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Lettre ouverte à monsieur Abdou Diouf : « Vous êtes mal placé pour parler de vertu… »

Jeudi 26 Janvier 2017

Lettre ouverte à monsieur Abdou Diouf : « Vous êtes mal placé pour parler de vertu… »
A la suite de la visite de courtoisie de son Excellence Macky Sall, l’ancien président de la République du Sénégal monsieur Abdou Diouf s’est livré à un exercice délicat de communication visant à montrer les qualités d’homme d’Etat de son visiteur du soir. Cette visite privée a été instrumentalisée par la cellule de communication de la présidence de la République et la direction de la RTS afin de montrer à l’opinion publique sénégalaise les liens de  fraternité liant nos deux dirigeants.
 
Le président Macky Sall à travers cette mascarade de sympathie, veut tenter d’arrondir les angles avec l’aile dissidente du parti socialiste par le concours de monsieur Abdou Diouf afin de la maintenir au sein de la coalition hétéroclite Benno bok yakaar. Il tente par tous les moyens possibles de faire capituler le projet du maire de Dakar Khalifa Sall. Nous pensons que c’est une manœuvre de trop et inutile à partir du moment où l’ancien président Diouf a rompu les amarres avec le PS. Ce dernier n’est plus dans le jeu politique. Le président Diouf n’a plus les moyens politiques d’orienter l’action politique du parti socialiste. Les socialistes ne lui ont toujours pas pardonné la manière lâche et irresponsable dont il a tourné le dos le PS durant sa traversée du désert.
 
Economie pillée en toute impunité
Après son passage à la tête de la francophonie grâce à l’appui de l’ancien président maître Abdoulaye Wade, il revient au pays pour profiter encore et toujours des avantages de la République du Sénégal. L’ancien président Abdou Diouf a dirigé le pays d’une main de fer en emprisonnant des opposants politiques et en plaçant ses hommes de confiance dans toutes les sociétés et administrations publiques. Ces hommes ne se sont nullement empêchés de piller notre économie en toute impunité. Beaucoup de sociétés nationales sont tombées en faillite et emportant avec elles des pères de famille, qui n’ont eu que leurs yeux pour pleurer. Ces hommes continuent encore de bénéficier de privilèges indus sur le dos du contribuable sénégalais avec l’appui de son Excellence Macky Sall, notre président par défaut. Ces vieux dinosaures de la politique sénégalaise ont été recyclés par monsieur Macky Sall au détriment de la nouvelle génération de patriotes.
 
L’ancien président Abdou Diouf est très mal placé pour parler de vertu en matière de démocratie et de République. Sous son magistère, il a sciemment laissé ses collaborateurs piller nos ressources publiques  et se servir de façon éhontée. Beaucoup de scandales économiques sont restés impunis. L’affaire des licences de pêche pilotée par l’actuel secrétaire général du PS Ousmane Tanor Dieng est encore vivace dans nos mémoires. Ce dernier, en homme fort du régime de Diouf, a profité de sa position au cœur de la République pour placer ses hommes de main dans tous les secteurs de la vie économique du pays. Ces derniers, aujourd’hui, lui ont rendu la monnaie de leur servitude en paralysant la vie politique du parti socialiste et en empêchant toute alternative à la politique managériale désastreuse de monsieur Tanor Dieng.
 
L’ancien président Diouf, au crépuscule de sa vie, a le culot de nous sermonner sur les vertus en politique. Monsieur Abdou Diouf a causé beaucoup de torts aux populations sénégalaises. Lui et ses hommes n’ont pas réussi durant 20 ans à sortir le pays des méandres de la pauvreté et du sous-développement endémique. Ils n’ont pas eu le courage d’engager le pays dans la voie du progrès économique et social. Ils ont mis à genoux le système éducatif sénégalais. Ils se sont contentés de piller l’économie sénégalaise et non de travailler pour le compte des populations défavorisées. Ils n’ont jamais eu d’ambition pour améliorer le sort des catégories sociales les plus précarisées. Ils n’ont pas eu l'intelligence d'impulser un changement d'orientation économique en mettant en relief les seuls intérêts du Sénégal.
 
Le Ps a déstructuré le pays en 40 ans de gestion
En matière d’infrastructures, ils se sont contentés du legs laissé par la France coloniale. Le parti socialiste en 40 ans de pouvoir a déstructuré le pays et a mis en place un système pernicieux de clientélisme politique, source de corruption et de dépravation des mœurs au cœur de la République. Les jeunes citoyens sénégalais, nés en 2000, ne pourront jamais mesurer l’ampleur du progrès accompli en 12 ans par le régime libéral de maitre Abdoulaye Wade dans tous les secteurs de la vie économique nationale nonobstant ses erreurs, ses manquements d’une bonne gestion soucieuse de l'éthique et de l’égalité des citoyens sur le bien public.
 
En matière de vertu démocratique et républicaine, l’ancien président Abdou Diouf n’en a eu jamais cure durant tout son magistère. Il a à maintes reprises confisqué le suffrage universel des Sénégalais pour se maintenir au pouvoir. Il a perdu de suite deux élections présidentielles de 1988 et de 1993. Il a instauré l’Etat d'urgence avec la complicité de l'armée et de la police pour empêcher l'opposant maître Abdoulaye Wade d'accéder au pouvoir. L’ancien président Diouf et son régime se sont maintenus au pouvoir de force en torpillant le processus électoral avec son lot de bourrage des urnes, du vote des personnes décédées, d’achat de conscience moyennant du riz et quelques milliers de francs CFA dévalués. Si l’ancien président Diouf s’était comporté en démocrate, le Sénégal aurait sans doute connu un meilleur sort.
 
Silence, monsieur le président Diouf !
Après avoir causé autant de torts au peuple sénégalais et après avoir abandonné les militants socialiste et favorisé l’éclatement du PS, l’ancien président Abdou Diouf doit avoir la décence de se taire, voire d'observer le silence des momies et de continuer comme toujours à vivre et de profiter de l’argent du contribuable sénégalais. Il se comporte en pur opportuniste. Nous ne comprenons pas toujours pourquoi il n’a jamais jugé nécessaire de construire une maison au pays de la Teranga. J’estime qu’avec son riche parcours en termes de poste de direction, il est indécent qu’il soit logé au petit palais aux frais du pauvre contribuable sénégalais. La vertu commence par le refus de profiter du système à partir du moment où on a largement les moyens de subvenir à  ses besoins. L’ancien président Diouf ne connaît même pas le prix de l’eau, de l'électricité d’un ménage ordinaire au Sénégal.
 
La vertu républicaine est à l'opposé de la manière dont vous avez administré et légué le PS au détriment de la volonté réelle des militants de base. Je ne suis pas certain que vous mesurez à sa juste valeur votre responsabilité manifeste sur le niveau de déliquescence du parti socialiste. Vous regardez de loin le PS se déchirer en lambeaux pour nous chanter les mérites du président Macky Sall. Vous n’aimez point faire votre bilan à la tête du pays. D’ailleurs, devant un parterre d'étudiants francophones à  Bruxelles, j'étais ahuri de vous entendre proclamer avec fierté votre dédain de vous prononcer sur votre gestion à la tête du Sénégal.
 
Vous savez mieux que nous que votre bilan est désastreux à tous points de vue. Votre administration a plombé le système éducatif avec l’instauration du double flux au niveau de l’enseignement élémentaire, l’année blanche de 1988, l’année invalidée de 1994. Autres faits marquant votre gouvernance, on peut citer la radiation sauvage de policiers, les tensions avec la Mauritanie avec son cortège de morts et de destruction des biens d’autrui, les politiques d’ajustement structurel, le dénuement total des paysans, la faillite de la SEIB et d’autres sociétés publiques etc.
 
Maître Abdoulaye Wade a été magnanime avec vous, vu l'ampleur de votre gestion catastrophique de nos ressources publiques. Il vous a épargné de poursuites judiciaires en organisant une justice sélective afin de sanctionner les seconds couteaux de votre régime à l’instar de l’ancien directeur général des chemins de fer Mbaye Diouf. Si le président Wade n’avait pas mis en œuvre cette justice politicienne, vous ne seriez pas là pour nous narguer sur la vertu démocratique et républicaine. Vous reprochez à la nouvelle génération de ne pas mettre en valeur la vertu dans les affaires et que tous les moyens ne sont pas bons pour arriver nos fins. J’ai sursauté en écoutant vos propos. Vous n’avez jamais administré le pays en mettant en exergue la vertu au cœur de vos préoccupations.
 
Macky Sall n’est pas un homme vertueux
Votre bienfaiteur et allié du moment, monsieur Macky Sall, n’a aucune des vertus démocratiques et républicaines que vous magnifiez aujourd'hui que vous êtes à la retraite. Il pratique à longueur de journée des actes qui sont aux antipodes de l’action vertueuse. Il encourage ouvertement la transhumance pour détruire le corps politique sénégalais en nommant à des postes de responsabilité des politiciens dans le but de réduire considérablement l’expression libre des libertés démocratiques des opposants. Il refuse par calcul politicien de remettre à la justice des dossiers de détournement de deniers publics et de corruption pour réduire au silence des personnalités. Il permet par faiblesse à son frère Aliou Sall de se servir gracieusement sur nos ressources énergétiques avec le concours de lobbies et de groupes de pression installés au cœur de la République. Il est en train de déstructurer la société en gérant les affaires de la Cité en privilégiant son clan (…) au détriment du reste de la population sénégalaise.
 
Détrompez-vous, monsieur Diouf, le président Macky Sall est tout sauf un honnête homme. Il est un politicien professionnel, qui par  la force des choses et par ses compromissions légendaires pour faire plaisir à son ancien mentor qu’il honnie aujourd’hui pour votre « sagesse », est devenu président de la République par un concours de circonstances. Monsieur Macky Sall n’a rien à gagner en étalant son amitié et sa très haute considération à votre égard. Les Sénégalais ne sont pas encore prêts à oublier votre passage à la tête de l’Etat du Sénégal.
 
La jeunesse malsaine d’alors n’a pas oublié vos excès, vos échecs répétés, votre trahison de l'idéal démocratique en confisquant de manière dictatoriale notre volonté manifeste de changement et votre incapacité notoire à conduire le Sénégal dans la voie du progrès économique et social. Il est grand temps de demander pardon au peuple pour tout le mal que votre gestion désastreuse du pays a causé aux populations et de ne nous épargner vos leçons sur la gouvernance vertueuse.
massambandiaye2012@gmail.com
 
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