Au Mali, trois figures du Mouvement pour la paix au Mali (MPPM), également membres du parti politique Sadi, sont détenues depuis plus d'un an et demi, malgré une décision de la Cour africaine des droits de l'homme...
Dans sa lettre envoyée vendredi dernier 20 décembre, Maître Mariam Diawara demande à la Cour africaine des droits de l'homme de rendre une ordonnance pour garantir la libération des trois hommes, voire de saisir la Conférence de l'Union africaine.
Le 29 octobre dernier, cette Cour avait ordonné leur libération afin notamment qu'ils puissent être soignés. Deux jours plus tard, le 31 octobre 2024, le juge d'instruction en charge de l'affaire au Mali ordonnait leur mise en liberté d'office pour un autre motif : le non-renouvellement de leur placement sous mandat de dépôt, arrivé à terme le 10 octobre. Une décision qui n'a pas davantage été exécutée.
Baba Moulaye Haidara, Amadou Togola et Mamoudou Mohamed Mangane ont été victimes de graves tortures : flagellations, scarifications, électrocution des testicules pour l'un d'entre eux...Leur « faute » : avoir dénoncé, lors d'une conférence de presse du Mouvement pour la paix au Mali, plusieurs cas d'exactions attribués à l'armée malienne contre des civils.
« Ce n'était pas pour déstabiliser l'État, ils n'étaient même pas à l'extérieur, explique Maître Diawara, il s'agissait d'alerter les autorités et de plaider pour la paix. » Mais au Mali de transition, dénoncer les violences de l'armée n'entre pas dans le cadre de la liberté d'expression. [RFI]