PARIS (Reuters) - Le ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand, a choisi de démissionner afin de briguer la présidence du groupe La République en Marche (LREM) à l'Assemblée nationale à la demande d'Emmanuel Macron, qui a offert une porte de sortie honorable à ce fidèle éclaboussé par une enquête judiciaire.
Au lendemain de sa facile réélection comme député du Finistère, l'éphémère ministre devrait quitter le gouvernement à l'occasion du remaniement post-législatives, qui est imminent.
"Il a été reçu par le président très longuement cet après-midi, le chef de l'Etat a reconnu les grandes qualités de Richard Ferrand, notamment sa connaissance du travail parlementaire et il lui a conseillé de briguer la présidence du groupe", a-t-on précisé dans l'entourage d'Emmanuel Macron.
A la question de savoir si Richard Ferrand avait démissionné, l'entourage a répondu par l'affirmative, tout en démentant tout lien avec l'"affaire Ferrand".
"Ça n'aurait aucun sens de le faire maintenant alors qu'il vient d'être largement élu", a-t-on indiqué.
"C'est tout sauf une sanction puisque le poste le plus stratégique à l'Assemblée nationale sera à l'évidence celui de président du groupe La République en Marche", a déclaré sur BFMTV Sébastien Griveaux, un autre fidèle d'Emmanuel Macron.
S'il est élu le week-end prochain à la tête du groupe LREM, cet homme d'expérience aura fort à faire pour diriger une troupe de 308 députés venus de divers horizons politiques, n'ayant pour la plupart jamais été élus.
Ce changement survient un mois après les révélations du Canard enchaîné sur les anciennes activités professionnelles de Richard Ferrand et l'emploi dont a bénéficié son fils, alors qu'Emmanuel Macron a fait des changements de pratique en politique un axe de sa campagne présidentielle.
Le ministre de la Justice, François Bayrou, a présenté mercredi dernier en conseil des ministres un projet de loi de moralisation de la vie publique, premier texte emblématique du quinquennat.
Le parquet a ouvert une enquête préliminaire destinée à faire la lumière sur un montage immobilier réalisé en 2011, à une époque où Richard Ferrand dirigeait une mutuelle.
"MARCHEUR" DE LA PREMIÈRE HEURE
Le Canard enchaîné a révélé fin mai que les Mutuelles de Bretagne louaient des locaux appartenant à la compagne de Richard Ferrand, faisant naître un soupçon de favoritisme dans un contexte rendu sensible par l'affaire des emplois présumés fictifs occupés par des membres de la famille Fillon.
Des élus de droite comme de gauche ont appelé à sa démission.
Lundi soir, après l'annonce de la démission de Richard Ferrand, l'opposition a dénoncé une "hypocrisie".
"En Marche tourne le dos à son objectif d'exemplarité dès le lendemain des élections", a commenté Bernard Accoyer, secrétaire général des Républicains, dans un communiqué.
Pour Florian Philippot, vice-président du Front national, "on est à des années-lumière de la moralisation".
Richard Ferrand est un fidèle de la première heure du nouveau président.
Député socialiste, élu dans la foulée de la victoire de François Hollande en 2012, il s'est greffé sur la cellule souche d'En Marche ! quand pratiquement personne n'osait parier sur les chances de l'ex-ministre de l'Economie et son mouvement.
Dans ce noyau dur surtout constitué de trentenaires et de quadras, il faisait à 54 ans figure d'aîné, avec l'économiste Jean Pisani-Ferry. Longtemps discret, il est devenu homme de confiance et porte-parole du candidat Macron.
C'est lui aussi qui, en tant que secrétaire général d'En Marche !, a tenu et dirigé le mouvement devenu en un an une véritable machine de guerre pour la conquête de l'Elysée.
Entré en politique en 1991, ancré dans le Finistère, Richard Ferrand prend en 1998 la direction générale des Mutuelles de Bretagne, qu'il conservera jusqu'à son élection à l'Assemblée nationale en juin 2012.
Quand Emmanuel Macron entre au ministre de l'Economie à la fin de l'été 2014, Richard Ferrand, qui s'inquiète des conséquences de réformes envisagées sur le monde rural, va le voir à Bercy. Il se voit alors confier un rapport sur les professions réglementées.
Leur complicité naissante se muera en amitié lors du long débat parlementaire sur la loi Macron sur l'activité et la croissance, dont le député est rapporteur.
Au lendemain de sa facile réélection comme député du Finistère, l'éphémère ministre devrait quitter le gouvernement à l'occasion du remaniement post-législatives, qui est imminent.
"Il a été reçu par le président très longuement cet après-midi, le chef de l'Etat a reconnu les grandes qualités de Richard Ferrand, notamment sa connaissance du travail parlementaire et il lui a conseillé de briguer la présidence du groupe", a-t-on précisé dans l'entourage d'Emmanuel Macron.
A la question de savoir si Richard Ferrand avait démissionné, l'entourage a répondu par l'affirmative, tout en démentant tout lien avec l'"affaire Ferrand".
"Ça n'aurait aucun sens de le faire maintenant alors qu'il vient d'être largement élu", a-t-on indiqué.
"C'est tout sauf une sanction puisque le poste le plus stratégique à l'Assemblée nationale sera à l'évidence celui de président du groupe La République en Marche", a déclaré sur BFMTV Sébastien Griveaux, un autre fidèle d'Emmanuel Macron.
S'il est élu le week-end prochain à la tête du groupe LREM, cet homme d'expérience aura fort à faire pour diriger une troupe de 308 députés venus de divers horizons politiques, n'ayant pour la plupart jamais été élus.
Ce changement survient un mois après les révélations du Canard enchaîné sur les anciennes activités professionnelles de Richard Ferrand et l'emploi dont a bénéficié son fils, alors qu'Emmanuel Macron a fait des changements de pratique en politique un axe de sa campagne présidentielle.
Le ministre de la Justice, François Bayrou, a présenté mercredi dernier en conseil des ministres un projet de loi de moralisation de la vie publique, premier texte emblématique du quinquennat.
Le parquet a ouvert une enquête préliminaire destinée à faire la lumière sur un montage immobilier réalisé en 2011, à une époque où Richard Ferrand dirigeait une mutuelle.
"MARCHEUR" DE LA PREMIÈRE HEURE
Le Canard enchaîné a révélé fin mai que les Mutuelles de Bretagne louaient des locaux appartenant à la compagne de Richard Ferrand, faisant naître un soupçon de favoritisme dans un contexte rendu sensible par l'affaire des emplois présumés fictifs occupés par des membres de la famille Fillon.
Des élus de droite comme de gauche ont appelé à sa démission.
Lundi soir, après l'annonce de la démission de Richard Ferrand, l'opposition a dénoncé une "hypocrisie".
"En Marche tourne le dos à son objectif d'exemplarité dès le lendemain des élections", a commenté Bernard Accoyer, secrétaire général des Républicains, dans un communiqué.
Pour Florian Philippot, vice-président du Front national, "on est à des années-lumière de la moralisation".
Richard Ferrand est un fidèle de la première heure du nouveau président.
Député socialiste, élu dans la foulée de la victoire de François Hollande en 2012, il s'est greffé sur la cellule souche d'En Marche ! quand pratiquement personne n'osait parier sur les chances de l'ex-ministre de l'Economie et son mouvement.
Dans ce noyau dur surtout constitué de trentenaires et de quadras, il faisait à 54 ans figure d'aîné, avec l'économiste Jean Pisani-Ferry. Longtemps discret, il est devenu homme de confiance et porte-parole du candidat Macron.
C'est lui aussi qui, en tant que secrétaire général d'En Marche !, a tenu et dirigé le mouvement devenu en un an une véritable machine de guerre pour la conquête de l'Elysée.
Entré en politique en 1991, ancré dans le Finistère, Richard Ferrand prend en 1998 la direction générale des Mutuelles de Bretagne, qu'il conservera jusqu'à son élection à l'Assemblée nationale en juin 2012.
Quand Emmanuel Macron entre au ministre de l'Economie à la fin de l'été 2014, Richard Ferrand, qui s'inquiète des conséquences de réformes envisagées sur le monde rural, va le voir à Bercy. Il se voit alors confier un rapport sur les professions réglementées.
Leur complicité naissante se muera en amitié lors du long débat parlementaire sur la loi Macron sur l'activité et la croissance, dont le député est rapporteur.