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Les oppositions expriment leur "défiance" après le discours de politique générale d'Elisabeth Borne

Mercredi 6 Juillet 2022

Mathilde Panot accuse la gouvernance "par effraction" d'Elisabeth Borne
Mathilde Panot accuse la gouvernance "par effraction" d'Elisabeth Borne
Face à une opposition remontée, Elisabeth Borne a appelé mercredi 6 juillet à "bâtir ensemble" des "compromis" lors de sa déclaration de politique générale à l'Assemblée. Un discours qui n'a pas convaincu les principaux chefs de file de l'opposition.
Les plus virulents d'entre eux n'ont pas hésité à contester la légitimité de la Première ministre. 

Après le discours de politique générale de plus d'une heure d'Elisabeth Borne ce mercredi 6 juillet à l'Assemblée, les représentants de l'opposition se sont succédés à la tribune. Des parlementaires parfois très offensifs comme Marine Le Pen (RN) ou la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot.
 
Pour Marine Le Pen, le maintien à Matignon après les législatives d'Elisabeth Borne relève de la "provocation politique". Ovationnée par les 88 autres députés du RN, elle a ajouté: "Le président fait comme s'il ne s'était rien passé" après les élections législatives, pourtant "c'est le retour du politique qui lui saute au visage". Si les principes du parti d'extrême droite sont pris en compte, Mme Le Pen a toutefois ajouté que des "voies de passage" sont envisageables sur certains textes.

La cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, a elle, accusé  Élisabeth Borne d'avoir "choisi la fuite" avec une "stratégie du sauve qui peut", en renonçant à se soumettre au vote de confiance des députés qui, selon elle, "s'imposait". "Et vous êtes prêts à tout. Jamais de compromis mais toutes les compromissions", a lancé Mme Panot, accusant de nouveau la majorité d'avoir pactisé avec le RN lors du vote sur les postes-clés à l'Assemblée. 

Le président du groupe socialiste Boris Vallaud s'est montré catégorique : "Madame la Première ministre, les Français ne vous font plus confiance", a-t-il déclaré. "Nous ne vous rejoindrons pas pour mettre en œuvre un projet libéral qui ne nous convient pas et pour lequel nos électeurs ne nous ont pas élus", a-t-il prévenu.

Julien Bayou, l'autre coprésident du groupe écologiste a lui fustigé un gouvernement qui "n'a rien fait" durant le premier mandat d'Emmanuel Macron et accuse la majorité d'avoir servi de marchepied pour le Rassemblement national. "Nous nous battrons pour faire appliquer les accords de Paris".

Le patron des députés communistes André Chassaigne estime qu'Emmanuel Macron n'a plus le mandat pour imposer son agenda politique :"L'heure n'est plus aux passages en force".

Plus conciliant, le chef de file des députés Les Républicains Olivier Marleix a assuré que son groupe ne se livrerait à aucune "compromission" avec l'exécutif et refuserait la "petite soupe" politicienne mais qu'il resterait ouvert à un soutien sur certains textes. "Nous n'avons pas l’intention de tout paralyser alors que notre pays a déjà pris tant de retard", a-t-il lancé. 

Motion de censure ce vendredi à l'Assemblée

Les passes d'armes qui devraient se poursuivre. Les députés de la coalition de gauche de la Nupes ont déposé une motion de censure peu avant le début du discours de politique générale.

La motion devra être soumise au vote de l'Assemblée au moins 48 heures après son dépôt, soit vendredi en début d'après-midi au plus tôt. Pour faire tomber le gouvernement, il lui faudrait réunir une majorité absolue, ce qui paraît très peu probable faute d'un rassemblement des oppositions. La motion n'a quasiment aucune chance d'être adoptée. Le RN et LR ont d'ores et déjà affirmé qu'ils ne s'y associeront pas.
 
 
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