Le texte du Conseil des ministres est sec, sans appel. « La Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l'Imam Mahmoud Dicko (CMAS), créée en vue d'œuvrer pour la stabilité et la paix sociales, s'est transformée en un véritable organe politique de déstabilisation et de menace pour la sécurité publique. »
L'imam Dicko a été la figure tutélaire d'un mouvement de contestation qui a précédé la chute du président civil Ibrahim Boubacar Keïta, renversé par un coup d'état militaire en 2020. Soutien des putschistes à leur début, il a ensuite pris ses distances avec eux, avant de devenir l'une des voix les plus critiques du régime, plaidant pour un retour des civils au pouvoir et s'élevant contre le projet de nouvelle Constitution qui a maintenu le principe de laïcité de l'Etat, finalement adoptée à une écrasante majorité.
L'iman Mahmoud Dicko est en effet une figure familière du paysage politique malien depuis au moins 20 ans. Il est originaire d’une famille de notables de Tombouctou. Il est passé par les écoles coraniques d'Arabie saoudite. Il revient ensuite à Bamako où il prêche dans les années 80. Il est en partie un produit de l'islam saoudien éloigné des préceptes de l'islam local de rite malékite. [TV5 Monde]