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Mort du gendarme Beltrame, le bilan des attaques de l'Aude s'alourdit

Samedi 24 Mars 2018

Mort du gendarme Beltrame, le bilan des attaques de l'Aude s'alourdit
PARIS (Reuters) - Les hommages se multiplient samedi à la suite de la mort de l'officier de gendarmerie grièvement blessé la veille après avoir pris la place d'une otage lors de l'attaque d'un supermarché de Trèbes (Aude) par un individu radicalisé.
 
"Jamais la France n'oubliera son héroïsme, sa bravoure, son sacrifice. Le coeur lourd, j'adresse le soutien du pays tout entier à sa famille, ses proches et ses compagnons de la gendarmerie de l'Aude", a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, en annonçant la mort du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame.
 
Le président Emmanuel Macron a exprimé sa "vive émotion" pour estimer que l'officier "a fait preuve d’un sang-froid exceptionnel et a illustré les vertus militaires d’une manière éclatante, qui mérite respect et admiration de la nation tout entière".
 
"Son héroïsme marquera nos mémoires à jamais", a indiqué de son côté le Premier ministre Edouard Philippe.
 
Avec ce décès, le bilan des attaques commises à Carcassonne et Trèbes par un Français d'origine marocaine se présentant comme "un soldat de l'Etat islamique" s'alourdit à quatre morts et 15 blessés.
 
L'assaillant, âgé de 25 ans, a lui-même été abattu lors de l'assaut donné par le GIGN dans le supermarché où il s'était retranché, alors qu'il venait d'ouvrir le feu sur le lieutenant-colonel Beltrame qui s'était substitué à une otage à l'issue d'une négociation.
 
Radouane Lakdim, un habitant de Carcassonne condamné pour des faits de droit commun et fiché "S" depuis 2014 pour ses liens avec la mouvance salafiste, avait auparavant tué le passager et blessé le conducteur d'une voiture qu'il a volée, puis ouvert le feu sur quatre CRS qui faisaient un footing près de leur caserne.
 
Sa compagne a été placée en garde à vue vendredi soir, les enquêteurs tentant de savoir s'il a bénéficié de complicités.
 
DEUX GARDES A VUE
 
De source judiciaire, on a appris qu'un mineur né en 2000, présenté comme un ami de l'assaillant, avait été également placé en garde à vue dans la nuit de vendredi à samedi du chef d'association de malfaiteurs terroristes criminelle.
 
Le procureur de Paris François Molins, qui s'est rendu sur place, a indiqué que Radouane Lakdim avait fait l'objet de la part des services de renseignements en 2016 et 2017 "d'un suivi effectif qui n'avait permis de mettre en évidence aucun signe précurseur pouvant laisser présager un passage à l'acte terroriste".
 
Le dernier acte qualifié de terroriste en France remontait au 1er octobre 2017 avec l'attaque de la gare Saint-Charles de Marseille, où deux jeunes femmes avaient été poignardées.
 
La ministre des Armées, Florence Parly a salué dans un communiqué l'"héroïsme" du lieutenant-colonel Beltrame, un officier de 44 ans sorti major de sa promotion de l'Ecole militaire interarmes de Saint-Cyr Coëtquidan en 1999 et qui avait pris ses fonctions en août dernier au commandement du groupe de gendarmerie de l'Aude.
 
Le recteur de la grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a estimé que le courage de l'officier et la valeur de son engagement "touchent l’ensemble de la Nation et émeuvent tous ceux qui, victimes ou adversaires du terrorisme international, refusent avec force cette calamité fanatique et criminelle qui frappe notre pays."
 
Il a ajouté que la grande mosquée de Paris observerait une minute de silence à sa mémoire lors des cérémonies de commémoration du 8 mai 1945.
 
Pour la présidente du Front national Marine Le Pen, le lieutenant-colonel Beltrame "a agi en héros face à l'ennemi". "Puisse son sacrifice marquer un tournant radical dans la lutte contre l'État islamique", a-t-elle ajouté dans un message sur son compte Twitter.
 
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