Une embarcation avec 14 corps "en état de décomposition avancée" a été découverte, mardi, près des côtes de la République dominicaine, dans la mer des Caraïbes, selon une information relayée mercredi par les médias.
Selon les premiers éléments retrouvés à bord, dont des documents d'identité mauritaniens et sénégalais, la pirogue avait pris la route des Canaries avant de dériver de l'autre côté de l'Atlantique, précise le site Infomigrants.
L’embarcation à la dérive a d’abord été repérée par un pêcheur à une trentaine de km de la côte, qui a prévenu les secours. Sur place, les sauveteurs découvrent les corps en "état de décomposition avancée", à l’état de squelettes, comme le montrent des photos publiées par la presse locale. Tous sont actuellement en cours de transfert à l'Institut national scientifique (INACIF) pour y être identifiés, indique la même source.
D’après le représentant de la Défense civile de la province d'Espaillat, Víctor Alfonso Vázquez, les documents d’identité retrouvés à bord appartiennent à des ressortissants de la Mauritanie et du Sénégal, âgés de 24 à 33 ans.
Pour Helena Maleno, présidente de l’association Caminando Fronteras, l'origine des passagers atteste bien de la destination initiale qu'ils avaient envisagé : les îles Canaries, "la route migratoire la plus dangereuse au monde", s'insurge-t-elle sur X.
Cette route des Canaries est particulièrement meurtrière. Si par malheur, une embarcation dévie trop de sa trajectoire initiale le long des côtes africaines - à cause des forts courants marins - et se retrouve au large, c'est la mort assurée. Dans l'immensité de l'océan Atlantique, les pirogues n'ont presqu'aucune chance d'être retrouvées. Les passagers sont condamnés à mourir de soif et de faim, indique Infomigrants.
Ce n’est pas la première fois qu’une embarcation destinée à rejoindre les Canaries, à l’ouest du Maroc, est retrouvée de l’autre côté de l’Atlantique, souligne le même média rappelant que mi-avril, neuf corps de migrants ont été retrouvés par des pêcheurs au large du Brésil à environ 6 000 km des côtes africaines.
Mi-juin, les sauveteurs espagnols ont retrouvé six cadavres dans un canot à 800 km au large de l’île canarienne de Tenerife. Plus de 80 personnes sont toujours portées disparues après cette découverte. Le canot surchargé avait quitté Nouakchott, en Mauritanie, le 30 mai dernier, précise la même source
Au total, plus de 4 800 migrants ont péri au cours des cinq premiers mois de 2024 en tentant de rallier les Canaries, selon l'ONG espagnole Caminando Fronteras. Près de 21 500 personnes ont débarqué dans l’archipel cette année, selon le ministère de l’Intérieur. [AA]