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Le président sénégalais prévoit un taux de croissance de 9,2% pour son pays en 2024

Lundi 1 Janvier 2024

Le président sénégalais Macky Sall a annoncé dimanche à Dakar que le taux de croissance de son pays pour 2024 "est projeté à 9,2%" grâce à "l'exploitation prochaine" de ses ressources gazières et pétrolières.

 

"Notre taux de croissance qui était régulièrement au-dessus de 6% avant la pandémie de COVID-19, est projeté à 9,2% avec l'exploitation prochaine de nos ressources gazières et pétrolières", a-t-il indiqué lors de son dernier message de fin d'année.

 

Par ailleurs, le budget sénégalais est passé de 2.344 milliards de FCFA en 2012, à 7.003 milliards de FCFA pour 2024, a-t-il souligné, ajoutant que "Nous sommes sur le chemin de l'émergence avec la densification de nos infrastructures routières et autoroutières, et la modernisation de notre système de transport urbain et interurbain".

 

"Le gouvernement publiera prochainement le bilan de nos réalisations dans plusieurs secteurs d'activités", a-t-il dit. [Xinhua]

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1.Posté par Me François JURAIN le 03/01/2024 17:19
VOUS AVEZ DIT CROISSANCE? Le taux de croissance ne signifie pas grand chose: d'ailleurs, on parle toujours de "prévision de croissance", pour constater, l'année suivante, que les prévisions sont erronées, toujours pour de bonnes raisons...Donc, prévoir un taux de croissance, c'est un peu comme donner les numéros gagnants du prochain loto.

Personne ne remet en cause, les investissements qui ont été entrepris, notamment dans les structures routières et autoroutières, les nouveaux ports qui tardent, c'est le moins que l'on puisse dire, à voir le jour, notamment à BARGNY-SINDOU. C'est un peu enfoncer une porte ouverte de venir dire que le développement du pays passe avant tout par le développement de ses infrastructures. Non, ce qui est (fortement) remis en cause, c'est les conditions dans lesquelles sont réalisées ces infrastructures: pratiquement toutes sont entachées d 'un scandale financier dont les "enquêtes" n'aboutissent jamais (exemple, gestion des fonds COVID! Et qui se souvient encore de Monsieur BOUGAZELLI, pris la main dans le sac de "faux billets"? Et encore, et encore, encore....

Ce qui apparait pour le moins hasardeux à la population empreinte d'une certaine sagesse (et surtout d'une certaine expérience de la dureté de la vie,) c 'est que tout cela est financé par de la dette, et que la dette, ce sont toujours les mêmes qui la remboursent. Et lorsque l'on peine à rembourser, c'est le F.M.I qui se charge d'obliger les dirigeants à appliquer des réformes qui saignent encore plus les plus démunis: c'est la double peine réservée aux pauvres (et pas seulement au Sénégal)! Alors, dire, "dès que le pétrole coulera, on va exploser le taux de croissance"! oui, c'est bien, mais je ferai humblement remarquer à qui veut l'entendre, que pour l'instant, le pétrole ne coule encore pas, et que nul ne connait la date qui est repoussée d'échéance en échéance; que les premiers milliers de barils (pour ne pas dire millions) devront servir à diminuer la dette et ses intérêts qui placent le pays dans une zone dangereuse: c'est un peu comme si j'allais voir mon banquier pour lui emprunter cinq cent millions, en lui disant que je lui assurais le remboursement l'année prochaine, lorsque j'aurai gagné au loto! Pas sûr que j'obtienne satisfaction...

Donc, plutôt que de se gargariser avec un taux de croissance qui ne signifie rien, car enfin, le développement d'un pays, sauf à ce que je me trompe, doit servir à l'amélioration du sort des habitants de ce pays: amélioration sur le plan intellectuel, à savoir une école gratuite pour tous, un travail avec un salaire qui permette à chacun d'élever sa famille dans des conditions minimales de dignité, un système de santé digne de ce nom, où même les plus fortunés ne courront pas en France ou au Maroc pour se faire soigner dès qu'ils éternuent, tant ils n'ont aucune confiance dans le système de santé local, etc.

Bien sûr, l'égalité des chances fera que certains réussiront mieux que d'autres, c'est la règle, mais au moins qu'aucun ne sera laissé sur le bord de la route.
Et pour connaitre le résultat de ces investissements, il y a deux taux, qui me paraissent autrement plus importants que le supposé taux de croissance annoncé à l'avance, qui ne signifie rien: il s'agit du taux d’illettrisme, et du taux de pauvreté.

Et ce sont ces deux taux (il y en a d'autres, mais ce sont les plus importants et les plus significatifs) qui sont à prendre en considération.

Puisque l'on en est à l'heure du bilan de douze année de magistère, d'un seul et même Président, que l'on nous dise vraiment quel était le taux d’illettrisme et le taux de misère au pays, il y a douze années et quel est-il en 2023. Et c'est seulement avec cette comparaison que l'on pourra dire si le bilan est bon ou mauvais. Mais les prévisions d'un taux de croissance éventuel qui ne profite, en tout état de cause, pas au peuple, et qui n'améliore pas ses (dures) conditions de vie, cela s’apparente plus à du maraboutage ou des prévisions de cartomancienne, que de la realpolitik.

De même, lorsque l'on nous annonce la création -effective- de millions d'emplois: oui, mais ce n'est pas le nombre des emplois qui compte, mais le salaire correspondant à ces emplois: une personne qui va occuper un emploi pour un salaire de 30.000 ou 50.000 Francs par mois, est comptée pour un emploi. Peut-il vivre avec cette somme, pendant un mois, et faire vivre sa famille? Assurément non! Donc, attention aux chiffres dont vont nous tympaniser les politiques,surtout ceux du pouvoir en place, pendant les semaines et mois à venir: la croissance ne se mange pas, et souvent son mode de calcul ne reflète pas la nécessité des choses. Et la nécessité des choses, ce sont des salaires décents (et mérités en fonction des diplômes et de l'intelligence, et non pas, comme on le voit trop souvent à la seule appartenance à un parti politique), qui permettent à chacun de vivre et faire vivre sa famille dans la dignité, c'est la possibilité donnée à chacun de s'instruire, savoir lire et écrire étant la base même de toute éducation, qui permet à chaque individu, de s'insérer pleinement dans la vie publique. C'est, pour les jeunes, avoir un travail avec un salaire décent (et payé régulièrement chaque fin de mois!) qui lui permette de faire des projets, rêver d'un avenir meilleur. C'est, pour les anciens, avoir une retraite digne afin qu'ils ne soient pas obligés de mettre les enfants à contribution pour survivre. L'on doit reconnaitre qu'il y a une légère amélioration (encore heureux, car enfin, un Président en principe n'est pas élu pour affaiblir sa population, mais au contraire aider son peuple à avoir une vie meilleure, et contribuer à son bien être, sinon, il faudra m'expliquer à quoi il sert!)

Force est de reconnaitre que nous en sommes loin, très loin, et que nous ne sommes pas près d'y arriver, car pendant douze ans, touts les réformes qui auraient dues être entreprises, pour tirer dans ce sens, ont été glissées, telle la poussière, sous le tapis!

Donc, moi, quand j'entends le mot croissance, j'ai envie de répondre: vous la mangez comment? Avec de la vinaigrette ou avec de la mayonnaise???
Me François JURAIN

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