la cour n’ont pas encore donné suite à sa requête.
Selon le gouvernement de Gaza dirigé par le mouvement de la résistance islamique Hamas, les bombardements israéliens contre les populations et les infrastructures de l’enclave palestinienne ont tué plus 40 700 personnes dont 70 % sont des femmes et des enfants, à la date du 31 août 2024.
En attendant, a souligné le chef du gouvernement sénégalais, « il faut travailler à une solution politique » qui permette d’« arrêter cette barbarie humaine validée (et) cautionnée par certains pays occidentaux ».
Ousmane Sonko a également fustigé le silence et l’indifférence de la plupart des pays musulmans devant cette « extermination » des Palestiniens par l’armada militaire israélienne.
En revanche, il a constaté que « depuis le début de cette crise, les actions les plus visibles » de soutien aux populations de Gaza sont le fait de l’Afrique du Sud et certains pays d’Amérique Latine comme la Colombie et le Nicaragua où les musulmans sont minoritaires.
En décembre 2023, l’Afrique du Sud a saisi la Cour internationale de justice (CIJ) de la Haye (Pays Bas) d’une plainte visant à faire condamner Israël pour génocide dans la Bande de Gaza. En réponse, l’institution des Nations Unies a appelé l’Etat juif à prendre des mesures pour empêcher tous actes génocidaires contre les civils palestiniens et favoriser l’entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave gazouille. ce mouvement déclenché par Pretoria a été rejoint par plusieurs autres Etats en soutien aux Palestiniens.
Sans nommément les citer, Ousmane Sonko a dénoncé l’hypocrisie des Etats-Unis et de leurs alliés européens, notamment, qui « nous chantent la démocratie et les droits de l’Homme » mais « appuient et arment Israël » de manière inconditionnelle.
Constant dans ses positions, le Sénégal qui entretient des relations diplomatiques avec Israël soutient une solution à deux États qui verrait la Palestine récupérer Jérusalem-Est comme capitale ainsi que des territoires arrachés par l’occupation israélienne après la guerre israélo-arabe de 1967. Mais la colonisation d’une grande partie de la Cisjordanie et la montée en puissance des courants sionistes rendent cette perspective peu viable aujourd’hui.
En raison du tournant pris par la question palestinienne depuis l’attaque du 7 octobre 2023 menée par plusieurs factions palestiniennes dont le Hamas en « territoire » israélien, Ousmane Sonko a annoncé du « nouveau ».
« Nous avons décidé d’aller au delà des déclarations et des initiatives au niveau des Nations unies en étant très présent a cote de nos frères palestiniens pour mener ensemble ce combat ».
Mais il n’a pas dit comment. (source AFP)