« Ce sont 46, 7% de la population sénégalaise qui vivent dans la pauvreté, avec une incidence très élevée de 57, 3% en zone rurale », soit près de 6,3 millions de personnes sur le 1 million de Sénégalais, selon une étude récente du très sérieux laboratoire : le Consortium pour a recherche économique et sociale (Cres). Le Cres ajoute qu’en zone rurale 2 habitants sur 3 sont pauvres, c’est dire donc que la pauvreté au Sénégal est rurale.
Récemment, un responsable du Commissariat à la sécurité alimentaire, en visite à Kaolack (centre), a avoué que l’insécurité alimentaire menace près d’un million de Sénégalais dans plusieurs régions du pays à cause d’un hivernage catastrophique. En disant cela, il a reconnu tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Ainsi donc, le Sénégal rejoint la longue liste des pays africains où des millions de personnes sont en situation d’urgence alimentaire comme le Tchad, le Nigéria, le Kenya, etc.
Concernant, le Sénégal, un petit tour dans les villages permet de se rendre compte que les ruraux font face à un déficit céréalier d’une rare ampleur. C’est le cas dans beaucoup de localités jadis connues pour leurs surproductions céréalières, notamment dans des régions du sud-est comme Tambacounda et Kédougou.
ARRET PRECOCE DES PLUIES
En effet, l’arrêt précoce des pluies de l’hivernage passé a réduit à néant l’espoir que nourrissaient beaucoup de producteurs. Malheureusement à l’arrivée, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Conséquence, beaucoup de paysans dont une très grande majorité d’agriculteurs familiaux, c’est-à-dire qui cultivent dans l’unique but de pouvoir nourrir leurs familles avant de penser à commercialiser le surplus accusent un déficit céréalier criard.
Certains d’entre eux ont déjà épuisé leurs stocks de vivres. Ainsi, après la fin de la saison des pluies, certains paysans sénégalais sont frappés de plein fouet par la famine annonçant une longue et dure période de soudure aussi bien pour les hommes que le cheptel. Et cela, à quelques encablures du démarrage des opérations de défrichage en vue de préparer la prochaine saison des pluies.
« Nous avions beaucoup d’espoir pour l’hivernage de cette année. Malheureusement, les pluies se sont arrêtées très tôt. C’est pourquoi, les cultures n’ont pas terminé leur cycle », raconte avec désenchantement Kory Tine, un paysan de 47 ans. Ce grand gaillard à la barbe mal taillée qui lui mange le visage, les yeux couverts de cernes à cause de la fatigue, porte un couvre-chef, non pas pour faire chic, mais pour se couvrir des rayons solaires ardentes. Nous l’avons rencontré, dans un marché à bestiaux où il était en train d’écouler un mouton et une chèvre puisé dans son cheptel pour se faire de l’argent.
« Vous voyez, continue-t-il entre deux marchandages, ceux qui ont encore des animaux sont obligés d’en vendre quelques-uns pour acheter du mil ou du maïs pour survivre ». A ce rythme, c’est l’autosuffisance en moutons ou en chèvres qui risque d’être compromise ou retardée.
Dans les marchés de Kaolack, la tension sur les prix des céréales de consommation courante est perceptible. A titre d’exemple, le kilogramme de mil est entre 225 et 175 francs selon les zones. Pour ce qui est du sorgho et du maïs, les commerçants affichent invariablement 250 francs le kilogramme.
EXODE RURAL
« Pour moi, l’hivernage de cette année a été la pire des récoltes. J’ai épuisé ma récolte de mil qui est l’aliment de base du paysan depuis décembre », affirme, résigné, Moussa Diouf, un paysan de Ndour-Ndour, commune rurale de Mbadakhoune, région de Kaolack. Dans cette localité, la moitié des chefs de carrés, unité socio-économique de base dans le monde rural, sont dans la même situation. C’est dire donc que le déficit céréalier est énorme et inquiète au plus haut point les masses rurales.
Une des conséquences de ce déficit en vivres qui frappe le monde rural est que les campagnes se vident de leurs bras valides. En effet, les jeunes campagnards qui constituent la force de travail dans les villages prennent le chemin des villes comme Dakar, Thiès, Kaolack, St-Louis, etc. C’est ce que les géographes désignent sous le vocable d’exode rural.
En effet, le mirage de la ville où l’on peut gagner de l’argent facilement et l’apparente aisance qu’affichent certains de retour à la campagne ont contribué à faire croire aux ruraux que la solution face aux difficultés qui assaillent le monde rural, c’est l’exode rural.
« Il vaut mieux vivre de petits boulots en ville que de rester ici », avoue sans gêne Sitor Ndour, un paysan de Mbellacadiao. (Mamadou SARR)
Récemment, un responsable du Commissariat à la sécurité alimentaire, en visite à Kaolack (centre), a avoué que l’insécurité alimentaire menace près d’un million de Sénégalais dans plusieurs régions du pays à cause d’un hivernage catastrophique. En disant cela, il a reconnu tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Ainsi donc, le Sénégal rejoint la longue liste des pays africains où des millions de personnes sont en situation d’urgence alimentaire comme le Tchad, le Nigéria, le Kenya, etc.
Concernant, le Sénégal, un petit tour dans les villages permet de se rendre compte que les ruraux font face à un déficit céréalier d’une rare ampleur. C’est le cas dans beaucoup de localités jadis connues pour leurs surproductions céréalières, notamment dans des régions du sud-est comme Tambacounda et Kédougou.
ARRET PRECOCE DES PLUIES
En effet, l’arrêt précoce des pluies de l’hivernage passé a réduit à néant l’espoir que nourrissaient beaucoup de producteurs. Malheureusement à l’arrivée, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Conséquence, beaucoup de paysans dont une très grande majorité d’agriculteurs familiaux, c’est-à-dire qui cultivent dans l’unique but de pouvoir nourrir leurs familles avant de penser à commercialiser le surplus accusent un déficit céréalier criard.
Certains d’entre eux ont déjà épuisé leurs stocks de vivres. Ainsi, après la fin de la saison des pluies, certains paysans sénégalais sont frappés de plein fouet par la famine annonçant une longue et dure période de soudure aussi bien pour les hommes que le cheptel. Et cela, à quelques encablures du démarrage des opérations de défrichage en vue de préparer la prochaine saison des pluies.
« Nous avions beaucoup d’espoir pour l’hivernage de cette année. Malheureusement, les pluies se sont arrêtées très tôt. C’est pourquoi, les cultures n’ont pas terminé leur cycle », raconte avec désenchantement Kory Tine, un paysan de 47 ans. Ce grand gaillard à la barbe mal taillée qui lui mange le visage, les yeux couverts de cernes à cause de la fatigue, porte un couvre-chef, non pas pour faire chic, mais pour se couvrir des rayons solaires ardentes. Nous l’avons rencontré, dans un marché à bestiaux où il était en train d’écouler un mouton et une chèvre puisé dans son cheptel pour se faire de l’argent.
« Vous voyez, continue-t-il entre deux marchandages, ceux qui ont encore des animaux sont obligés d’en vendre quelques-uns pour acheter du mil ou du maïs pour survivre ». A ce rythme, c’est l’autosuffisance en moutons ou en chèvres qui risque d’être compromise ou retardée.
Dans les marchés de Kaolack, la tension sur les prix des céréales de consommation courante est perceptible. A titre d’exemple, le kilogramme de mil est entre 225 et 175 francs selon les zones. Pour ce qui est du sorgho et du maïs, les commerçants affichent invariablement 250 francs le kilogramme.
EXODE RURAL
« Pour moi, l’hivernage de cette année a été la pire des récoltes. J’ai épuisé ma récolte de mil qui est l’aliment de base du paysan depuis décembre », affirme, résigné, Moussa Diouf, un paysan de Ndour-Ndour, commune rurale de Mbadakhoune, région de Kaolack. Dans cette localité, la moitié des chefs de carrés, unité socio-économique de base dans le monde rural, sont dans la même situation. C’est dire donc que le déficit céréalier est énorme et inquiète au plus haut point les masses rurales.
Une des conséquences de ce déficit en vivres qui frappe le monde rural est que les campagnes se vident de leurs bras valides. En effet, les jeunes campagnards qui constituent la force de travail dans les villages prennent le chemin des villes comme Dakar, Thiès, Kaolack, St-Louis, etc. C’est ce que les géographes désignent sous le vocable d’exode rural.
En effet, le mirage de la ville où l’on peut gagner de l’argent facilement et l’apparente aisance qu’affichent certains de retour à la campagne ont contribué à faire croire aux ruraux que la solution face aux difficultés qui assaillent le monde rural, c’est l’exode rural.
« Il vaut mieux vivre de petits boulots en ville que de rester ici », avoue sans gêne Sitor Ndour, un paysan de Mbellacadiao. (Mamadou SARR)