EXICO (Reuters) - Des agents du service des douanes américain ont tiré mardi matin du gaz lacrymogène vers la clôture délimitant la frontière avec le Mexique afin d'empêcher des migrants de franchir le point de passage entre Tijuana au Mexique et San Diego aux Etats-Unis, a constaté un journaliste de Reuters.
Donald Trump a promis d'empêcher les migrants venus d'Amérique centrale, dont il n'a eu de cesse de dénoncer l'organisation en "caravanes" et la menace qu'ils constituent pour la sécurité nationale américaine, de franchir les 3.200 km de la frontière mexico-américaine.
Le président des Etats-Unis a aussi demandé au Congrès de prévoir les fonds pour la construction d'un mur le long de la frontière, l'une de ses principales promesses électorales.
Cette demande, à laquelle s'opposent les démocrates mais aussi certains républicains, a provoqué avant les fêtes de fin d'année la fermeture partielle des services gouvernementaux américains ("shutdown").
Les autorités américaines avaient déjà eu recours en novembre à des tirs de gaz lacrymogène pour empêcher des migrants de franchir la clôture délimitant la frontière.
Plus de 150 migrants se sont approchés lundi soir d'un point de passage entre le Mexique et l'Etat de Californie, disant penser que les mesures de sécurité seraient moindres du fait des festivités du réveillon du Nouvel An.
Après minuit, des agents du service des douanes américain ont tiré du gaz lacrymogène contre plusieurs migrants qui s'apprêtaient à franchir la clôture délimitant la frontière, selon un journaliste de Reuters. Ils ont ensuite commencé à faire passer des enfants à travers les fils barbelés.
Selon le service des douane américain (CBP), les tirs de gaz lacrymogène n'ont pas directement ciblé les migrants qui essayaient de franchir la frontière. Ces tirs étaient destinés à disperser des migrants qui jetaient de pierres depuis le côté mexicain de la frontière et empêchaient les agents du service des douanes de venir en aide aux enfants pris dans les barbelés, a ajouté le CBP dans un communiqué.
Le journaliste de Reuters n'a pas vu les migrants lancer des pierres contre les agents américains.
La plupart des migrants concernés par l'incident sont repartis au Mexique, a déclaré le CBP, et 25 d'entre eux dont deux adolescents ont été placés en détention.
Plusieurs milliers de migrants d'Amérique centrale vivent depuis novembre dernier dans des camps de fortune à Tijuana, après avoir fui la violence dans leur pays d'origine avec l'intention de demander l'asile aux Etats-Unis.