u moins 24 personnes sont mortes dans les violences ayant émaillé les manifestations contre la réforme des retraites au Nicaragua, où affrontements et pillages ont continué dimanche pour le cinquième jour consécutif, conduisant le pays au bord du chaos.
Le Centre nicaraguayen des droits de l'homme (Cenidh) a fait état de la mort de 24 personnes à l'AFP, qui a obtenu confirmation auprès des familles des victimes. "La situation est vraiment grave", avait commenté auparavant à l'AFP la présidente du Cenidh, Vilma Nuñez.
Parmi les victimes figurent notamment des étudiants, des policiers et de jeunes sympathisants du Front sandiniste au pouvoir, accusés de s'être attaqués aux manifestants.
Sollicités par l'AFP pour confirmer ce chiffre, ni le gouvernement, ni la police n'ont répondu. Le dernier bilan officiel, datant de vendredi, faisait état de dix morts.
Les troubles en cours, les plus graves depuis l'arrivée au pouvoir du président Daniel Ortega il y a onze ans, ont commencé mercredi dans un grand nombre de villes du pays pour protester contre une réforme visant à augmenter les contributions des employeurs comme des salariés et à baisser de 5% le montant des retraites afin de réduire le déficit de la Sécurité sociale (76 millions de dollars), sur recommandation du Fonds monétaire international.
Au cours d'un discours télévisé samedi soir, le président a lancé un appel au dialogue, mais il a aussi affirmé que les manifestations étaient soutenues par des groupes politiques hostiles à son gouvernement et financés par des organisation extrémistes américaines, sans toutefois les identifier.
Leur but est de "semer la terreur, semer l'insécurité", "détruire l'image du Nicaragua" après "onze ans de paix" afin de "prendre le pouvoir", a-t-il martelé.
- Centres commerciaux pillés -
Les rues de Managua étaient jonchées de débris dimanche, selon des journalistes de l'AFP sur place, qui ont aussi assisté à des scènes de pillage. Les habitants se pressaient vers les magasins et supermarchés pour constituer des stocks de provisions. Les files d'attente s'allongeaient aussi devant les stations essence.
Dans les villes de Leon et Masaya, près de Managua, des bâtiments publics ont été mis à sac, des véhicules incendiés et des centres commerciaux pillés, selon le gouvernement. Des soldats armés de fusils ont été déployés devant les bâtiments administratifs.
Un caméraman nicaraguayen, Miguel Ángel Gahona, a été tué par balles samedi dans la ville de Bluefields (est) alors qu'il tournait des images d'affrontements entre manifestants et policiers, selon des sources syndicales. Selon un communiqué officiel, un policier de 33 ans a été également été tué par un coup de feu samedi dans le secteur de l'Université Polytechnique (UPOLI) à Managua.
Les Etats-Unis ont condamné dimanche "la violence et la force excessive utilisées par la police et d'autres personnes contre les civils qui exercent leur droit constitutionnel à la liberté d'expression et de réunion".
"La violence est inacceptable (...) les manifestations doivent se dérouler pacifiquement et les forces de l'ordre doivent intervenir avec la plus grande retenue", a estimé de son côté l'Union européenne.
A Rome, le pape François a appelé les Nicaraguayens à "cesser toute violence", à "éviter que le sang coule de façon inutile" et à résoudre le conflit "pacifiquement et avec le sens des responsabilités".
"On n'avait pas vu cela depuis des années au Nicaragua", a commenté à l'AFP l'ancien ambassadeur nicaraguayen aux Etats-Unis Carlos Tünnerman.
Le fait que les protestations aient lieu "dans presque toutes les villes du pays, dans toutes les universités et qu'elles aient été réprimées dans la violence par le gouvernement signifie qu'il existe un malaise dans la population pas seulement à cause des réformes, mais à cause de la façon dont le pays a été gouverné", a-t-il expliqué.
Selon les analystes, la population du Nicaragua est exaspérée par les hausses permanentes des tarifs de l'électricité et du carburant, les suppressions de postes dans le secteur public et la réduction des aides sociales liées à la diminution de l'aide apportée depuis des années par le Venezuela, lui aussi plongé dans une grave crise économique et politique.
Le Centre nicaraguayen des droits de l'homme (Cenidh) a fait état de la mort de 24 personnes à l'AFP, qui a obtenu confirmation auprès des familles des victimes. "La situation est vraiment grave", avait commenté auparavant à l'AFP la présidente du Cenidh, Vilma Nuñez.
Parmi les victimes figurent notamment des étudiants, des policiers et de jeunes sympathisants du Front sandiniste au pouvoir, accusés de s'être attaqués aux manifestants.
Sollicités par l'AFP pour confirmer ce chiffre, ni le gouvernement, ni la police n'ont répondu. Le dernier bilan officiel, datant de vendredi, faisait état de dix morts.
Les troubles en cours, les plus graves depuis l'arrivée au pouvoir du président Daniel Ortega il y a onze ans, ont commencé mercredi dans un grand nombre de villes du pays pour protester contre une réforme visant à augmenter les contributions des employeurs comme des salariés et à baisser de 5% le montant des retraites afin de réduire le déficit de la Sécurité sociale (76 millions de dollars), sur recommandation du Fonds monétaire international.
Au cours d'un discours télévisé samedi soir, le président a lancé un appel au dialogue, mais il a aussi affirmé que les manifestations étaient soutenues par des groupes politiques hostiles à son gouvernement et financés par des organisation extrémistes américaines, sans toutefois les identifier.
Leur but est de "semer la terreur, semer l'insécurité", "détruire l'image du Nicaragua" après "onze ans de paix" afin de "prendre le pouvoir", a-t-il martelé.
- Centres commerciaux pillés -
Les rues de Managua étaient jonchées de débris dimanche, selon des journalistes de l'AFP sur place, qui ont aussi assisté à des scènes de pillage. Les habitants se pressaient vers les magasins et supermarchés pour constituer des stocks de provisions. Les files d'attente s'allongeaient aussi devant les stations essence.
Dans les villes de Leon et Masaya, près de Managua, des bâtiments publics ont été mis à sac, des véhicules incendiés et des centres commerciaux pillés, selon le gouvernement. Des soldats armés de fusils ont été déployés devant les bâtiments administratifs.
Un caméraman nicaraguayen, Miguel Ángel Gahona, a été tué par balles samedi dans la ville de Bluefields (est) alors qu'il tournait des images d'affrontements entre manifestants et policiers, selon des sources syndicales. Selon un communiqué officiel, un policier de 33 ans a été également été tué par un coup de feu samedi dans le secteur de l'Université Polytechnique (UPOLI) à Managua.
Les Etats-Unis ont condamné dimanche "la violence et la force excessive utilisées par la police et d'autres personnes contre les civils qui exercent leur droit constitutionnel à la liberté d'expression et de réunion".
"La violence est inacceptable (...) les manifestations doivent se dérouler pacifiquement et les forces de l'ordre doivent intervenir avec la plus grande retenue", a estimé de son côté l'Union européenne.
A Rome, le pape François a appelé les Nicaraguayens à "cesser toute violence", à "éviter que le sang coule de façon inutile" et à résoudre le conflit "pacifiquement et avec le sens des responsabilités".
"On n'avait pas vu cela depuis des années au Nicaragua", a commenté à l'AFP l'ancien ambassadeur nicaraguayen aux Etats-Unis Carlos Tünnerman.
Le fait que les protestations aient lieu "dans presque toutes les villes du pays, dans toutes les universités et qu'elles aient été réprimées dans la violence par le gouvernement signifie qu'il existe un malaise dans la population pas seulement à cause des réformes, mais à cause de la façon dont le pays a été gouverné", a-t-il expliqué.
Selon les analystes, la population du Nicaragua est exaspérée par les hausses permanentes des tarifs de l'électricité et du carburant, les suppressions de postes dans le secteur public et la réduction des aides sociales liées à la diminution de l'aide apportée depuis des années par le Venezuela, lui aussi plongé dans une grave crise économique et politique.