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Loi sur le terrorisme : Le Président Macky Sall précise sa pensée mais recule mal.

Mardi 29 Juin 2021

Docteur Cheikh Tidiane Dièye, membre du Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D)
Docteur Cheikh Tidiane Dièye, membre du Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D)
Le fait d’affirmer que les dispositions de cette loi existaient depuis 2007 et 2016 et que personne n’a jamais été poursuivi pour acte terroriste suite à des manifestations politiques ne veut rien dire. La seule question à laquelle il faut trouver une réponse claire et simple est la suivante: un juge peut-il interpréter les dispositions de cette loi d’une manière qui lui permette d’accuser un opposant ayant organisé une manifestation occasionnant des troubles à l’ordre public de terroristes? La réponse est évidemment oui. Car l’appréciation du caractère intentionnel de l’acte commis par l’accusé est aussi une notion élastique laissée à l’appréciation du juge ou de celui qui pourrait le fait agir.
 
https://www.impact.sn/Le-ministere-de-la-Justice-reagit-aux-modifications-du-code-penal_a27090.html

Une loi aussi importante doit voir son périmètre délimité avec une grande précision pour ne laisser aucune place à des interprétations qui pourraient avoir un effet négatif sur les libertés et l’intégrité des citoyens. La lutte contre le terrorisme ne se mène pas que par le droit. Elle a aussi une dimension politique, sociologique, économique, géostratégique, etc. D’où la nécessité d’impliquer tous les segments de la population dans cette lutte.
 
C’est pourquoi c’est une faute éthique et politique que de l’avoir adoptée en procédure d’urgence, par une majorité mécanique, là où le consensus était possible et souhaitable.
 
Par delà le code pénal, les modifications apportées au code de procédure pénale sont aussi, pour le moins, contestables. Les pouvoirs qu’elles donnent au juge et au procureur sont exorbitants.
 
Apporter des précisions et des clarifications à une loi, quelques jours seulement après son adoption, est la preuve que le Gouvernement a mis la charrue devant les bœufs.
 
C’est ce qui arrive quand les lois sont sous-tendues, dans leur esprit, non pas par l’éthique et la poursuite de l’intérêt général, mais par de vulgaires calculs politiques.
 
Cheikh Tidiane Dièye
 
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1.Posté par FRANCOIS JURAIN le 30/06/2021 12:29
Cette loi inique n'est pas une surprise, et gageons que d'ici, 2024, il y en aura d'autres, car dans ce domaine, le pire est à venir, et ce que nous vivons en ce moment n'est qu'un "ballon d'essai".
Le troisième mandat est une certitude, il est acté, et toute l'action du Président et de son gouvernement est uniquement motivée par ce troisième mandat, qui malheureusement à toutes les chances de passer. Dans les cris, dans le sang, dans la sueur, et dans les larmes, mais de passer quand même. Tout simplement parce qu'il ne peut en être autrement: le Président ne peut se permettre de rendre des comptes sur les millards "évaporés"; toute sa cour, qui n'a vécu que de corruption depuis dix ans, ne peut se permettre pour les mêmes raisons de disparaitre de la scène publique, trop d'argent, trop de contrats, trop d'infractions graves à la justice sont en jeu: il s'agira là donc d'un véritable combat à mort, sur lequel le Président en place a pris quelques longueur d'avance: Pendant que lui interdisait de parler du troisième mandat, l'opposition ou ce qu'il en reste se posait la question "fera t il un troisième mandat", alors que la réponse était évidente, et elle l'est depuis 2012: l'homme a bien l'intention de rester jusque dans les années 2030, et il y arrivera!
Alors, que ces dix dernières années servent à quelque chose, et que l'opposition, la vraie, celle qui ne vend pas son âme contre un 4X4 rutilant, comprennent qu'ils ont été victimes de leur naiveté, et qu'ils redressent vite la barre, faute de quoi, et bien, le sénégal n'aura que ce qu'il mérite!
Mais si les sénégalais se satisfont de la dictature en place, c'est leur problème et il n'appartient à personne -et surtout pas à moi- de venir émettre quelque critique que ce soit: c'est à eux de choisir et de savoir ce qu'ils veulent, et surtout le faire savoir: ils ont su le faire en 2012, pourquoi seraient ils incapables de le faire savoir en 2024,? La mise en place de la dictature existente n'est pas d'aujourd'hui, tout à commencé dès 2012/: concentration de tous les contre pouvoirs dans les mains présidentielles, achat et annihilation des opposants, non respect des lois sur les marchés publics, pillages des ressources naturelles à des fins personnelles, ect...ect...ect...! Qui s'est opposé à une seule de ces malversations? il y a bien eu quelques manifestations ici ou là, mais rien qui puisse inquiéter un dictateur qui a en main tous les pouvoirs. La seule manifestation d'envergure, celle du mois de mars, n'a pas été provoquée par une dérive du pouvoir, mais par un mot d'ordre d'un opposant qui le moins que l'on puisse dire, n'était pas blanc-bleu, et qui a appelé à la manifestation (et non à l'insurrection) pour sauver sa peau!
Il faut prendre conscience que le SENEGAL, dès 2023, sera à la croisée des chemins, et les sénégalais devront savoir ce qu'ils veulent: soit continuer avec le dictateur en place, et comme par les dix ans passées, les dix ans à venir leur promettent plus de pauvreté, plus d'illettrisme, et moins de formation, soit ils veulent véritablement que cela change, et alors il faudra rééditer JUIN 2012, afin que les vitres du palais, au lieu de trembler, ne se bisent en mille morceaux.
Tout cela, malheureusement, est synonyme de violence, d'affrontements, et de morts et blessés.
Cela s'appelle le combat pour la délivrance, la liberté, et l'avenir. Et ce combat là ne se passe jamais dans le calme et sous les dorures d'un palais présidentiel, mais dans l'âcreté des fumigènes, la violence incendiaire, et l'envie de tuer des nervis du pouvoir, spécialement recrutés à cet effet. Si ce somre scenario était exclusivement réservé au SENEGAL, cela se saurait. Malehreusement, c'est le sort inevitable de toute dictature, dans le monde entier. Et le SENEGAL ne fera pas exception. C'est pourquoi, dire que le second trimestre 2023 sera tragique n'est ni une prophetie, et encore moins bien sur un souhait: ce n'est tout simplement que l'expression de la réalité prévisible par tous.
Me François JURAIN

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