SALZBOURG, Autriche (Reuters) - Les dirigeants européens ont tenté mercredi et jeudi d'apaiser le regain de tension des derniers mois sur la question des migrations, le président du Conseil appelant les Etats membres à cesser de se blâmer les uns les autres.
Lors d'un sommet à Salzbourg (Autriche), Donald Tusk a estimé que les 28 devaient en particulier se concentrer sur l'approfondissement des accords avec les pays extérieurs à l'Union et le renforcement des frontières extérieures de l'UE.
Le président français, Emmanuel Macron, a appelé ses voeux la mise en place d'un mécanisme de répartition des réfugiés parmi des Etats volontaires, pour éviter les solutions trouvées dans l'urgence ces derniers mois.
Les tensions entre Etats européens ont culminé avant l'été lorsque le nouveau ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, a refusé l'entrée en Italie de migrants secourus par des bateaux humanitaires, poussant d'autres pays à accueillir ces centaines de personnes sur une base volontaire.
"Nous ne pouvons plus nous diviser entre ceux qui veulent résoudre le problème des migrations illégales et ceux qui veulent l'utiliser pour des gains politiques", a dit le président du Conseil, Donald Tusk.
Emmanuel Macron, qui a déjà dans le passé estimé que l'ancien projet d'imposer des quotas de relocalisation de migrants devait être abandonné, a défendu jeudi la systématisation d'une solution provisoire.
"Je soutiens un mécanisme provisoire qui permettra de continuer à fonctionner avec des règles de responsabilité et de solidarité", a-t-il dit. L'idée est de fédérer un groupe de pays prêts à accueillir des réfugiés, a précisé un responsable de l'Elysée.
"Il y a eu des efforts de solidarité au coup par coup et dans l’urgence. Maintenant il faut les mettre en place de manière plus durable", a-t-il déclaré, jugeant que plus de la moitié des Etats membres pourraient être prêts à y travailler.
Le renforcement de Frontex, l'agence chargée de surveiller les frontières extérieures de l'Union, pour la doter de 10.000 personnes d'ici 2020, est également en discussion. Certains, dont la Hongrie et l'Italie, regardent ce projet avec suspicion, craignant des atteintes à leur souveraineté.
Le chancelier autrichien, Sebastian Kurz, dont le pays préside actuellement l'Union européenne, a émis l'espoir qu'un accord sur point serait conclu avant la fin de l'année.
"Sur la question de la souveraineté, nous pouvons être souples et nous pouvons aussi modifier (...) la proposition de la Commission", a-t-il déclaré.
Emmanuel Macron a également défendu "une amélioration de nos règles de retour vers les pays d’origine", à travers la proposition de la Commission de renforcer une directive.
Il a ajouté que le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, lui avait assuré "qu’il pensait possible de finaliser la réforme du règlement de Dublin avant les élections européennes" de mai 2019, une ambition que la France soutient.