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Libye : le sort des réfugiés ciblés par des attaques en question

Mardi 21 Mai 2019

Le 23 avril dernier, au sud de la capitale libyenne, un centre de détention pour migrants est pris pour cible par des combattants armés. Bilan : au moins une douzaine de blessés et plusieurs morts selon différentes sources.


Le Gouvernement d'Union nationale, reconnu par la communauté internationale, accuse le maréchal Haftar et son Armée nationale libyenne d'être responsables de ces tirs à l'aveugle, mais les circonstances restent encore floues.
 
Venus d’Érythrée, Munir était présent avec son fils Murad lors de l'attaque du centre de Qasr Ben Ghashir. Il témoigne au micro de notre journaliste Anelise Borges :
 
"Des gens armés sont venus pour prendre nos téléphones et notre argent. Nous étions divisés en trois groupes. Dans la première pièce, ils ont pris les téléphones et l'argent. Dans la seconde, un groupe de Chrétiens était en train de prier et on leur a ordonné d'arrêter. Ils ont refusé et c'est là que les tirs ont commencé. 18 ou 20 personnes ont été blessées par balles. Tout le monde criait. Ils ont ravagé toute la salle en tirant partout."
 
Depuis le 4 avril dernier et le début de l'offensive du maréchal Haftar pour prendre le contrôle de la capitale, les réfugiés sont de plus en plus menacés et exposés aux violences.
 
Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), au moins 3600 personnes seraient encore enfermées dans les centres de détention de Tripoli et ses environs. La plupart ont été placés là dans l'attente de leur demande d'asile, après avoir été arrêté en tentant de rejoindre l'Europe par la Méditerrannée.
 
Les ONG réclament l'évacuation des réfugiés
 
Médecins sans frontières (MSF) dénonce des conditions de vie déplorables et réclame des évacuations de toute urgence.
 
"Les centres de détention n'ont pas été construits pour loger des personnes. Ce sont souvent des entrepôts qui ont ensuite été utilisés pour stocker des gens plutôt que des marchandises. Nous parlons parfois de "hangars" plutôt que de "cellules", car ce sont de grandes salles ouvertes dans lesquelles des centaines de personnes sont entassées et enfermées. Les gens dorment sur des sols en béton avec un matelas très fin. Ils ont un accès très limité au monde extérieur", détaille Sam Turner, chef de mission MSF en Libye.
 
Après l'attaque contre le centre de détention, Munir et sa famille ont trouvé refuge au sein d'une école transformée en abri d'urgence dans le centre de Tripoli. Ils ne savent pas ce que l'avenir leur réserve.
 
"Je ne peux pas choisir un pays. J'irais dans n'importe quel pays qui me prendrait. Un pays où mes enfants pourraient être en sécurité et faire des études. Ma seule ambition est de m'installer dans un pays stable où je puisse parler librement et m'exprimer. Mais si je pouvais choisir, j'irais aux États-Unis, au Canada ou en Angleterre", raconte Munir.
 
Alors qu'une enquête est toujours en cours pour tenter de faire le jour sur l'attaque du centre de détention, les organisations humanitaires, telles que MSF et Amnesty International, réclament le déplacement des réfugiés loin des zones de combat. (Euronews)
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