Les électeurs de Côte d’Ivoire ont voté samedi dans le calme pour choisir leurs députés avec l’espoir que ce scrutin permettra d’apaiser la vie politique de leur pays, quatre mois après une présidentielle agitée par des troubles meurtriers.
Pour la première fois depuis dix ans, l’ensemble des principaux acteurs politiques ont participé à ces législatives, alors que l’opposition avait boycotté la présidentielle du 31 octobre 2020, marquée avant et après le scrutin par des violences ayant fait 87 morts et près de 500 blessés. Les bureaux de vote ont fermé à 18h00 (19h00, heure suisse), puis le dépouillement a débuté. Les résultats seront donnés par la Commission électorale indépendante (CEI) au fur et à mesure du dépouillement.
«C’est une élection qui va amener la paix en Côte d’Ivoire et la réconciliation», a espéré un électeur, Patrice Dago. «Cette fois-ci, on veut que ce soit une élection apaisée, qu’il n’y ait pas de victime dans la population», a renchéri une électrice, Odille Demi. Hormis trois blessés à l’arme blanche dans la commune de Port-Bouët à Abidjan, selon le maire et candidat d’opposition Sylvestre Emmou, le scrutin s’est déroulé sans incidents majeurs dans l’ensemble du pays, selon les journalistes de l’AFP et les centaines d’observateurs ivoiriens déployés.
En costume et cravate bleus, le président Alassane Ouattara, qui espère que son parti, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), conservera sa majorité absolue à l’Assemblée nationale, a voté sous un soleil radieux à Cocody, commune résidentielle d’Abidjan. «Je souhaite que les épisodes malheureux des élections présidentielles de 2010 et 2020 soient définitivement derrière nous», a-t-il dit.
Le retour du FPI de Gbagbo
Vêtu de noir, l’ancien président Henri Konan Bédié, 86 ans, chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition) a voté dans le même bureau et appelé la CEI «à faire en sorte qu’il n’y ait pas de tricheries et de troubles». À Yopougon, commune populaire d’Abidjan qui compte le plus grand nombre d’électeurs de Côte d’Ivoire – près de 500’000 sur 7,4 millions – Michel Gbagbo, fils de l’ex-président Laurent Gbagbo et candidat, a aussi espéré que tout se passe «dans le calme et la paix».
Un sentiment très largement partagé par les électeurs rencontrés par l’AFP, fatigués par les violences électorales de l’histoire récente de leur pays. Ce scrutin a marqué le grand retour dans le jeu électoral du Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo. Le FPI boycottait tous les scrutins depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo en avril 2011 à Abidjan et son transfèrement à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, après des violences post-électorales ayant fait quelque 3000 morts.
Ses partisans attendent avec impatience son retour, que l’intéressé a récemment annoncé sur Facebook pour «bientôt». Le président Ouattara s’est déclaré favorable, au nom de «la réconciliation nationale», à ce retour qui se fait toutefois attendre. Le FPI, force motrice d’une coalition appelée Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), a fait alliance avec son rival historique, le PDCI d’Henri Konan Bédié.
«Nouveau départ»
Le PDCI et le FPI, qui avaient boycotté la présidentielle, ne reconnaissent pas la réélection d’Alassane Ouattara à un troisième mandat controversé. Mais ils veulent aujourd’hui la majorité à l’Assemblée pour empêcher «la consolidation d’un pouvoir absolu» d’Alassane Ouattara et de son parti. Le RHDP dit lui s’attendre à «une vague orange», la couleur du parti, pour poursuivre «les réformes».
Aux dernières législatives, en décembre 2016, le RHDP alors allié au PDCI, avait remporté la majorité absolue avec 167 sièges. En outsider face au RHDP et à l’alliance PDCI-EDS s’est formée une autre alliance entre l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan, et les formations d’un ex-ministre, Albert Mabri Toikeusse, et de l’ex-chef des «Jeunes patriotes» Charles Blé Goudé, qui a longtemps été un des piliers de la galaxie des partisans de Laurent Gbagbo.
Pascal Affi N’Guessan, arrêté après la dernière présidentielle et remis en liberté conditionnelle, a dit espérer que «cette élection fonde un nouveau départ pour notre pays sur la voie de la démocratie et de la stabilité politique». Le scrutin s’est tenu sans le Premier ministre Hamed Bakayoko, candidat à Séguéla (Nord), dont l’hospitalisation à Paris depuis le 18 février a été prolongée, a annoncé vendredi soir la présidence ivoirienne. (AFP)
Pour la première fois depuis dix ans, l’ensemble des principaux acteurs politiques ont participé à ces législatives, alors que l’opposition avait boycotté la présidentielle du 31 octobre 2020, marquée avant et après le scrutin par des violences ayant fait 87 morts et près de 500 blessés. Les bureaux de vote ont fermé à 18h00 (19h00, heure suisse), puis le dépouillement a débuté. Les résultats seront donnés par la Commission électorale indépendante (CEI) au fur et à mesure du dépouillement.
«C’est une élection qui va amener la paix en Côte d’Ivoire et la réconciliation», a espéré un électeur, Patrice Dago. «Cette fois-ci, on veut que ce soit une élection apaisée, qu’il n’y ait pas de victime dans la population», a renchéri une électrice, Odille Demi. Hormis trois blessés à l’arme blanche dans la commune de Port-Bouët à Abidjan, selon le maire et candidat d’opposition Sylvestre Emmou, le scrutin s’est déroulé sans incidents majeurs dans l’ensemble du pays, selon les journalistes de l’AFP et les centaines d’observateurs ivoiriens déployés.
En costume et cravate bleus, le président Alassane Ouattara, qui espère que son parti, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), conservera sa majorité absolue à l’Assemblée nationale, a voté sous un soleil radieux à Cocody, commune résidentielle d’Abidjan. «Je souhaite que les épisodes malheureux des élections présidentielles de 2010 et 2020 soient définitivement derrière nous», a-t-il dit.
Le retour du FPI de Gbagbo
Vêtu de noir, l’ancien président Henri Konan Bédié, 86 ans, chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition) a voté dans le même bureau et appelé la CEI «à faire en sorte qu’il n’y ait pas de tricheries et de troubles». À Yopougon, commune populaire d’Abidjan qui compte le plus grand nombre d’électeurs de Côte d’Ivoire – près de 500’000 sur 7,4 millions – Michel Gbagbo, fils de l’ex-président Laurent Gbagbo et candidat, a aussi espéré que tout se passe «dans le calme et la paix».
Un sentiment très largement partagé par les électeurs rencontrés par l’AFP, fatigués par les violences électorales de l’histoire récente de leur pays. Ce scrutin a marqué le grand retour dans le jeu électoral du Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo. Le FPI boycottait tous les scrutins depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo en avril 2011 à Abidjan et son transfèrement à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, après des violences post-électorales ayant fait quelque 3000 morts.
Ses partisans attendent avec impatience son retour, que l’intéressé a récemment annoncé sur Facebook pour «bientôt». Le président Ouattara s’est déclaré favorable, au nom de «la réconciliation nationale», à ce retour qui se fait toutefois attendre. Le FPI, force motrice d’une coalition appelée Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), a fait alliance avec son rival historique, le PDCI d’Henri Konan Bédié.
«Nouveau départ»
Le PDCI et le FPI, qui avaient boycotté la présidentielle, ne reconnaissent pas la réélection d’Alassane Ouattara à un troisième mandat controversé. Mais ils veulent aujourd’hui la majorité à l’Assemblée pour empêcher «la consolidation d’un pouvoir absolu» d’Alassane Ouattara et de son parti. Le RHDP dit lui s’attendre à «une vague orange», la couleur du parti, pour poursuivre «les réformes».
Aux dernières législatives, en décembre 2016, le RHDP alors allié au PDCI, avait remporté la majorité absolue avec 167 sièges. En outsider face au RHDP et à l’alliance PDCI-EDS s’est formée une autre alliance entre l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan, et les formations d’un ex-ministre, Albert Mabri Toikeusse, et de l’ex-chef des «Jeunes patriotes» Charles Blé Goudé, qui a longtemps été un des piliers de la galaxie des partisans de Laurent Gbagbo.
Pascal Affi N’Guessan, arrêté après la dernière présidentielle et remis en liberté conditionnelle, a dit espérer que «cette élection fonde un nouveau départ pour notre pays sur la voie de la démocratie et de la stabilité politique». Le scrutin s’est tenu sans le Premier ministre Hamed Bakayoko, candidat à Séguéla (Nord), dont l’hospitalisation à Paris depuis le 18 février a été prolongée, a annoncé vendredi soir la présidence ivoirienne. (AFP)