PARIS (Reuters) - Ce week-end pourrait constituer un tournant dans le bras de fer entre le candidat de la droite à l'élection présidentielle, François Fillon, et tous ceux qui, dans son camp, le pressent désormais de jeter l'éponge.
L'ex-Premier ministre, convoqué le 15 mars par des juges d'instruction en vue de sa mise en examen dans l'affaire des emplois fictifs dont aurait profité sa famille, a diffusé vendredi un agenda de campagne qui va jusqu'au 9 mars.
Mais de plus en plus nombreux sont ceux qui se demandent s'il pourra tenir au-delà du week-end, alors que les ténors de son parti, Les Républicains, s'affairent en coulisse pour tenter de le convaincre de jeter l'éponge et lui trouver un remplaçant.
"Il y a un moment où il va falloir redonner la parole à la base", estimait ainsi vendredi un parlementaire proche de l'ex-président Nicolas Sarkozy.
Les regards se tourneront dimanche à Paris vers le parvis des Droits de l'Homme, au Trocadéro, où les fidèles du candidat invitent ses partisans à manifester massivement leur soutien.
"Ne vous laissez pas faire, ne laissez personne vous priver de votre choix, je vous demande de résister", a déclaré vendredi François Fillon dans un message enregistré. "Je vous attends nombreux, très nombreux, pour montrer aux yeux de tous ce qu'est la volonté populaire des militants de la France."
Ce rassemblement a été d'abord présenté par l'hebdomadaire Valeurs actuelles comme une manifestation "contre les juges".
L'annonce de ce rendez-vous, auquel s'est associé "Sens commun", émanation de la "Manif pour tous" contre le mariage homosexuel, a précipité les défections autour du candidat.
François Fillon se trouve ainsi ramené à la base ultra- conservatrice et proche des milieux catholiques intégristes qui ont permis par leur mobilisation sa victoire à la primaire de la droite sur le maire de Bordeaux, Alain Juppé.
RISQUES DE DÉBORDEMENTS
Le président de "Sens commun", Christophe Billan, a déclaré à CNEWS qu'il mobilisait "l'ensemble de son réseau" pour faire du rendez-vous de dimanche une démonstration de force.
Et d'ajouter, à l'adresse des avocats d'un remplacement de François Fillon par le maire de Bordeaux : "Je ne suis pas du tout convaincu que ma base suivra Alain Juppé."
La preuve pour Virginie Calmels, proche d'Alain Juppé, que François Fillon "n'est plus le candidat du rassemblement".
"La manifestation de dimanche, organisée en réalité par les équipes de 'Sens commun', ne peut que risquer de confirmer cet état de fait, voire entraîner des réactions qui conduiront à des débordements", estime-t-elle dans un communiqué.
Selon des élus de l'Union des démocrates et indépendants (UDI), l'appel à ce rassemblement, ses motivations et les risques de débordements ont été un des éléments qui ont amené leur parti à retirer son soutien à François Fillon.
Même Nadine Morano, pourtant classée très à droite dans l'éventail politique de LR, a jugé cet appel "irresponsable".
Les organisateurs du rassemblement, comme Pierre Danon, responsable du pôle société civile dans l'équipe de campagne de François Fillon, et les responsables de "Sens commun" jurent qu'il ne sera pas question d'attaquer les journalistes et les juges, cibles de prédilection du candidat ces derniers temps.
François Fillon a pour sa part appelé ses partisans à faire "entendre (leur) voix" avec "la force calme (...) de ceux qui respectent (les) institutions démocratiques".
La préfecture de police assure avoir pris toutes les précautions pour que les participants au rassemblement du Trocadéro, dont le service d'ordre sera assuré par une société privée, et ceux d'une contre-manifestation organisée Place de la République ne se retrouvent pas face à face.
PASSERA-T-IL LE WEEK-END ?
Mais la crainte demeure chez de nombreux responsables de la droite et du centre-droit de dérapages incontrôlés.
"Le danger est que cela crée une confusion et une assimilation entre le discours de l'extrême droite et celui de LR", estime ainsi la sénatrice UDI Chantal Jouanno.
Le fait qu'une figure de l'extrême droite comme le président du Parti national-libéral et dirigeant de Radio courtoisie Henry de Lesquen dise "soutenir François Fillon contre l'oligarchie cosmopolite" et appelle à participer au rassemblement du Trocadéro sur Twitter ne peut qu'alimenter ces craintes.
Le dernier carré des ténors de LR autour de François Fillon, distancé dans les sondages par ses principaux adversaires, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, n'espère pas moins que cette manifestation lui permettra de relancer sa campagne.
Mais pour l'expert en élections Xavier Chinaud, proche de l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, "quand bien même le parvis du Trocadéro serait plein, ça ne réglera rien."
"C'est un coup de bluff. Fillon veut des images de foule pour montrer qu'il est toujours légitime mais il ne va gagner que trois jours", estime-t-il. "Le vrai tournant sera quand tout le monde va le lâcher", renchérit un analyste proche de la direction de LR.
L'ex-Premier ministre, convoqué le 15 mars par des juges d'instruction en vue de sa mise en examen dans l'affaire des emplois fictifs dont aurait profité sa famille, a diffusé vendredi un agenda de campagne qui va jusqu'au 9 mars.
Mais de plus en plus nombreux sont ceux qui se demandent s'il pourra tenir au-delà du week-end, alors que les ténors de son parti, Les Républicains, s'affairent en coulisse pour tenter de le convaincre de jeter l'éponge et lui trouver un remplaçant.
"Il y a un moment où il va falloir redonner la parole à la base", estimait ainsi vendredi un parlementaire proche de l'ex-président Nicolas Sarkozy.
Les regards se tourneront dimanche à Paris vers le parvis des Droits de l'Homme, au Trocadéro, où les fidèles du candidat invitent ses partisans à manifester massivement leur soutien.
"Ne vous laissez pas faire, ne laissez personne vous priver de votre choix, je vous demande de résister", a déclaré vendredi François Fillon dans un message enregistré. "Je vous attends nombreux, très nombreux, pour montrer aux yeux de tous ce qu'est la volonté populaire des militants de la France."
Ce rassemblement a été d'abord présenté par l'hebdomadaire Valeurs actuelles comme une manifestation "contre les juges".
L'annonce de ce rendez-vous, auquel s'est associé "Sens commun", émanation de la "Manif pour tous" contre le mariage homosexuel, a précipité les défections autour du candidat.
François Fillon se trouve ainsi ramené à la base ultra- conservatrice et proche des milieux catholiques intégristes qui ont permis par leur mobilisation sa victoire à la primaire de la droite sur le maire de Bordeaux, Alain Juppé.
RISQUES DE DÉBORDEMENTS
Le président de "Sens commun", Christophe Billan, a déclaré à CNEWS qu'il mobilisait "l'ensemble de son réseau" pour faire du rendez-vous de dimanche une démonstration de force.
Et d'ajouter, à l'adresse des avocats d'un remplacement de François Fillon par le maire de Bordeaux : "Je ne suis pas du tout convaincu que ma base suivra Alain Juppé."
La preuve pour Virginie Calmels, proche d'Alain Juppé, que François Fillon "n'est plus le candidat du rassemblement".
"La manifestation de dimanche, organisée en réalité par les équipes de 'Sens commun', ne peut que risquer de confirmer cet état de fait, voire entraîner des réactions qui conduiront à des débordements", estime-t-elle dans un communiqué.
Selon des élus de l'Union des démocrates et indépendants (UDI), l'appel à ce rassemblement, ses motivations et les risques de débordements ont été un des éléments qui ont amené leur parti à retirer son soutien à François Fillon.
Même Nadine Morano, pourtant classée très à droite dans l'éventail politique de LR, a jugé cet appel "irresponsable".
Les organisateurs du rassemblement, comme Pierre Danon, responsable du pôle société civile dans l'équipe de campagne de François Fillon, et les responsables de "Sens commun" jurent qu'il ne sera pas question d'attaquer les journalistes et les juges, cibles de prédilection du candidat ces derniers temps.
François Fillon a pour sa part appelé ses partisans à faire "entendre (leur) voix" avec "la force calme (...) de ceux qui respectent (les) institutions démocratiques".
La préfecture de police assure avoir pris toutes les précautions pour que les participants au rassemblement du Trocadéro, dont le service d'ordre sera assuré par une société privée, et ceux d'une contre-manifestation organisée Place de la République ne se retrouvent pas face à face.
PASSERA-T-IL LE WEEK-END ?
Mais la crainte demeure chez de nombreux responsables de la droite et du centre-droit de dérapages incontrôlés.
"Le danger est que cela crée une confusion et une assimilation entre le discours de l'extrême droite et celui de LR", estime ainsi la sénatrice UDI Chantal Jouanno.
Le fait qu'une figure de l'extrême droite comme le président du Parti national-libéral et dirigeant de Radio courtoisie Henry de Lesquen dise "soutenir François Fillon contre l'oligarchie cosmopolite" et appelle à participer au rassemblement du Trocadéro sur Twitter ne peut qu'alimenter ces craintes.
Le dernier carré des ténors de LR autour de François Fillon, distancé dans les sondages par ses principaux adversaires, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, n'espère pas moins que cette manifestation lui permettra de relancer sa campagne.
Mais pour l'expert en élections Xavier Chinaud, proche de l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, "quand bien même le parvis du Trocadéro serait plein, ça ne réglera rien."
"C'est un coup de bluff. Fillon veut des images de foule pour montrer qu'il est toujours légitime mais il ne va gagner que trois jours", estime-t-il. "Le vrai tournant sera quand tout le monde va le lâcher", renchérit un analyste proche de la direction de LR.