Les Etats-Unis et leurs partenaires du G20 bataillaient vendredi soir à Baden-Baden (ouest) pour trouver un compromis sur le libre-échange et sur le climat, lors d'une réunion des ministres des Finances compliquée.
Pour la première fois, le gouvernement de Donald Trump se frotte in vivo à l'ordre économique mondial pendant deux jours de réunion, la première sortie dans une rencontre multilatérale du nouveau secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin.
Depuis l'accession au pouvoir de M. Trump en janvier, ses positions iconoclastes sur le commerce international ou les taux de change n'avaient pas vraiment été confrontées à la réalité géopolitique et diplomatique.
Les ministres doivent publier samedi après-midi un communiqué final, profession de foi libérale qui fixe les orientations économiques générales des pays les plus puissants du monde, et veut faire avancer certains dossier de fond, comme la lutte contre le blanchiment d'argent ou l'architecture financière mondiale.
Chaque mot de ce communiqué est négocié, pesé et, samedi après-midi, toute modification de vocabulaire de la doctrine du G20 sera commentée et perçue comme un "effet Donald Trump".
"Pas de recul"
Face aux difficultés, il est possible que les ministres décident de ne rien décider et renvoient la responsabilité de tomber d'accord -ou d'entériner une rupture- aux chefs d'Etat et de gouvernements qui se réuniront au sommet du G20 de Hambourg en juillet.
"Il n'y aura pas de recul sur des sujets fondamentaux" comme le commerce et la lutte contre le changement climatique, les deux points de blocage depuis plusieurs jours, a affirmé le ministre français Michel Sapin.
Dans la bucolique station thermale allemande, les "sherpas", ces conseillers de haut-vol des ministres, tentent depuis mercredi de déminer le terrain, mais ces problèmes perdurent, selon plusieurs sources.
"Le communiqué est presque finalisé, il reste deux sujets sur lesquels il n'y pas d'accord", a expliqué à l'AFP une source proche des négociations sous couvert d'anonymat.
Comme attendu, l'administration américaine refuse que la déclaration finale condamne le protectionnisme, comme c'était le cas dans les précédents communiqués.
Donald Trump a fait de nombreuses déclarations hostiles au libre-échange, accusant plusieurs pays, comme la Chine ou le Mexique, de provoquer la disparition des emplois aux Etats-Unis. Il a également annoncé un projet de taxe fiscale sur les importations.
"Je peux comprendre que nos partenaires américains ne veulent pas s'engager à ce stade, c'est une administration qui s'installe encore, mais la tradition du G20 c'est d'affirmer le libre-échange et de refuser le protectionnisme", a déclaré à l'AFP le Commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici.
Signe des tensions sur ce sujet, la chancelière allemande Angela Merkel - qui est en visite aux Etats-Unis pour rencontrer M. Trump - et le président chinois Xi Jinping ont convenu jeudi par téléphone de "promouvoir le libre-échange".
Pas d'idéologie "dure"
Les débats semblent se dérouler dans une atmosphère studieuse, mais pas hostile. "Une réunion très dense", a déclaré le ministre français Michel Sapin.
Steven Mnuchin "n'était pas dans l'idéologie dure. Il avait des positions politiques qu'il voulait exprimer, mais son style était engageant et très poli, et aucunement arrogant", a déclaré une autre source européenne participant aux débats.
Sur le climat, les Etats-Unis s'opposent à ce que soit même mentionné l'accord de Paris de 2015, précise une source proche des négociations, alors que le gouvernement de Donald Trump a présenté jeudi un projet de budget qui sabre les fonds consacrés à la lutte contre le changement climatique.
"L''accord de Paris est un accord de portée historique (...), nous, les Européens y sommes extrêmement attachés, c'est aussi un accord qui engage le monde entier, il ne peut pas y avoir de retour en arrière", a prévenu M. Moscovici.
"Il est majeur que nous affirmions ici des principes communs et que les démarches communes continuent d'avancer", selon lui.
Les négociations devaient encore se poursuivre vendredi soir et samedi matin. (AFP)
Pour la première fois, le gouvernement de Donald Trump se frotte in vivo à l'ordre économique mondial pendant deux jours de réunion, la première sortie dans une rencontre multilatérale du nouveau secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin.
Depuis l'accession au pouvoir de M. Trump en janvier, ses positions iconoclastes sur le commerce international ou les taux de change n'avaient pas vraiment été confrontées à la réalité géopolitique et diplomatique.
Les ministres doivent publier samedi après-midi un communiqué final, profession de foi libérale qui fixe les orientations économiques générales des pays les plus puissants du monde, et veut faire avancer certains dossier de fond, comme la lutte contre le blanchiment d'argent ou l'architecture financière mondiale.
Chaque mot de ce communiqué est négocié, pesé et, samedi après-midi, toute modification de vocabulaire de la doctrine du G20 sera commentée et perçue comme un "effet Donald Trump".
"Pas de recul"
Face aux difficultés, il est possible que les ministres décident de ne rien décider et renvoient la responsabilité de tomber d'accord -ou d'entériner une rupture- aux chefs d'Etat et de gouvernements qui se réuniront au sommet du G20 de Hambourg en juillet.
"Il n'y aura pas de recul sur des sujets fondamentaux" comme le commerce et la lutte contre le changement climatique, les deux points de blocage depuis plusieurs jours, a affirmé le ministre français Michel Sapin.
Dans la bucolique station thermale allemande, les "sherpas", ces conseillers de haut-vol des ministres, tentent depuis mercredi de déminer le terrain, mais ces problèmes perdurent, selon plusieurs sources.
"Le communiqué est presque finalisé, il reste deux sujets sur lesquels il n'y pas d'accord", a expliqué à l'AFP une source proche des négociations sous couvert d'anonymat.
Comme attendu, l'administration américaine refuse que la déclaration finale condamne le protectionnisme, comme c'était le cas dans les précédents communiqués.
Donald Trump a fait de nombreuses déclarations hostiles au libre-échange, accusant plusieurs pays, comme la Chine ou le Mexique, de provoquer la disparition des emplois aux Etats-Unis. Il a également annoncé un projet de taxe fiscale sur les importations.
"Je peux comprendre que nos partenaires américains ne veulent pas s'engager à ce stade, c'est une administration qui s'installe encore, mais la tradition du G20 c'est d'affirmer le libre-échange et de refuser le protectionnisme", a déclaré à l'AFP le Commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici.
Signe des tensions sur ce sujet, la chancelière allemande Angela Merkel - qui est en visite aux Etats-Unis pour rencontrer M. Trump - et le président chinois Xi Jinping ont convenu jeudi par téléphone de "promouvoir le libre-échange".
Pas d'idéologie "dure"
Les débats semblent se dérouler dans une atmosphère studieuse, mais pas hostile. "Une réunion très dense", a déclaré le ministre français Michel Sapin.
Steven Mnuchin "n'était pas dans l'idéologie dure. Il avait des positions politiques qu'il voulait exprimer, mais son style était engageant et très poli, et aucunement arrogant", a déclaré une autre source européenne participant aux débats.
Sur le climat, les Etats-Unis s'opposent à ce que soit même mentionné l'accord de Paris de 2015, précise une source proche des négociations, alors que le gouvernement de Donald Trump a présenté jeudi un projet de budget qui sabre les fonds consacrés à la lutte contre le changement climatique.
"L''accord de Paris est un accord de portée historique (...), nous, les Européens y sommes extrêmement attachés, c'est aussi un accord qui engage le monde entier, il ne peut pas y avoir de retour en arrière", a prévenu M. Moscovici.
"Il est majeur que nous affirmions ici des principes communs et que les démarches communes continuent d'avancer", selon lui.
Les négociations devaient encore se poursuivre vendredi soir et samedi matin. (AFP)