Le président et le premier ministre de transition maliens ont démissionné après leur arrestation lundi par les militaires dans ce qui s’apparente à un deuxième coup d’État en neuf mois, a-t-on appris mercredi de sources militaire et diplomatique.
Le président Bah Ndaw et son premier ministre Moctar Ouane ont démissionné en présence de la mission de diplomates venus les voir à la base militaire de Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako, a dit à un correspondant de l’AFP Baba Cissé, conseiller spécial du colonel Assimi Goïta, à l’origine de ce coup de force aux conséquences imprévisibles.
En réalité, ils ont démissionné avant l’arrivée de la mission à Kati, lieu de leur rétention, a dit à des journalistes sous le couvert de l’anonymat un membre de la délégation constituée de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), de l’Union africaine (UA) et de la mission de l’ONU dans le pays (Minusma).
La délégation s’est ensuite rendue dans les bureaux du colonel Goïta, vice-président de la transition, qu’ils avaient déjà vu la veille au soir. « On a revu le vice-président pour lui dire notre désaccord », a déclaré le même membre de la délégation.
Ces démissions, dont on ignore les conditions, mais qui figuraient parmi les multiples scénarios possibles depuis le coup de tonnerre de lundi, maintiennent une inconnue totale sur la suite des évènements dans ce pays crucial pour la stabilité du Sahel, plongé depuis des années dans une inextricable crise polymorphe.
Les diplomates sont à l’œuvre quant à la réponse à apporter aux agissements des colonels, plus que jamais sous haute pression internationale et exposés à des sanctions.
Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait se réunir à huis clos à 15 h.
Si la médiation ouest-africaine n’aboutit pas, « nous prendrons des sanctions contre tous ceux qui empêchent le processus de transition de se développer », a prévenu le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, dont le pays engage environ 5000 soldats au Sahel et a demandé la réunion du Conseil de sécurité avec quelques pays comme le Niger, voisin du Mali.
Ces sanctions ne seront pas seulement le fait de la France, mais aussi des « États africains, (de) l’ensemble des acteurs », a-t-il assuré.
Sanctions internationales
Les pays européens sont également prêts à des sanctions, a déclaré le président français Emmanuel Macron qui a parlé de « coup d’État dans le coup d’État ». La Cédéao a elle aussi fait savoir que des sanctions étaient possibles, comme elle l’avait fait après le coup d’État mené par les mêmes colonels en août 2020.
La rencontre de la mission de la Cédéao avec les dirigeants arrêtés s’annonçait lourde de conséquences.
« Les négociations sont en cours pour leur libération et la formation d’un nouveau gouvernement », a dit le collaborateur du colonel Goïta.
Le colonel Goïta « nous a dit qu’ils travaillaient aux modalités de leur libération », a dit le chef de la délégation de la Cédéao, Goodluck Jonathan.
Mais la mission ainsi qu’une grande partie de la communauté internationale n’entendaient pas seulement obtenir des assurances quant à leur état de santé et exiger leur libération immédiate. Elle réclamait un retour à la transition, censée ramener des civils élus au pouvoir début 2022.
Dans un communiqué publié lundi soir, les organisations africaines, la Minusma, la France, les États-Unis et d’autres prévenaient qu’ils n’accepteraient pas un fait accompli comme une démission forcée.
Depuis le coup de tonnerre de leur arrestation, le président et le premier ministre de transition sont tenus au secret au camp militaire de Kati, là où le président Ibrahim Boubacar Keïta, réélu un an plus tôt, avait été conduit lui aussi par les colonels en août 2020 et poussé à annoncer sa démission.
Jusqu’alors le président et le premier ministre de transition ont été réduits au silence.
C’est le colonel Goïta qui a indiqué mardi les avoir écartés en les accusant d’avoir formé un nouveau gouvernement sans le consulter alors qu’il est le vice-président responsable des questions de sécurité, attribution primordiale dans un pays dans la tourmente des violences djihadistes et en tous genres.
Le nouveau gouvernement annoncé lundi déchargeait de leur portefeuille sécuritaire deux des acteurs principaux du putsch d’août 2020.
Le coup de force, énième soubresaut de l’histoire contemporaine malienne, soulève une multitude de questions quant à son impact sur la lutte antidjihadiste et sur l’état de la gouvernance au Mali, et plus immédiatement sur la relation future avec les colonels et le respect des échéances prévues, comme la tenue d’élections début 2022. (AFP)
Le président Bah Ndaw et son premier ministre Moctar Ouane ont démissionné en présence de la mission de diplomates venus les voir à la base militaire de Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako, a dit à un correspondant de l’AFP Baba Cissé, conseiller spécial du colonel Assimi Goïta, à l’origine de ce coup de force aux conséquences imprévisibles.
En réalité, ils ont démissionné avant l’arrivée de la mission à Kati, lieu de leur rétention, a dit à des journalistes sous le couvert de l’anonymat un membre de la délégation constituée de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), de l’Union africaine (UA) et de la mission de l’ONU dans le pays (Minusma).
La délégation s’est ensuite rendue dans les bureaux du colonel Goïta, vice-président de la transition, qu’ils avaient déjà vu la veille au soir. « On a revu le vice-président pour lui dire notre désaccord », a déclaré le même membre de la délégation.
Ces démissions, dont on ignore les conditions, mais qui figuraient parmi les multiples scénarios possibles depuis le coup de tonnerre de lundi, maintiennent une inconnue totale sur la suite des évènements dans ce pays crucial pour la stabilité du Sahel, plongé depuis des années dans une inextricable crise polymorphe.
Les diplomates sont à l’œuvre quant à la réponse à apporter aux agissements des colonels, plus que jamais sous haute pression internationale et exposés à des sanctions.
Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait se réunir à huis clos à 15 h.
Si la médiation ouest-africaine n’aboutit pas, « nous prendrons des sanctions contre tous ceux qui empêchent le processus de transition de se développer », a prévenu le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, dont le pays engage environ 5000 soldats au Sahel et a demandé la réunion du Conseil de sécurité avec quelques pays comme le Niger, voisin du Mali.
Ces sanctions ne seront pas seulement le fait de la France, mais aussi des « États africains, (de) l’ensemble des acteurs », a-t-il assuré.
Sanctions internationales
Les pays européens sont également prêts à des sanctions, a déclaré le président français Emmanuel Macron qui a parlé de « coup d’État dans le coup d’État ». La Cédéao a elle aussi fait savoir que des sanctions étaient possibles, comme elle l’avait fait après le coup d’État mené par les mêmes colonels en août 2020.
La rencontre de la mission de la Cédéao avec les dirigeants arrêtés s’annonçait lourde de conséquences.
« Les négociations sont en cours pour leur libération et la formation d’un nouveau gouvernement », a dit le collaborateur du colonel Goïta.
Le colonel Goïta « nous a dit qu’ils travaillaient aux modalités de leur libération », a dit le chef de la délégation de la Cédéao, Goodluck Jonathan.
Mais la mission ainsi qu’une grande partie de la communauté internationale n’entendaient pas seulement obtenir des assurances quant à leur état de santé et exiger leur libération immédiate. Elle réclamait un retour à la transition, censée ramener des civils élus au pouvoir début 2022.
Dans un communiqué publié lundi soir, les organisations africaines, la Minusma, la France, les États-Unis et d’autres prévenaient qu’ils n’accepteraient pas un fait accompli comme une démission forcée.
Depuis le coup de tonnerre de leur arrestation, le président et le premier ministre de transition sont tenus au secret au camp militaire de Kati, là où le président Ibrahim Boubacar Keïta, réélu un an plus tôt, avait été conduit lui aussi par les colonels en août 2020 et poussé à annoncer sa démission.
Jusqu’alors le président et le premier ministre de transition ont été réduits au silence.
C’est le colonel Goïta qui a indiqué mardi les avoir écartés en les accusant d’avoir formé un nouveau gouvernement sans le consulter alors qu’il est le vice-président responsable des questions de sécurité, attribution primordiale dans un pays dans la tourmente des violences djihadistes et en tous genres.
Le nouveau gouvernement annoncé lundi déchargeait de leur portefeuille sécuritaire deux des acteurs principaux du putsch d’août 2020.
Le coup de force, énième soubresaut de l’histoire contemporaine malienne, soulève une multitude de questions quant à son impact sur la lutte antidjihadiste et sur l’état de la gouvernance au Mali, et plus immédiatement sur la relation future avec les colonels et le respect des échéances prévues, comme la tenue d’élections début 2022. (AFP)