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MISE EN ŒUVRE DU PARTENARIAT: Le partage de production a la cote

Jeudi 30 Juin 2016


Le Sénégal a choisi le contrat de partage de production avec les compagnies pétrolières agréées, ce qui lui garantit des revenus nets et lui évite des investissements perdus en cas d’explorations infructueuses.


Jean-Pierre Favennec, directeur de l’Association pour le développement de l’énergie en Afrique (Adea) et enseignant à l’Institut français du pétrole (Ifp)
Jean-Pierre Favennec, directeur de l’Association pour le développement de l’énergie en Afrique (Adea) et enseignant à l’Institut français du pétrole (Ifp)

Le partenariat dans la gestion de l’exploration pétrolière ou gazière autre défi concernant la question des hydrocarbures est relative aux modalités du partenariat entre les parties. En pratique, il en existe deux types : le contrat de partage de production et le contrat de concession. Le Sénégal a depuis longtemps opté pour le premier cas. «Avec ce genre de contrat, on connaît à peu près les parts de chaque entité. Dès lors, il n’y a pas de problème. Je pense que nous sommes sur la bonne voie», avait indiqué le président Macky Sall. «Il faut comprendre que ce sont les compagnies pétrolières qui investissent, et que ce sont les Etats qui font la promotion des gisements lorsqu’il y a découverte de pétrole dans un pays.» 

Selon Jean-Pierre Favennec, directeur de l’Association pour le développement de l’énergie en Afrique (Adea) et enseignant à l’Institut français du pétrole (Ifp), il n’y a pas de doute que les contrats de partage de production conviennent beaucoup mieux aux pays africains face à l’ampleur des investissements requis par l’exploration pétrolière. En outre, «le contrat de concession est de nature quelque peu coloniale», dit-il.

Du côté de l’Etat, l’optimisme est de rigueur sur la pertinence des choix opérés par l’autorité politique. Pour Mamadou Faye, directeur général de Petrosen interrogé par l’agence de presse sénégalaise, «les gens qui indexent les contrats pétroliers doivent parler en connaissance de cause. Globalement, dans tous les contrats que nous avons signés, ceux qui sont à la limite de rentabilité marginale, l’Etat et Petrosen ont plus de 50%.»

Il n’en reste pas moins vrai toutefois que la plupart des experts que nous avons interrogés insistent sur deux points névralgiques : la gouvernance du secteur, d’une part, et la capacité à prendre à bras-le-corps les enjeux. «Les deux pôles que sont Petrosen et le ministère de l’Energie n’ont pas forcément les compétences requises face à des problèmes de management et de production alors que tout est à construire», explique l’un d’eux. Un autre connaisseur du milieu marque également ses réserves face à l’état actuel du marché.«Aujourd’hui, le prix du baril de pétrole est aux environs de 45 dollars. Mais en cas de chute continue, une compagnie comme Cairn va-t-elle lancer ses opérations de production ? C’est une vraie question.»

Partenaire du Siepa, Abdou Aziz Sy, directeur des relations extérieures pour Supdeco, a exprimé le «fort besoin de renforcement de capacités» qui est déployé en faveur des étudiants de cette école de management. «Nous dispensons des formations de 12 mois avec deux masters : le trading pétrolier et la logistique pétrolière. Il faut des Africains dans ce secteur pour que nos pays tirent profit des découvertes pétrolières et gazières», a indiqué M. Sy.   
 
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